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Vu de la place Victor-Hugo - Page 463

  • Ségolène Royal, superstar du gouvernement

    Ségolène Royal, superstar du gouvernement de Manuel Valls Quelle revanche, quel retournement de situation ! On s’y croirait presque ! En regardant l’image du couple royal espagnol accueilli par le président Hollande et Ségolène Royal, on pensait que le couple français s’était reformé, reconstitué. Oubliés les épisodes avec Me Trierweiler ou avec d’autres actrices ou comédiennes… Ségolène Royal a fait preuve d’une maîtrise exceptionnelle, ce qui lui vaut les galons d’une grande femme politique. Après avoir été rejetée, ridiculisée, bafouée publiquement, la voilà qui revient sur les devants de la scène, un peu comme une bouée de secours d’un président qui n’est pas le bien aimé des sondages, qui butte sur le chômage et est encore impopulaire.. Le président a t il soudain besoin de l’aide de la mère de ses quatre enfants ? Probablement mais on ne peut pas déchiffrer les émotions d’un tel homme politique. Il demeure, cependant, que l’image de ce couple accueillant le roi et la reine d’Espagne dépasse le simple jeu de rôles. Me Royal savoure son triomphe, elle qui avait été rejetée, se retrouve à la tête d’un grand ministère et joue le rôle d’une représentante –personnelle du président. Il se murmure même, dans certains milieux, qu’elle aurait toutes ses chances dans le cas où l’actuel président ne souhaiterait pas se représenter, elle pourrait constituer une bonne formule de remplacement. Je n’e sais trop rien, mais en tout état de cause, ce rétablissement, ce retour, est magistral et illustre l’adage selon lequel, en politique on n’est jamais mort et que tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir…

  • Comment lutter contre l'Etat Islamique?

    Comment lutter contre l’Etat Islamique ? C’est la question que devra traiter la conférence de Paris qui se tient ce jour dans la capitale française, en l’absence d’un membre important, le plus important peut-être, le secrétaire d’Etat John Kerry, victime d’une grave chute de vélo à la frontière franco-suisse. La chose est tellement grave qu’on parle de son remplacement car il risque d’être immobilisé durant près de six mois. Certains se sont sentis intrigués par ce qu’ils nomment une sorte d’activisme de la diplomatie française et cherchent à l’expliquer par l’axe Paris-Ryad-Emirats arabes unis. L’achat d’avions rafale, la promesse de nombreux investissements dans l’industrie française expliqueraient cet empressement de Paris. Cela est peut-être fondé si l’on passe en revue le nombre de gestes intervenus ces dernières semaines. Mais ce rapprochement franco-arabe s’explique aussi par la défiance croissante que les monarchies pétrolières et même des régimes arabes modérés comme l’Egypte, ressentent à l’égard de l’Amérique d’Obama qui mise tout sur l’Asie et avance à marche forcée vers un accord avec l’Iran sur le nucléaire. Les Arabes du Proche Orient se sont donc cherchés une autre puissance susceptible non point de remplacer l’hyperpuissance US mais au moins de sauver les apparences. Deux faits sont à considérer : le ministre Fabius qui signale que la France sera très vigilante et qu’elle exige le droit de visiter les sites militaires iraniens de suite, et non au terme de 24 jours… Et enfin, les appels du président français à l’action contre l’Etat Islamique. Et nous en arrivons à la conférence de Paris. Que faire sans les USA ? Pas grand chose, or tant que le locataire de la Maison Blanche s’appelle Obama, il n y aura pas de troupes US au sol. Cette décision est si incompréhensible que même le chef de la division iranienne al-Qods s’en est alarmé et a déclaré publiquement que les Américains n’ont rien fait pour empêcher l’avancée de l’E.I.… C’est dire ! Pourtant, certains mouvements se dessinent qui laissent augurer un changement des Russes à l’égard de Bachar dont l’armée commence à s’essouffler sérieusement : cela fait quatre ans qu’elle se bat sur plusieurs fronts. Le roi Salman d’Arabie Saoudite fait l’analyse suivante : l’Iran, en raison de son ingérence dans les affaires intérieures de ses voisins, doit être chassé du Proche Orient. Pour le faire, il faut que l’armée des ayatollahs subisse un cuisant revers en Syrie. Si l’on déroule les conséquences de proche en proche, c’est le Hezbollah qui sera, à terme, condamné, un autre suppôt des Iraniens sur place. Et ainsi, selon les Saoudiens, leur propre régime ne sera plus menacé. Car, il faut bien le reconnaître, c’est la grande stratégie iranienne, ses pions avancent lentement mais inexorablement. Qui a raison ? Je l’ignore mais ce que je relève une nouvelle fois, c’est que la paix et le calme ne sont pas prêts de s’installer dans cette région du monde. Toujours la même…

