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Vu de la place Victor-Hugo - Page 467

  • Les USA et l'Arabie: l'impair diplomatique de Barack Obama

     

    L’Arabie saoudite et les USA: l’impair diplomatique de Barack Obama

    C’est la loi des séries. Obama vient de commettre une nouvelle bourde au plan international.  Une bourde qui aura de lourdes conséquences : le roi Salman, le nouveau monarque saoudien, vient d’annoncer qu’il se fera remplacer lors de la visite de son pays et des alliés de la région à Camp David. Raison véritable de cette absence royale ; le peu d’empressement d’Obama a dire qu’il garantit la sécurité de ces états contre des velléités de domination iranienne.

    En effet, les états du golfe sont très inquiets par le laxisme US prôné par Obama qui semble avoir misé tous ses pions sur un Iran de demain, débarrassé de ses Mollahs et ayant réintégré le giron des nations civilisées et démocratiques. C’est un pari risqué mais c’est surtout la décision de sacrifier toute une région, livrée à une hégémonie iranienne que l’Arabie redoute plus que tout. En effet, les états sont des monstres froids et Obama a calculé que l’intérêt bien compris des USA n’était pas de cautionner ni de défendre des états rétrogrades ou arriérés comme l’Arabie, mais d’opter pour le droit, le progrès et la démocratie.

    C’est juste mais aussi très ingrat. Quand Obama dit que l’impopularité des régimes arabes de la région tient principalement à l’insatisfaction des populations de ces mêmes pays, il commet une grande partialité car ce qu’il reproche aux Arabes il ne le reproche guère aux Iraniens qui, eux aussi, entretiennent un régime basé sur la violence et l’usurpation. Obama voudrait que tous les alliés des USA eussent le même régime démocratique que Washington et l’Union Européenne. Mais c’est une naïveté incroyable.

    Je me souviens de deux phrases de Henry Kissinger qui illustrent bien l’angélisme des démocrates US depuis toujours : lorsqu’un petit potentat d’Amérique centrale a fini par être renversé dans son pays avec l’aide de Washington, Kissinger avait déploré le chose en ces termes : ce type est fils de p… mais c’était NOTRE fils de p… La seconde citation porte appréciation de la politique étrangère de Jimmy Carter. Dixit ce même dear Henry : tous les président US ont voulu changer le monde, mais Carter va plus loin : il se comporte comme si c’était lui qui l’avait créé !

    Les gérontes d’Arabie et des autres pays de la région ont oublié d’être idiots car il y va de leur survie : ils observent tous les lâchages US des anciens présidents : Hosni Moubarak  qui avait assuré la paix et la stabilité dans la région durant plus de 30 ans a été jeté comme une vieille chaussette… Les USA se sont révélés un tigre en papier lorsque Obama a soudain décidé de ne pas réagir après le franchissement par Bachar de la fameuse ligne rouge… Demandez donc au gouvernement français actuel ce qu’il en pense… Et puis les gens n’ont pas la mémoire courte : les Arabes n’ont pas oublié l’abandon du Chah d’Iran, moins de trois mois après les éloges de ce même homme par Jimmy Carter en visite officielle à Téhéran.

    C’est ce spectre qui hante les gérontes de Ryad et des pays voisins.

    Pour eux, cette tiédeur Us signifie en clair qu’en cas de confrontation avec l’Iran, les USA n’interviendront pas ni ne se tiendront aux côtés des Arabes. D’où cette diplomatie d’opportunité à l’égard de la France à laquelle on a passé commande de dizaines d’avions de chasse.

    Il reste encore quatorze mois environ à Barack Obama à la tête d’un grand pays qu’il a tant affaibli. Par son inexpérience et ses postures idéologiques, il a mis à mal, voire soumis à rude épreuve, les liens très forts avec ces pays arabes, alliés traditionnels de Washington. Parallèlement à cela, il est au plus mal avec Tel Aviv en dépit des sourires de circonstances.

    Existe –t-il meilleur indicateur du désengagement des USA de cette région ? Les yeux d’Obama sont fixés sur l’Asie et sur la Chine.

  • Les dessous de la réforme de l'éducation nationale

     

    Les dessous de la réforme de l’éducation nationale en France

    Pourquoi tant de hargne, tant de rancœur et tant de violence, au moins verbale ? La levée de boucliers contre les projets de la ministre française de l’éducation nationale est, somme toute, assez habituelle dans ce pays. Aucun ministre de l’éducation nationale n’a eu les coudées franches dans ce ministère. Jamais on n’a eu dans ce pays une véritable concorde entre les parents, les enseignants et la politique éducative. Je repose la question : mais pourquoi donc ?

    Certains pourraient rétorquer que la personne de l’actuelle ministre explique tant de choses. Qu’elle concentre sur elle des critiques d’un autre âge, que ses adversaires articulent contre elle des remugles d’une idéologie qui n’ose même pas dire son nom… C’est possible et si cela s’avérait, cela est condamnable. Mais selon moi, ce n’est pas le cas. Même si de telles manifestations d’hostilité absolue rappellent ce qui s’est passé avec la ministre de la justice, elle aussi victime d’une attitude qui est plus que discutable.

