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Vu de la place Victor-Hugo - Page 553

  • De l'amertume à la douceur

     

                                 Du bon usage de la guerre ?

     

    A propos d’un passage du livre des Juges 14 ;18 sur Samson..

     

     

     

    Les bruits de bottes et les grondements des canons continuent au Proche Orient. Ni Israël qui se défend ni le Hamas qui tente de sauver son régime à Gaza ne paraissent disposés à relâcher leur pression, bien que Tsahal semble contrôler la situation. Pourtant, parallèlement à la fureur sévissant sur le champ de bataille, les diplomates font des progrès et explorent des voies nouvelles qui ne seront plus une simple étape intermédiaire entre deux déflagrations mais un calme quasi définitif.

     

     

     

    On pense à cela en réfléchissant sur un personnage biblique qui était tombé amoureux d’une jeune Philistine de cette même région où se déroulent les combats, ennemie de son peuple. Mais l’amour, c’est bien connu, rend aveugle.

     

     

     

    Samson était devenu célèbre dans cette même région où il se mromenait avec ses parents. Chemin faisant, un jeune lion fonce sur leur petit groupe. Le livre des Juges (14 ;18) nous dit qu’il le déchira comme un chevreau de ses mains nues (sic) . Peu de temps après, Samson repasse devant le lieu de son exploit et voici que la carcasse du lion abrite un essaim d’abeilles dont notre héros savoure le bon miel. Il en apporte à ses parents qui en mangent mais sans divulguer l’origine de a trouvaille. Au cours du festin nuptial de Samson et Dalila, qui dure sept jours suivant les fastes de l’Orient, Samson propose aux Philistins, les ancêtres des Gazouis, une énigme qu’il avait formulée en quelques mots denses et obscurs : Quoi de plus doux que le miel, quoi de plus fort (amer) que le lion ?  C’était une manière de s’autoglorifier et de mettre en avant.

     

     

     

    Mé’az yatsa matok : de l’amer est sorti le doux. De le violence des combats  d’aujourd’hui sortira, nous l’espérons la douceur de la paix de demain.

     

     

     

    En effet, les scenari de paix excogités par les diplomates sont très prometteurs. Ils pensent désormais qu’il est temps de traiter le problème à la racine, c’est-à-dire démilitariser la zone de Gaza, alléger le blocus d’aujourd’hui puisqu’il n’y aura plus d’armes ni de tunnels de contrebande. Vu d’ici, cela paraît miraculeux, mais on parle avec insistance de Mahmoud Abbas qui récupérerait pacifiquement la zone de Gaza, en contrôlerait les entrées et les sorties et veillerait, grâce à sa police, à la sécurité tant de Gaza que d’Israël à la frontière.

     

     

     

    Ce scénario paraît plausible. En dépit de ses rodomontades, n’oubliez pas qu’on est en Orient et que les apparences sont plus parlantes que la réalité, le Hamas a été mis à mal. Il cherchait désespérément à pouvoir se prévaloir  aux yeux de son opinion publique, d’une action d’éclat, qu’il porterait devant l’opinion publique internationale. Il a bruyamment manifesté sa joie lors de l’annonce de l’interruption des vols depuis et en direction d’Israël. Mais dès ce matin, les autorités américaines ont levé l’interdiction.

     

     

     

    Au moment où j’écris, I24News a interrompu momentanément ses émissions en raison d’une alerte sur Tel Aviv. Mais cela ne changera rien au fond du problème. Gaza sera démilitarisée et Mahmoud Abbas ainsi que l’Egypte reprendront la main bien que Le Caire ne porte guère le Hamas dans son cœur.

     

     

     

    Israël va devoir jouer serré car s’il y a une unité palestinienne, il faudra bien reprendre des négociations de paix. Mais au fond, si la paix prend durablement la place de la tranquillité, ce serait aussi un bon objectif pour Israël : une paix pérenne.

