La guerre entre le Hamas et Israël : le tournant A l’évidence, les combats sont entrés dans une phase décisive, celle qui va désigner bientôt le vainqueur de cette grande confrontation. Divers signes, qui ne trompent pas, montrent que le Hamas, attaqué jusqu’au cœur même de son territoire, devenu un véritable champ de ruines, lutte pour sa survie avec l’énergie du désespoir : or, les dés sont jetés, tout le monde, y compris les Arabes, exceptés le Qatar, l’Iran et la Turquie, veut le désarmement des terroristes et la démilitarisation de toute la bande de Gaza. Et ces deux conditions signifient pour le Hamas qu’il cessera de vivre. Même si on lui concède un petit rôle dans la bande de Gaza, il est évident qu’il ne pourra plus y faire la loi. Et que l’avenir semble sourire à son rival de Ramallah, Mahmoud Abbas. On pourrait croire qu’il n’en est rien en raison des pertes subies hier par Tsahal. En fait, ce n’est pas ainsi qu’il faut les interpréter. Le Hamas cherche désespérément à se prévaloir d’un succès, d’un coup d’éclat dont il pourrait se vanter auprès de ses administrés, voire de lui-même. Alors qu’il est condamné à vivre sous terre. Il a consenti au sacrifice des dizaines d’hommes infiltrés en Israël et qui furent anéantis par Tsahal. Hier encore, signe de son affaiblissement patent, il a envoyé des jeunes gens qui ont pris la fuite au premier coup de feu, abandonnant sur place tout leur armement.. Quand on jette ses dernières forces dans la bataille, c’est le signe indéniable qu’on est au bord de la déroute. Le Hamas rêve de capturer ne serait ce qu’un corps de soldat israélien mort sur le terrain, ne serait ce qu’un civil enlevé pour réenclencher le cycle Chalit et prendre l’ascendant sur Israël dans les radios et les télévisions. Ce n’est pas le cas. Ses dirigeants se terrent et se savent traqués par Tsahal qui a changé de stratégie, élargissant le champ de ses cibles qui sont impitoyablement détruites. On comprend mieux que le Hamas se batte désormais avec l’énergie du désespoir : ses voies de communication sont détruites, son territoire est désormais devenu un lieu où campe Tsahal, le chef d’état major s’est payé le luxe de s’y rendre avec les télévisions, la maison même de son chef Ismaïl Hanniye a été rasée et l’on sait l’importance que revêt cette symbolique aux yeux des masses arabes : détruire la maison d’un chef, c’est éradiquer son autorité, nier sa propre dignité et le ramener plus bas que terre. L’homme a d’ailleurs réagi, sans convaincre personne. Il y a aussi l’avenir de l’investissement que les ennemis d’Israël ont placé dans ce mouvement terroriste qui est en train de disparaître : rendez vous compte : le Hamas a fait de Gaza une véritable poudrière, un énorme entrepôt d’armes, une zone militarisée qui ne disait pas son nom, et voici qu’au bout de trois semaines de combats, il a enregistré des centaines de morts, ses tunnels sont détruits alternativement par l’Egypte et par Israël qui se retrouvent comme par magie du même côté de la barrière, celle qui fait face au Hamas : même ennemi, même combat ! Voilà une retombée positive de la guerre à laquelle nul ne s’attendait vraiment. Et en plus, l’opinion publique dans les pays arabes ne semble pas très affectée par ce qui est entrain d’arriver au Hamas. Israël est donc sur la bonne voie en dépit de ces dizaines de morts qui viennent endeuiller une compagne militaire victorieuse. Que l’on regarde bien : ce n’est pas la guerre des boutons, plus Tsahal pénètre en territoire ennemi et plus il rencontrera des snipers ou des débris de combattants, véritable arrière-garde qui se sacrifie pour retarder la disparition du mouvement et de ses chefs. Pour hâter la destruction de tous ces tunnels qui menacent son territoire, Tsahal a décidé de relever de plusieurs crans l’intensité et le champ de son offensive : les dépôts de carburant qui alimentent les centrales électriques et donc les tunnels ont été détruits, les télévision ont subi le même sort et je pense que les commandos israéliens vont mener d’audacieux coups de main pour capturer les dirigeants politico-militaires du Hamas. Ces derniers n’ont même plus pu stopper sous le menace de leurs armes l’exode massif des populations qui évacuent à la demande d’Israël les zones bombardées. J’ajoute que la fermeté égyptienne fait que ces mêmes dirigeants ne sont même plus les bienvenus en Egypte. Comme le disait un colonel de l’armée britannique, ils ne pourront s’échapper de l’enclave qu’à la nage…… Il faut espérer que cette tragédie ouvre la voie à de l’espoir, à de la paix. Il y a quelques jours, je vous parlais de l’épisode de Samson dans le livre des Juges (ch. 13-14) : revenu sur le lieu où il avait tué un lion qui venait à sa rencontre, Samson y découvrit une ruche d’abeilles et savoura leur miel. Il dit cette phrase lapidaire : mé-‘az yatsa matok = de l’amer sortit le doux. Qu’y a t il de plus amer, de plus violent que la guerre, qu’y a t il de plus doux et de plus suave que la paix ?
