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Vu de la place Victor-Hugo - Page 87

  • Danièle Hervieu-Léger et Jean-Louis Schlegel : Vers l’implosion ? Entretiens sur le présent et l’avenir du catholicisme. Le Seuil, 2022

    Derrière ce titre un peu tapageur se trouvent pourtant deux solides connaisseurs du fait religieux. Deux excellents sociologues des religions. Chez Monsieur Schlegel cette distinction se double d’une qualité supplémentaire, celle d’être un excellent germaniste, traducteur de l’Etoile de la rédemption de Franz Rosenzweig. C’est dire que nous sommes en de très bonnes mains, de part et d’autre.

     

    Mais avant de commencer à discuter du contenu de cet imposant ouvrage, je dois confesser mon très profond respect pour la foi chrétienne en général, et la foi catholique en particulier. Et comme il s’agit d’analyser les ingrédients d’une crise, je me dois en tant qu’adepte d’une autre religion, de faire très attention à ce que j’écris. Certes, comme le disait jadis Renan, je ne dois pas sacrifier la critique au respect ou à la crainte révérencielle. Il faut dire les choses et les deux auteurs nous en offrent l’exemple.

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  •       Proust et le judaïsme. , (Suite et fin)

      

                                                            Proust et le judaïsme. , (Suite et fin)

     

    On a vu dans un précédent article qu’il y avait un problème à résoudre concernant la judéité réelle ou supposée de Proust. Je résume succinctement le chapitre fort intéressant intitulé le style du rabbin dans ce livre du professeur Antoine Compagnon. C’est vrai, les règles herméneutiques  de l’exégèse rabbinique de la Tora, remontent à l’antiquité talmudique : les sept premières règles, élargies aux treize de rabbi Ishmhel  qui en dérivent ne suivent pas toujours un enchainement propre aux Analytiques premiers d’Aristote, mais elles ne tournent pas non plus le dos entièrement à la logique universelle. Les commentateurs qui croient déceler dans la syntaxe proustienne une imitation consciente ou inconsciente des discisions talmudiques entendent pousser l’herbe. La même appréciation peut être portée sur une hypothétique connaissance des textes classiques de la mystique juive, par Proust. Certes, le professeur Adolphe Franck a étudié à l’époque de larges pans de cette littérature ésotérique et Jean de Pauly (qui peut bien se cacher derrière ce patronyme ?) a donné du Zohar une belle traduction qui ne respecte pas toujours les règles philologiqes. Il a sacrifié la fidélité au texte à des  considérations relevant de l’esthétique. En fait, IL faut vraiment aller chercher très loin une quelconque influence sur celui qu’on considère comme le meilleur romancier français de notre temps, comparable à Stendhal  et à Balzac…

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  • Antoine Compagnon, Proust du côté juif. Gallimard. (I)

      

    Antoine Compagnon, Proust du côté juif. Gallimard. (I)

     

    Il s’agit ici d’une recherche effectuée par un professeur honoraire au Collège de France. Le sujet n’est pas nouveau mais cette fois-ci il est traité de manière sérieuse et pratiquement exhaustive, sans toutefois parvenir à des résultats irréfragables. .

     

    Je dois dire en tout premier lieu que la qualité technique de l’ouvrage est remarquable et ne laisse guère à désirer. Quand vous avez ce beau livre entre les mains, en dehors de son poids, rien ne vous pousse à le reposer sur le bureau pour le lire. En second lieu, il faut rendre hommage à l’examen méticuleux de ces ultima verb de Proust a d’où tout est parti, si j’ose dire.

     

    Proust dont la mère était juive (Jeanne Weil) écrivit  un ami resté anonyme pour lui dire, entre autres, que malade, cloué au lit, il ne peut plus se rendre au cimetière juif où repose son grand père bien-aimé Baruch-Weill… Pourquoi regrette-t-il cette impossibilité de se déplacer ? Pare que plus personne ne se rend au cimetière pour déposer quelques petites  pierres sur la tombe de ce cher grand père disparu. Il précise que ce dernier s’acquittait de ce devoir mémoriel régulièrement, sans jamais en avoir compris le sens ni élucidé les origines.

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