     

     

     

    Samson, s’il  a existé, vivait il y a plus de trois mille ans. Et il vivait dans les mêmes régions qui constituent le champ de bataille, cette pentapole philistine, Ekron, Gaza, Gat, Ashdod et Ashkelon. La syllabe initiale ASH atteste l’origine philistine de ces cités.

     

     

     

    Au delà de trois millénaires, les mêmes problèmes subsistent. Il faut les régler et au fond Samson, héros tragique, avait raison de dire que l’amertume des combats meurtriers peut donner naissance à la douceur du miel.

     

  • L'aéroport Ben Gourion menacé: Israël coupé du reste du monde?

     

    L’aéroport Ben Gourion menacé : Israël coupé du reste du monde ?

     

     

     

    C’est ce que nous apprenions hier soir déjà mais qui ne semble pas se justifier : des compagnies aériennes, craignant pour la sécurité de leurs passagers, ont interrompu et pas annulé leurs vols en direction de Tel Aviv. Sur le plan psychologique, ceci ne laisse pas d’impressionner mais la venue par avion du secrétaire d’Etat US John Kerry et les vols réguliers d’El Al montrent que la sécurité est assurée dans les airs.

     

     

     

    Cette confrontation armée avec le Hamas a donné lieu à des réactions humaines rares par leur solidarité et leur grandeur d’âme : deux jeunes soldats d’Israël, un franco-américain et un israélo-américain sont tombés au champ d’honneur. Mais ils vivaient seuls en Israël où ils avaient fait leur aliyah. Alertés, les réseaux sociaux ont convié la population  qui a afflué aux enterrements. Faute de quoi, il n y aurait peut être même pas eu un minyam (quorum religieux) lors des obsèques. Dans les deux cas, les présents se comptaient par milliers. Mais hélas, chaque fois qu’il est attaqué, comme aujourd’hui, le peuple juif se retrouve entre soi, seul, pour enterrer ses morts.

     

     

     

    Par ailleurs, Israël semble avoir la haute main tant sur le champ de bataille sur dans le forum diplomatique mondial. Un consensus silencieux semble s’être instauré car à part quelques manifestations anti israéliennes, les chancelleries se tiennent silencieuses ; voyez l’Union Europe qui exige le désarmement du Hamas et du Djihad islamique et condamne les tirs de missiles sur Israël.

     

     

     

    Hier sur I24News, un général israélien a dit ce que tout le monde attendait : certes, les pertes sont douloureuses mais une armée n’est pas motivée par cela mais par l’accomplissement intégral de la mission. Et sur ce point, Israël a décidé de lutter implacablement contre ces tunnels qui aboutissent sur son territoire et où chaque journée connaît au moins une tentative d’infiltration.

     

     

     

    Même les Palestiniens de Ramallah ainsi que les régimes arabes modérés souhaitent en leur for intérieur la défaite du Hamas, au premier rang de ces pays là se trouve l’Egypte. Quant à la Turquie de Recep Tayyeb Erdogan, plus personne ne la prend au sérieux surtout depuis que cet homme perd le sens commun en comparant l’Etat juif aux pires régimes barbares de l’Histoire. En fait, cet homme instrumentalise à des fins politiques ce peuple palestinien qui n’a toujours pas trouvé de dirigeant digne et visionnaire.

     

     

     

    Israël et le reste du monde veulent désormais une démilitarisation compl !te de Gaza, ce qui revient à dire que le Hamas doit s’en retirer. Ce qui explique l’intensification des combats, bien plus d’un apaisement.

     

     

     

    Sans le dire explicitement pour ménager l’effet de surprise, Tsahal a capturé plusieurs dizaines de terroristes du Hamas qui livrent des informations sur le dédale de tunnels sous Gaza. Apparemment, le Hamas joue sa survie. Il y a de fortes chances pour que dans les semaines suivantes, Mahmoud Abbas entre enfin à Gaza, un Gaza débarrassé du Hamas. Les pays arabes, notamment l’Egypte, ont compris que le départ du Hamas priverait l’Iran de sa capacité de nuisance.

