L’anniversaire de la nuit de cristal.
Un jeune juriste, Ernst von Rath, conseiller d’ambassade à Paris est, dit-on attaqué au Palais Beauharnais le 7 novembre 1938 par un jeune juif polonais du nom de Herschel Grynszpan. On a pensé qu’il s’agissait d’une vengeance en raison des mauvais traitements infligés à ses parents à la frontière germano-polonaise. D’autres historiens pensent qu’il s’agissait d’une querelle entre homosexuels et que von Rath avait déjà été grièvement blessé lorsque le jeune juif entra dans son bureau. Les nazis, dit-on, auraient monté toute cette affaire, d’une part, pour éliminer un homosexuel et d’autre part pour lancer leur premier grand pogrom.. Grièvement blessé le 8 novembre, le jeune diplomate décède le jour suivant, le 9 novembre. A Paris.
Dès l’annonce du décès tout se précipite et dans la nuit du 9 au 10 novembre une vague d’antisémitisme rageur se déchaîne : comment concilier cette terrible haine avec une prétendue spontanéité ? Ou alors les Nazis étaient-ils dans l’attente de la première occasion d’en découdre avec leurs juifs ? Mille synagogues sont brûlées et sept mille cinq cents juifs arrêtés.
Le sinistre journal nazi Der völkische Beobachter n’est pas en reste : en date du 14 novembre 1938 il décrit des funérailles grandioses à l’église luthérienne de Paris sous la présidence du baron Ernst von Weiszäcker, celui-là même qui sera assis sur le banc des accusés de Nuremberg pour avoir été secrétaire d’Etat d’Hitler.
Grynszpan naquit à Hanovre en 1921 et se rendit illégalement à Paris en 1936. Et comme on l’a dit plus haut, ses parents faisaient partie des 17000 juifs expulsés par les Nazis vers la Pologne. Ce qui aurait motivé son geste serait la carte postale envoyée le 3 novembre par sa sœur relatant les terribles conditions de vie qui leur étaient faites…
A-t-on manipulé le jeune juif pour lancer le terrible progrom ? La question est encore débattue…