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Dans sa rubrique «Débats», le Monde du vendredi 25 mai 2007 publie en page 20 une fort intéressante tribune de M. Hussein AGHA, enseignant à l’Université d’Oxford. Ce texte s’intitule, Irak, que le bourbier demeure. Cette prise de position appelle de ma part quelques observations que voici:
a) contrairement à une opinion trop répandue, l’US Army n’est pas vraiment embourbée en Irak et sans remporter, à proprement parler, d’éclatante victoire, marque chaque jour des points qui ne manqueront pas, dans un avenir relativement proche de faire le départ entre le chaos acttuel et un nouvel Irak
b) On oublie souvent que, maintes décennies après la disparition de la colonisation et la liquidation de ses séquelles, les Etats Unis occupent tout un état arabo-musulman, et pas n’importe lequel. Il s’agit de Bagdad, capitale du pays le plus avancé, le plus riche et le plus puissant militairement, jadis. Or, quoi qu’on en dise, les pertes américaines sont relativement peu élevées quand on pense que l’entrée dans la capitale et sa conquête se sont faites presque sans combats. En effet, le haut commandement irakien ayant refusé de se battre après avoir été approché par les Américains. C’eût été, par exemple, une autre paire de manches, si la redoutable Garde républicaine, si choyée par le régime, avait livré autre chose qu’un baroud d’honneur ! L’une des filles de Saddam savait ce qu’elle disait en affirmant que son père n’avait pas placé sa confiance dans les hommes qu’il fallait…
c) Les attentats qui font rage dans le triangle sunnite ou dans les quartiers chiites de la capitale irakienne s’expliquent par une simple guerre civile… rien n’est pire que la guerre civile, mais il faut bien tenir compte du fait que le conflit a changé de nature. Si l’on admet ce postulat en sa créance, on peut alors se poser la question suivante : que peut faire une armée nationale ou une troupe d’occupation si les citoyens, retenus par une règle de fer pendant près de quatre décennies, décident d’en découdre les uns avec les autres ?
d) Enfin, le jeu des voisins, proches ou lointains, de l’Irak : vu la nature de ces régimes, tous, excepté Israël, n’ont pas vraiment intérêt à un départ rapide des Américains. Partant, ils ne prient pas vraiment chaque jour pour leur victoire, sachant que victoire rimerait alors avec départ. Un départ qui les laisseraient seuls face à leurs problèmes graves, c’est-à-dire dans un douloureux tête-à-tête avec les oppositions internes, les terroristes d’al-Quaida, ou, pire encore, l’Iran et la Syrie.
Sans se risquer à des prophéties qui ne se réaliseront pas, on peut penser que les historiens de notre époque émettront sûrement un jugement plus nuancé sur l’intervention américaine : avoir débarrassé la région d’un dictateur sanguinaire et redonné au peuple irakien martyr la démocratie et la liberté. En attendant, qu’il ait enfin la paix.
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Israël, la Palestine et le Liban
Le Moyen orient ne connaîtra donc jamais le repos. Nous n'osons même plus parler de paix, tant cet horizon paraît lointain. Alors que les missiles kassam pleuvent sur la petite ville de Sedérot et que la'armée d'Israël riposte avec vigueur, les Libanais se voient une nouvelle fois confrontée à des troubles graves qui, comme par enchantement, éclatent au moment où l'affaire du tribunal international entre dans sa phase ultime.
Que faudrit-il faire pour que cette région du monde qui a offert à l'humanité le monothéisme éthique et le sentiment religieux en général (Ernest Renan) connaisse enfin la paix?
Comment faire admettre l'existence de l'Etat d'Israël à ses voisins? Comment expliquer que le développement et le progrès peuvent tenir lieu de bien d'autres choses et offrir une nouvelle conception de l'univers?
Il fuadrait alors reprendre la fameuse idée de Henry Kissinger qui parlait de «percée conceptuelle», expliquer aux gens qui se haïssent qu'il existe quelque chose au-delà de la haine et de la guerre. Que le développement et le progrès de l'humanité sont aussi infinis que la perfectibilité de l'homme.
Excès d'optimisme? Naïveté? Peut-être… On reçoit le lointain écho du cri de désespoir du vieux prophète hébraïque du VIe siècle: shalom, shalom, we-eyn shalom. La paix! la paix, Mais il n'y a pas de paix.
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Le nucléaire iranien
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Le comportement de l’actuel directeur de l’AIEA, l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique, ne laisse pas d’étonner, voire même d’inquiéter. Même la France, qui a jusqu’ici temporisé, hausse le ton et demande des explications. Comment peut-on, alors qu’on est chargé de contrôler le nucléaire iranien, proposer d’en prendre son parti et proclamer urbi et orbi qu’on devrait s’en accommoder et permettre à ce pays de développer son avance dans un domaine aussi sensible ?
Le directeur de l’Agence a très certainement eu connaissance des propos irresponsables du président iranien concernant Israël et l’Holocauste et doit savoir à quand s’en tenir si, par malheur, un tel régime parvenait à se doter de l’arme nucléaire.
On en vient à se demander si parfois, le choc des civilisations n’est pas en train de prendre le pas sur le dialogue des cultures. Je veux dire par là que les différents pays, appelés à parler entre eux, ne placent pas toujours derrière les mêmes mots les mêmes concepts. En d’autres termes, ils ne disent pas la même chose. Comment s’entendre (au propre comme au figuré) si l’on n’entend pas les mêmes choses ? Comment expliquer à un président qu’on ne peut pas proclamer sa volonté de rayer un pays de la carte ? En soi et à elle seule, une telle déclaration est déjà «hénaurme»… Et pourtant, son auteur persiste et signe.
Il convient donc d’œuvrer sérieusement et sans langue de bois à une homogénéisation des cultures, tout en respectant les spécificités de chacun. Mais il faut se souvenir que la Culture universelle transcende toute les cultures nationales ou religieuses qui n’en sont que des sous-produits…