Vu de la place Victor-Hugo - Page 557
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La guerre entre Israël et le Hamas: le tournant
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La guerre entre Israël et le Hamas: le tournant
La guerre entre le Hamas et Israël : le tournant A l’évidence, les combats sont entrés dans une phase décisive, celle qui va désigner bientôt le vainqueur de cette grande confrontation. Divers signes, qui ne trompent pas, montrent que le Hamas, attaqué jusqu’au cœur même de son territoire, devenu un véritable champ de ruines, lutte pour sa survie avec l’énergie du désespoir : or, les dés sont jetés, tout le monde, y compris les Arabes, exceptés le Qatar, l’Iran et la Turquie, veut le désarmement des terroristes et la démilitarisation de toute la bande de Gaza. Et ces deux conditions signifient pour le Hamas qu’il cessera de vivre. Même si on lui concède un petit rôle dans la bande de Gaza, il est évident qu’il ne pourra plus y faire la loi. Et que l’avenir semble sourire à son rival de Ramallah, Mahmoud Abbas. On pourrait croire qu’il n’en est rien en raison des pertes subies hier par Tsahal. En fait, ce n’est pas ainsi qu’il faut les interpréter. Le Hamas cherche désespérément à se prévaloir d’un succès, d’un coup d’éclat dont il pourrait se vanter auprès de ses administrés, voire de lui-même. Alors qu’il est condamné à vivre sous terre. Il a consenti au sacrifice des dizaines d’hommes infiltrés en Israël et qui furent anéantis par Tsahal. Hier encore, signe de son affaiblissement patent, il a envoyé des jeunes gens qui ont pris la fuite au premier coup de feu, abandonnant sur place tout leur armement.. Quand on jette ses dernières forces dans la bataille, c’est le signe indéniable qu’on est au bord de la déroute. Le Hamas rêve de capturer ne serait ce qu’un corps de soldat israélien mort sur le terrain, ne serait ce qu’un civil enlevé pour réenclencher le cycle Chalit et prendre l’ascendant sur Israël dans les radios et les télévisions. Ce n’est pas le cas. Ses dirigeants se terrent et se savent traqués par Tsahal qui a changé de stratégie, élargissant le champ de ses cibles qui sont impitoyablement détruites. On comprend mieux que le Hamas se batte désormais avec l’énergie du désespoir : ses voies de communication sont détruites, son territoire est désormais devenu un lieu où campe Tsahal, le chef d’état major s’est payé le luxe de s’y rendre avec les télévisions, la maison même de son chef Ismaïl Hanniye a été rasée et l’on sait l’importance que revêt cette symbolique aux yeux des masses arabes : détruire la maison d’un chef, c’est éradiquer son autorité, nier sa propre dignité et le ramener plus bas que terre. L’homme a d’ailleurs réagi, sans convaincre personne. Il y a aussi l’avenir de l’investissement que les ennemis d’Israël ont placé dans ce mouvement terroriste qui est en train de disparaître : rendez vous compte : le Hamas a fait de Gaza une véritable poudrière, un énorme entrepôt d’armes, une zone militarisée qui ne disait pas son nom, et voici qu’au bout de trois semaines de combats, il a enregistré des centaines de morts, ses tunnels sont détruits alternativement par l’Egypte et par Israël qui se retrouvent comme par magie du même côté de la barrière, celle qui fait face au Hamas : même ennemi, même combat ! Voilà une retombée positive de la guerre à laquelle nul ne s’attendait vraiment. Et en plus, l’opinion