  • Le dernier succès électoral de Marine Le Pen

     

    le tout dernier succès électoral de Marine Le Pen

     

     

     

    Les médias et les partis politiques devront bien en tenir compte et dessiner leur stratégie anti FN à l’aune de ce qui s’est passé hier dans une petite ville du Vaucluse : le FN  dont l’élu avait été invalidé a été réélu dès le premier avec un score incontestable, pas très loin des 60%. Bien entendu, le parti va étendre ce succès aux dimensions d’un test national : rien d’étonnant à cela, les Français aimant vivre constamment entre deux élections.

     

     

     

     Dans ce pays, la paix ou le cessez-le-feu électoral ne règne jamais. Chaque fois qu’un parti perd, il se met en campagne et espère gagner au prochain coup. Mais dans l’intervalle, comment va le pays ? Qui le gère ? Sauf à le gouverner contre l’autre partie, on ne peut rien faire : c’est une partie de la France qui gouverne le pays contre l’autre partie. Et c’est ainsi depuis des décennies. Cela ne changera jamais : vous ne ferez pas des Français des Suisses. Bien que voisins, les deux peuples tranchent nettement l’un par rapport à l’autre.

    Mais revenons au cas d’hier et de ses résultats. Aucun gouvernement, de droite comme de gauche, n’a voulu saisir à bras le corps les problèmes auxquels sont confrontés les Français dans leur vie quotidienne. Pourtant, les préfets de la République savent de quoi il retourne. Ils savent que la population française, surtout dans ces régions ensoleillées, ne supportent plus de ne plus être chez elle,, ne reconnaissent plus la France tant certains quartiers allogènes (à leurs yeux) sont devenus criminogènes.. Certains sont même allés jusqu’à parler de zones de non-droit…

     

     

     

    Ces récriminations sont telles, elles ont pris une telle dimension qu’on en vient aujourd’hui à contester le principe même du regroupement familial (selon le FN les Africains en ont considérablement abusé) et le droit du sol. Il y a seulement quelques années, nul n’aurait osé imaginer pareille chose !

     

     

     

    Les exemples sont nombreux. Et le FN a, au plan européen, un allié de poids mais très inattendu, le Premier Ministre David Cameron qui dit tout haut ce que des millions de gens pensent tout bas : non au tourisme social, suppression des pompes aspirantes, baisse généralisée des prestations sociales, bref la fin de l’Etat-Providence (Welfare State).

     

     

     

    En gros, si d’ici décembre, date des élections régionales, on n’a pas pris les mesures que des millions de Français attendent, il y aura de nouveau une victoire du FN.

     

     

     

    Rendez vous compte : un important parti de droite qui vient tout juste de  changer de nom, a décidé, avant toute autre chose, et toutes affaires cessantes de parler dans un grand débat national, d’un thème, d’un seul, l’islam ! On se serait attendu au chômage, au pouvoir d’achat, à l’immigration, à l’Europe… Non, c’est l’islam, comme si cela était le point nodal de tous les problèmes de l’époque.

     

     

     

    Le gouvernement actuel, comme tous les précédents, a des mérites et des défauts. Et nul ne peut prouver que d’autres auraient fait mieux. Mais la question sérieuse qui se pose est la suivante : pourquoi ne prend il pas des mesures pour inverser ce penchant du pays vers la lepenisation ?

     

     

     

    Il faut se reporter à l’excellent article de Robert Badinter sur ce même thème, paru dans un grand quotidien du soir, il y a quelques années… Il y parlait d’une lepinisation des esprits en marche.

     

     

     

    Nous y sommes.

     

     

     

    Maurice-Ruben HAYOUN in TDG du 1er juin 2015