     

     

     

    Dans ce contexte, il semble qu’Israël ait encore intensifié sa pression en acheminant encore plus de blindés et de soldats. Le ministre israélien de la défense reconnaît qu’il faut encore une semaine pour accomplir la mission assignée à Tsahal.

     

     

     

    Quand les hostilités cesseront, ce que nous souhaitons tous, il y aura tant d’enseignements à tirer. Notamment sur le caractère asymétrique de cette guerre et sur le rôle joué par les souterrains.

     

     

     

    Rares sont ceux, de par le monde, qui sont conscients du dilemme du peuple juif, revenu sur terre après deux millénaires d’exil, cette terre, à peine équivalente à la superficie de deux départements français de taille moyenne, et que des ennemis implacables lui contestent depuis des décennies. C’est assez incroyable.

     

     

     

    Mais c’est aussi le destin du peuple juif, un destin, certes, prometteur, radieux à la longue, mais difficile pour le moment.

     

  • Israël entre la hantise du lendemain et celle de l'après demain

    Israël entre la hantise du lendemain et celle de l'après demain..

    Je passe mon temps, en ce mois de juillet si mouvementé entre lécoute, des heures durant des nouvelles du Proche Orient et la relecture de mes traductions de l'allemand en français de textes peu connus de Franz  Rosenzweig. Cela me change un peu mais cela augmente aussi ma perplexité. Je ne ressens aucune inquiétude , seulement de peine pour les souffrances des hommes des deux côtés de la frontière, tout en étant intimement convaincu du bon droit, du très bon droit d'Israël de se défendre et de mettre fin à ces attaques de missiles et à toutes ces tentatives d'incursion dans son territoire afin d'y semer la mort et la destruction.

    Le Hamas est un mouvement terroriste qui a mené la bande de Gaza à la ruine et la tient en otage depuis des années. Ce n'est pas faire de la polémique que de le rappeler: cette faction armée a pris le pouvoir par la force, ses partisans ont martyrisé leurs frères ennemis du Fatah, les exécutant sommairement ou même en les défénestrant du haut d'immeubles à Gaza... Il est injuste qu'une organisation terroriste inflige à toute une population civile tombée sous sa coupe de tels tourments, alors qu'il représente surtout les intérêts cachés d'une puissance étrangère, l'Iran.

    Tsahal ne peut plus reculer, même s'il a déjà atteint la plupart de ses objectifs, mais ce qui est encore plus frappant, c'est la passivité des gouvernements qui soutiennent l'offensive sans oser le dire publiquement. Y compris les régimes arabes, à commencer par l'Egypte du maréchal Al-Sissi qui ne presse pas pour mettre fin aux hostilités.

    Un dernier point, les pertes civiles et miliaires. Je m'incline personnellement devant les victimes innocentes, collatérales. Les populations civiles de Gza, transformées en boucliers humains, ne méritent pas ce qui leur arrive. Mais je pense aussi et surtout aux soldats d'Israël ui mettent leur vie en péril pour ne pas porter atteinte aux civils. Mais que voulez vous faire contre des terroristes qui profanent leurs lieux de culte en y installant des rampes de lancement de roquettes, dévoient écoles et hôpitaux, et font tout pour susciter l'émoi des nations en poussant des civils sur les endroits bombardés. Mais est ce la première fois? Le Hezbollah, un autre affidé de l'Iran, l'a largement illustré depuis longtemps déjà.

    Que faire? La plupart des Israéliens jugent que leur armée a pour objectif premier de préserver et d'assurer leur sécurité: or, comment s'arrêter alors que dizaines de tunnels aboutissent en territoire israélien?

    Telle est la hantise de Tsahal qui a déjà, au prix de plusieurs morts, neutralisé un grand nombre de tentatives d'infiltrations dans le sud du pays.

    C'est triste et cela me fait penser à la parole du prophète qui disait, il y a déjà plus de deux mille cinq cents ans: shalom, shalom, we eyn shalom: la paix, la paix, mais il n y a pas de paix.