Vu de la place Victor-Hugo - Page 295
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Un homme de lettres et un chanteur relèguent les politiques à l’arrière-plan
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Un homme de lettres et un chanteur relèguent les politiques à l’arrière-plan
Un homme de lettres et un chanteur relèguent les politiques à l’arrière-plan
Il faudrait être aveugle pour ne pas s’en rendre compte. Les cérémonies en l’honneur de deux grandes personnalités, qui viennent de nous quitter et qui étaient si aimées des Français, rendent ce constat incontournable… La politique ne mobilise plus, les gens veulent autre chose. La politique n’enchante plus, plus aucune légende nationale n’anime les foules. Celles que l’on a vu cet après midi défiler derrière un corbillard ou celles, réunies dans la cour d’honneur des Invalides renforcent le même constat.
Le regard du philosophe n’est jamais innocent ; il n’est pas cruel mais il est comme la chouette de Minerve qui sort la nuit pour contempler le monde tel qu’il est et non comme le voudrait le moindre processus d’idéalisation. On se souvient du mythe de la caverne où des hommes enchainés à leurs préjugés, à leurs habitudes et à leur routine quotidienne observent le reflet de la lumière solaire sur les parois de leur obscure demeure… Ils voient donc le reflet et non la lumière dans sa somptuosité, dans son éclat premier. Plus tard, plus de deux millénaires plus tard, chez Kant, mort en 1804, cela débouchera sur l’impossibilité de toute métaphysique…
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Albert Speer, architecte d’Hitler par Martin Kitchen (Perrin)
Albert Speer, architecte d’Hitler par Martin Kitchen (Perrin)
Qui se souvient encore de cet architecte, compagnon de route des Nazis, qui avait su séduire le dictateur du Troisième Reich, profitant habilement des frustrations de ce dernier qui n’était rien de plus qu’un artiste-peintre raté, mais éminemment sensible à toute déclaration laudative d’un bâtisseur plus jeune et surtout plus talentueux que lui. La biographie, très érudite et très élaborée de Martin Kitchen est plutôt critique et ne prend pas pour argent comptant les déclarations compatissantes de ce grand criminel de guerre qui eut la grande chance, de sauver sa tête au tribunal de Nuremberg, là où la quasi -totalité des grands criminels nazis furent condamnés à mort. A la grande surprise même de son propre avocat.