publique dans les pays arabes ne semble pas très affectée par ce qui est entrain d’arriver au Hamas. Israël est donc sur la bonne voie en dépit de ces dizaines de morts qui viennent endeuiller une compagne militaire victorieuse. Que l’on regarde bien : ce n’est pas la guerre des boutons, plus Tsahal pénètre en territoire ennemi et plus il rencontrera des snipers ou des débris de combattants, véritable arrière-garde qui se sacrifie pour retarder la disparition du mouvement et de ses chefs. Pour hâter la destruction de tous ces tunnels qui menacent son territoire, Tsahal a décidé de relever de plusieurs crans l’intensité et le champ de son offensive : les dépôts de carburant qui alimentent les centrales électriques et donc les tunnels ont été détruits, les télévision ont subi le même sort et je pense que les commandos israéliens vont mener d’audacieux coups de main pour capturer les dirigeants politico-militaires du Hamas. Ces derniers n’ont même plus pu stopper sous le menace de leurs armes l’exode massif des populations qui évacuent à la demande d’Israël les zones bombardées. J’ajoute que la fermeté égyptienne fait que ces mêmes dirigeants ne sont même plus les bienvenus en Egypte. Comme le disait un colonel de l’armée britannique, ils ne pourront s’échapper de l’enclave qu’à la nage…… Il faut espérer que cette tragédie ouvre la voie à de l’espoir, à de la paix. Il y a quelques jours, je vous parlais de l’épisode de Samson dans le livre des Juges (ch. 13-14) : revenu sur le lieu où il avait tué un lion qui venait à sa rencontre, Samson y découvrit une ruche d’abeilles et savoura leur miel. Il dit cette phrase lapidaire : mé-‘az yatsa matok = de l’amer sortit le doux. Qu’y a t il de plus amer, de plus violent que la guerre, qu’y a t il de plus doux et de plus suave que la paix ?
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Franz RSENZWEIG, Bildung und kein Ende (1920: Ecrire à l'infini. Traduit de l'allemend par Maurice-Ruben HAYOUN
Voici un texte très important de Franz Rosenzweig traduit pour la première fois en français. Il dévoile les principes éducatifs de Rosenzweig, qui critique les prémisses de la Science du judaïsme de son temps.
MRH
Bildung und kein Ende (Franz ROSENZWEIG,1920): Ecrire à l’infini…[1]
Ecclésiaste 12,12: Faire des livres en grand nombre serait sans fin
Ce que je souhaite pour régler le problème de l’éduction juive actuellement et plus particulièrement pour fonder un institut d’enseignement populaire
A Edouard Strauß
«Les souhaits sont les messagers de la confiance»:
Trois années[2] se sont écoulées depuis mon cri d’alarme, adressé à notre grand maître, Hermann Cohen, disparu depuis, pour lui dire qu’il était grand temps de prendre des mesures radicales en faveur de l’éducation juive sur le sol allemand; et je concluais mon appel par ces termes: Le problème de l’éducation juive à tous les niveaux et sous toutes ses formes, telle est la question vitale du judaïsme de notre temps. Mais voilà, ce temps-là est passé mais le problème demeure. La situation exige qu’on agisse, elle l’exige plus que jamais. Il ne suffit pas de semer les graines dans l’espoir qu’elles germeront peut-être un jour et donneront des fruits dans un avenir lointain. Aujourd’hui, le besoin se fait sentir de manière pressante et c’est aujourd’hui qu’il faut trouver le remède. Il n’est pas question d’opter pour une thérapie faite de contournements artificiels.