    En réalité, dans les deux cas, les réformes portées par ces deux ministres semblent, aux yeux de la majorité des gens, s’attaquer à des structures fondamentales de la société. Tant le mariage pour tous que la réforme des lycées et collèges semblent miner les fondements mêmes du corps social.

    Mais je vais me concentrer sur le cas de la réforme éducative, sans trop entrer dans les détails. L’école est aux yeux des Français la clé de la réussite, la condition absolue de la méritocratie en laquelle les habitants de ce pays croient plus qu’en toute autre chose. C’est même le corridor menant à la promotion sociale. Or, donner l’impression qu’on nivelle par le bas au lieu de tirer vers le haut est une chose quasi inadmissible  aux yeux de nos voisins. C’est intolérable.

    Des parents sacrifient jusqu’à leurs dernières économies pour inscrire leurs enfants dans des cercles d’excellence. Ils sont conscients que les écoles publiques, surtout dans les zones défavorisées et les banlieues, sont des pépinières de médiocrité  où certaines classes peuvent compter jusqu’à vingt, voire vingt-cinq nationalités. Comment voulez vous transmettre un savoir quand la majorité de la classe ne dispose même pas des rudiments de la langue française ? Les enfants passent plus de temps à l’école qu’à la maison et ne voient leurs parents que durant le weekend, intégralement.

    Donc, quand un ministre ou un président touche à l’école, les vieux démons se réveillent : on se dit alors qu’on veut freiner l’ascension sociale de nos enfants, en faire de futurs chômeurs, et les déclasser socialement. Quels parents pourraient accepter cela sans broncher, surtout que la tension est très vive depuis quelques années ?

    Hier soir sur France 2, David Pujadas commentait un sondage sur la droitisation de la France : plus de 67% des sondés jugeait inadmissible la présence d’étrangers dans le pays ; au moins autant trouvaient que le pays n’a plus d’autorité. Enfin, une écrasante majorité avouait se reporter sur le FN, seul parti politique acceptable à leurs yeux. Certains rejetaient l’assistanat, notamment cette jeune fleuriste qui n’admet pas que les minima sociaux poussent à ne pas travailler, tout en étant payé, alors qu’elle doit, elle, se lever chaque matin que D- fait, et pour le même salaire !!!

    Tels sont les dessous d’une telle réforme. Ils révèlent les incertitudes, voire les angoisses des parents.

    Certains analystes politiques discernent d’autres motivations, moins avouables. Le prochain congrès du PS à Poitiers doit décider de l’avenir d’une certaine politique. Il faut donner des gages à la gauche de la gauche et aux frondeurs.

    Je ne sais que penser. Mais une chose me paraît claire : cette réforme ne sera pas traduite dans les faits pour une raison assez simple : les enseignants, la base, n’en veulent pas, à 80%. Et l’expérience montre qu’il est hautement risqué, voire périlleux d’aller à l’encontre des vœux du corps enseignant.

    On ne peut pas imposer cette réforme avec un forceps. Le gouvernement devrait adopter une approche plus dialectique pour se sortir d’un grave malentendu.

  • Cuba et la France

     

     

    Cuba et la France

    Alors, ils ont fini par se voir à l’abri des caméras. Seuls trois clichés ont été pris par le photographe et diffusés sur les chaînes de télévision. On y voit un François Hollande, tout sourire et un Fidel Castro amaigri et affaibli, visiblement mal à l’aise en se tenant debout mais tout aussi fier et heureux de ne pas être l’oublié de l’Histoire.

    La France est enfin rentrée dans l’ère de la réalité et du réalisme économique. Elle a raison de chercher des débouchés et de nouveaux marchés pour ses produits. Mais il ne faut pas qu’elle oublie la vraie nature du régime des frères castristes… Je regrette d’avoir à le dire mais ces deux hommes ont du sang sur les mains, pas seulement vis-à-vis de l’extérieur mais même au plan intérieur. Qui a oublié l’exécution du grand général Ochoa, qui s’était illustré en Afrique noire et qui finit par faire de l’ombre à la fratrie de deux satrapes qui le firent exécuter sous des prétextes fantaisistes..

    Et je ne parle même pas d’une population sous alimentée, condamnée encore en 2015 aux tickets de rationnement, aux voitures américaines du début des années cinquante. On a vu des femmes exhiber un poulet acheté dans des magasins où l’on paie en monnaie forte, en devises, en pesos convertibles… Incroyable, et cela s’appelle le paradis du socialisme !!

    Je ne connais que deux personnes, et encore pas vraiment deux, qui ont en France, une bonne opinion de ce régime qui tient en otage toute une île et ses habitants : Jack Lang et Madame Mitterrand… Car le défunt président, avait, lui, bien saisi la nature réelle de ce régime. Une fois élu, il ne s’y est jamais rendu. Et quand Fidel est venu en France, c’est surtout Georges Marchais qui lui fit bon accueil.

    Mais enfin, autre temps, autres mœurs. La nature aura bientôt fait son œuvre et nul n’est éternel. Raoul et Fidel rendront un jour des comptes pour les crimes et les atrocités commis au nom de la révolution.