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Vu de la place Victor-Hugo - Page 857

  • LE SANG COULE A NOUVEAU DANS L’EGYPTE DES GENERAUX

    LE SANG COULE A NOUVEAU DANS L’EGYPTE DES GENERAUX
    On a tressé des couronnes au printemps arabe et c’était juste de le faire : des peuples entiers secouaient victorieusement le joug de régimes dictatoriaux pour respirer enfin l’air de la liberté. Partout, on entendait svander le terme magique Hurriya (liberté). Et partout aussi le même refrain : al-cha’b yourid iskat al n iddam (le peuple exige la chute du régime).
    Mais on avait oublié de préciser qu’une hirondelle ne fait pas le printemps. Ce n’est pas bien que le sang coule en Egypte, mais les généraux allaient ils se laisser déposséder de leur pouvoir par des Frères musulmans, non acquis à la démocratie mais toujours prêts à tirer les marrons du feu si le processus démocratique leur permet d’accéder au pouvoir pour ne plus le lâcher .
    Le problème dans ces pays est le suivant : une fois que les élections libres sont rétablies, le seul parti apte en tirer profit est toujours un parti extrémiste ou religieux (voyez le précédent tunisien !). Partant, il était prévisible que les généraux égyptiens dont la main mise sur l’économie du pays est indéniable, n’accepteront jamais d’être renvoyés dans leurs casernes ni de se retrouver devant des juridictions civiles afin de répondre de telle malversation ou telle autre.
    Un peu de réalisme. Quelle prévision pour l’avenir ? A la suite de troubles qui ne manqueront pas de naître, les chefs de l’armée suspendront le processus et instaureront pour une durée indéterminée l’arrêt de l’évolution. En fait, ils siffleront la fin de la récréation.
    Car, dans ces pays là, ce n’est pas la chute d’un homme qui résout tous les problèmes ( et D- sait qu’ils sont nombreux) c’est la mise sur pied d’un travail de fond qui réforme les mentalités. Et généralement, dans les meilleurs pays, cela prend 15 ou 20 ans.

    Alors, comme on dit en arabe, al-sabr maftah al faradj : la patience est la clé du paradis.

  • IL N’EST PAS ABSOLUMENT NECESSAIRE D’ALLER VOIR LES INTOUCHABLES AU CINEMA

    IL N’EST PAS ABSOLUMENT NECESSAIRE D’ALLER VOIR LES INTOUCHABLES AU CINEMA
    Pourtant, hier soir à Deauville, ma femme et moi avons expédié le dîner afin de voir ce film dont on nous dit qu’il bat tous les records d’entrées  en salle… Voire. C’est vrai, Danielle et moi dûmes ^rendre des places séparées tant l’affluence était grand et quand, après près de 100 minutes nous avons quitté les lieux, une file non négligeable attendait la prochaine séance.

    Franchement, et sans vouloir gêner les jeunes et talentueux maîtres d’œuvre dont les noms me disent quelque chose (Tolédano et Nakache), le film est tout juste divertissant et mêle quantité de sketchs et de poncifs : depuis le gentil noir au chômage qui croupit en banlieue, a des frères trafiquants de drogue, une mère au bout du rouleau tant elle se dépense sans compter pour faire bouillir la marmite, jusqu’à des paroles soporifiques sur le handicap, on a l’impression d’une mise bout à bout de plusieurs scénettes sans grand importance.

    Ma fille est allée le voir et en a été enchantée. J’y suis allé pour lui être agréable. Cela n’en valait pas la peine. J’entends dire qu’il y a des millions de gens qui y vont. Est ce un argument ? On me dit qu’il va dépasser les Chtis, quelle comparaison ? C’est vraiment du même niveau. Mais que faire en ces temps de crise ? Il faut bien que le peuple s’amuse, même si de graves restrictions l’attendent. Cela fait passer le temps.

  • MARINE LE PEN, L’ECONOMIE DE LA FRANCE ET L’EURO

    MARINE LE PEN, L’ECONOMIE DE LA FRANCE ET L’EURO

    La candidate du Front Nationale présente aujourd’hui son programme présidentiel. On sait qu’elle est créditée de la troisième place dans les élections de 2012 mais qu’elle ambitionne de se retrouver au second tour, soit contre l’actuel président de la république, soit contre le candidat socialiste/ Dans tous les cas, et quoiqu’il arrive, l’enseignement à tirer est l’installation pour longtemps du FN dans le paysage politique français. Son père avait battu au premier tour le socialiste Lionel Jospin, qui avait pourtant vécu à Matignon, cinq années d’affilée, c’est dire.

    Cela doit changer l’attitude des gens vis-à-vis de ce parti qui commence à représenter environ 20% de l’électorat. Cependant, le pivot du programme économique de Marine risque de poser un grave problème, en l’occurrence la sortie de l’Euro et le rétablissement de notre défunt franc. J’ai l’impression qu’une telle mesure est impraticable, irréaliste : que deviendrait alors la dette de la France ? A combien de dévaluations devrons nous nous attendre si l’Euro était mort et enterré ? Je ne crois pas la mesure préconisée, frappée au coin du bon sens. Certes, les critiques articulées contre la monnaie européenne sont partiellement fondées : comment avoir une monnaie commune sans une gouvernance économique ? Sans banque centrale qui fasse vraiment son travail ? Sans une fiscalité commune, au moins dans ses grandes lignes ? En fait, les technocrates qui ont d’ailleurs pris le pouvoir dans tous les pays économiquement malades, ont mis la charrue avant les bœufs… Et désormais nous en payons le prix.

    Il est un aspect, en revanche, sur lequel la candidate du FN a des chances d’être suivie, c’est la double question de la fraude et de l’immigration. Jadis, le FN confondait dans un même opprobre, immigration et délinquance, aujourd’hui et c’est nouveau le couple est formé par la fraude (sécurité sociale, allocations, chômage etc…) et l’immigration.

    Que vont faire les Français ? Nul ne le sait avec certitude, même si les sondages donnent des indications assez fiables. La crise identitaire, stimulée par la défaillance économique, risque de s’envenimer, de rejeter encore plus gravement des éléments considérés comme allogènes car inassimilables. Or, toute l’histoire de la nation française s’est fait autour de la cristallisation : la francité n’est pas une donnée d’avance, elle est in fieri, mais elle a un socle, un terreau dans lequel chacun doit s’enraciner si’l veut faire souche dans ce pays qui prie à l’église, mange du porc et boit de l’alcool, même si l’auteur de ces lignes ne le fait pas.
    Et un débat à la télévision hier soir, animé par Franz-Olivier Giesbert, était assez inquiétant. En Fait, comme le disait Monsieur Claude Guéant, l’excellent ministre de l’intérieur que le pays s’est donné, les Français veulent se sentir chez eux en France. Cette prise de conscience est nouvelle et demeure légitime.