UNE IMPORTATION DU CONFLIT DU PROCHE ORIENT EN FRANCE ?
Après l’attaque à la voiture bélier de la synagogue de Toulouse la semaine dernière, c’est la synagogue de Saint-Denis qui a été la cible, hier soir, de jets de cocktails Molotov. L’attaque a été sans gravité, mais en soi elle représente une escalade importante. Il faut absolument éviter ce genre de réactions qui ne font que creuser le fossé séparant les partisans des deux camps.
Mais l’essentiel de mon papier de ce matin vise à féliciter l’éditorialiste de I-Télé, Laurent Bazin, qui a enfin mis un peu d’ordre dans ce flot impétueux d’images et de commentaires, les uns plus immodérés et plus insensés que les autres.
Il aura donc fallu près de trois semaines d’informations assez orientées pour qu’un bon journaliste, indépendant et objectif, dise clairement les choses : il a admis que la quasi-totalité des images diffusées en Europe et dans le monde provenaient d’organes de presse arabes, qu’elles ne montraient qu’un aspect (toujours le même) de la réalité et que les commentaires qui s’y rattachaient étaient nécessairement biaisés, sans que l’intention de nuire ait été d’intention première, pour reprendre une expression d’Aristote.
Comment se fait-il que l’on ait mis autant de temps pour réagir ? C’est probablement les deux attentats contre des synagogues qui ont provoqué cette (tardive mais salutaire) prise de conscience.
Loin de nous l’idée de minimiser la gravité des actes de guerre, car c’est, hélas, bien d’une guerre qu’il s’agit. Les bombardements portent atteinte à la sécurité des gens, voire même, parfois, hélas, à leur vie.
La diffusion d’images, déjà triées et orientées dans le même sens, stimule l’émotivité ; ces images deviennent insoutenables et provoquent l’indignation, parfois même un comportement coupable et donc condamnable chez certains. Il ne faut pas que l’émotion tienne lieu de faculté de jugement. Cet empilement d’images, cette inflation du discours (des commentaires pas toujours empreints d’un grand discernement) se substituent à l’information claire et objective. On en oublie même les origines du conflit entre le Hamas, faction palestinienne dissidente, et l’Etat d’Israël :
a) comment en sommes nous arrivés là.
b) Pourquoi le Hamas a-t-il dénoncé la trêve ?
c) A-t-il un agenda politique ? N’est-il pas condamné à une simple fuite en avant qui l’a conduit dans cette impasse ? etc…
Je veux croire que la raison reprendra tous ses droits. Mais je tiens à féliciter M. Laurent Bazin pour son courage et sa lucidité.