L’Ecclésiaste dit (12,12): … faire des livres en grand nombre serait sans fin. L’idée que j’avais jadis soumise à Hermann Cohen et qu’il avait concrétisée avec toute l’ardeur qui animait ses tout derniers jours, et qui consistait à rénover tout le corps enseignant juif aux plans social et spirituel, en lui dotant d’un office central, une académie de la science du judaïsme, oui ce projet s’est entre-temps considérablement éloigné de l’intention première du grand philosophe. Le centre de recherches, né à Berlin et considéré comme l’embryon de la future académie, poursuit prioritairement d’autres objectifs dont la justification ne peut être contestée par personne, et pourtant son urgence, dans les circonstances présentes, n’est pas avérée. Mais le monde est aujourd’hui dans une telle situation qu’il va falloir se décider à renvoyer ce qui est souhaitable, non pas à des jours mais à des siècles meilleurs. Il serait urgent, que l’on me comprenne bien- immédiatement urgent, d’organiser la science du judaïsme et de dissuader les gens, juifs ou pas, d’écrire sans cesse des ouvrages sur des thèmes juifs: une telle chose est très difficile à concevoir. Aujourd’hui, nous avons moins que jamais besoin de livres. Plus que jamais, non, disons, plus que toute autre chose, nous avons besoin aujourd’hui d’hommes, d’hommes juifs, pour reprendre un slogan, enfin débarrassé de cette connotation partisane qui lui colle à la peau. Ce n’est pas dans un sens qui n’est large qu’en apparence alors qu’il est en réalité plutôt étroit je veux dire pas que c’est dans un sens juif limité que cette expression doit être comprise, à l’instar d’un sionisme exclusivement politique ou radicalement culturel qui voudrait le concevoir ainsi. Nous prenons ici cette expression dans un sens qui englobe certainement cette approche tout en allant bien au-delà. L’homme juif: cette expression n’implique pas que l’on se définisse par opposition à d’autres catégories du genre humain; aucun mur de séparation ne doit être érigé ici; car au sein d’un même individu, plusieurs cercles peuvent être en contact ou se chevaucher les uns les autres. La réalité ne reflète rien d’autre, et seul un esprit entêté pourrait le nier. Assurément, c’est cette opiniâtreté et son corollaire, un lâche déni, qui semblent caractériser le visage du judaïsme contemporain. Et si ce problème est ainsi posé, suivant la posture des deux partis antagonistes, les sionistes et les assimilationnistes, c’est-à-dire en opposant judéité et germanité, alors la solution ne pourra émaner que de l’une des deux attitudes, l’entêtement ou le déni. Mais on ne rend pas justice à la judéité de l’homme juif en la mettant sur un même plan que sa germanité. Cette dernière se définit par opposition aux autres appartenances nationales. La germanité de l’homme juif exclut d’autres appartenances simultanées, par exemple anglaise ou française. L’Allemand ne peut qu’être allemand, et guère anglais ou français en même temps. La langue elle-même répugne de manière significative de parler d’un homme allemand. L’Allemand est un Allemand, ce n’est pas un «homme allemand.» Entre sa germanité et son humanité il existe peut-être bien des liens que les philosophes de l’histoire peuvent approfondir à l’envi et qu’il incombe à une histoire vivante et en marche de concrétiser. Mais entre sa judéité et son humanité il n’existe pas de liens qui devraient être préalablement découverts, excogités, vécus et créés. Il en va tout autrement ici : en qualité de juif il est homme et en tant qu’homme il est juif. On est un «enfant juif» à chaque respiration. C’est quelque chose qui bat dans les artères de notre vie, par des pulsations faibles ou au contraire puissantes mais, en tout état de cause, c’est quelque chose qui pulse jusqu’au bout de nos doigts. Cette pulsation peut bien être faible, pourtant chacun sent que l’élément juif n’est pas quelque chose d’isolé en lui, se différenciant par rapport à quelque chose d’autre, de différent, mais, tout au contraire, une force, puissante ou faible, qui porte et irrigue tout son être.