Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 10

  • La France et la Chine

    La France et la Chine

    Tout le monde se souvient du titre qu’Alain Peyrrefitte avait donné à son livre best seller, reprenant un mot de Napoléon I : quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera.. A elle seule, cette phrase symbolise le rapport ambiguë que notre monde a toujours entretenu avec l’empire du Milieu.

    La visite du président chinois en France est un bon signe, c’est encourageant mais elle contient aussi de nombreuses incertitudes. Il faut tout d’abord se féliciter du réchauffement des relations sino-françaises. Cette réactivation doit sûrement beaucoup à la présence et au talent de Monsieur l’Ambassadeur Jean-David Lévitte dont j’ai bien connu le père Georges Lévitte qui me parlait alors tant de son fils, diplomate à Pékin du temps d’Eteinne Manach.

    Le problème est qu’aujourd’hui, la Chine est bien réveillée : elle n’est plus la Chine d’il y a trois ou quatre décennies. Même les contrats signés ne sont pas unilatéralement en faveur de la France puisque les Chinois exigent de plus en plus de transfert de technologie au point de se substituer très vite à leurs propres concessionnaires : c’est ce qu’on apprend en lisant La Tribune à Paris… Les airbus, les fournitures d’Areva et tant d‘autres choses ne durent que le temps dont la Chine a besoin pour reprendre le dessus et dicter, d’une certaine façon, sa loi commerciale… et politique.

    Ce qui me conduit au second volet, assez important au regard de l’éthique internationale. Je ne plaide pas en faveur d’une religion de l’éthique ni d’un respect scrupuleux des droits de l’homme. Ce n’est pas faute de conviction, c’est par réalisme. On l’a vu pour le Tibet, on le voit pour le tout nouveau prix Nobel de la paix.. La Chine se veut inflecible sur ces sujets là.

    Que faire ? Une si grande puissance devrait comprendre que l’on ne peut pas opprimer éternellement des millions d’êtres humains. Les droits de l‘homme et la démocratie ne sont pas des freins à l‘expansion économique, bien au contraire, ils stimulent et développent cette dernière.

    La diplomatie chinoise doit devenir plus lisible dans ces deux domaines. Mais un pays comme la France est-il en situation de peser ? Même les USA doutent d’eux mêmes face au géant chinois qui leur disputera, dans moins de deux décennies, la parité technologique, voire militaire.

    Encore un défi qu’il faudra relever.

  • François Fillon, un homme d’Etat

    François Fillon, un homme d’Etat

     

    Ce matin, je comptais parler de la visite en France du président chinois et, en arrière-fond, du G 20. Mais je n’avais pas eu connaissance du discours du Premier Ministre François Fillon dont la tonalité m’a beaucoup plu. Voici un Premier Ministre qui existe par lui-même, qui affirme clairement ce qu’il pense et ce en quoi il croit, un homme, en somme qui est solidement installé à la barre et qui souhaite y rester.

    Et pourquoi pas ? Son bilan plaide nettement en sa faveur. La première des qualités de François Fillon, qualité hélas assez rare dans les milieux politiques où l’amitié n’a aucune place, c’est la fidélité et la rectitude. Si tout le monde respectait cette vertu, l’action politique aurait un autre visage et attirerait bien plus de monde. Son image dans l’opinion serait nettement meilleure.

    La seconde vertu dianoétique (intellectuelle, selon Aristote dans l’Ethique à Nicomaque) de François Fillon est la placidité, la gestion calme d’un pays généralement agité lorsqu’on bouscule ses habitudes. On l’a vu tout récemment pour la réforme du système des retraites. L’homme a changé au cours de ces années passées à Matignon : il a pris de l’assurance, a élargi ses perspectives, s’est montré à la hauteur des défis qui se présentaient à lui et surtout il a, à chaque instant, exercé une influence apaisante dans un pays, je le répète, à la mentalité révolutionnaire toujours en éveil.

    Enfin, le Premier Ministre est habile sans être cynique. IL est déterminé mais n’éveille jamais chez ses concitoyens l’impression de vouloir passer en force. Dernier mais non moindre : il n’a jamais fait d’ombre au Président de la République, donnant à la fonction de Premier Ministre sous la Ve République, un caractère irénique plutôt nouveau.

    L’argumentaire de François Fillon, présenté dans le discours d’hier devant les ingénieurs (s’attendaient-ils vraiment à une telle annonce ?) est à l’image de son auteur : clair, net et précis.

    Dans notre pays, le président de la République est la clef de voûte de nos institutions. Le choix de son Premier Ministre lui appartient, et il lui appartient exclusivement. Il n’est cependant pas défendu, sans vouloir faire usage d’arguties byzantines ou talmudiques, de dire très respectueusement que la continuité est parfois plus risquée que le changement.

    Aucun autre Premier Ministre n’aurait pu nous faire traverser cette grave série de grèves (les historiens parlerons de ce mois d’octobre 2010 comme d’un mini mai 68 qui a failli réussir) sans incident majeur.

    François Fillon, Premier Ministre heureux, a réussi à le faire.

  • Le président OBAMA : No, we can not..

    Le président OBAMA : No, we can not..

    Pour une fois, les sondages ne se sont pas trompés ; la défaite semble cuisante à la chambre des Représentants et l’avance au Sénat réduite à une poignée de sièges. Et ces résultats n’ont été obtenus que parce que le président en place s’est démené pour son camp, sillonnant le pays en long et en large. Pour dire remuer ciel et terre, les Américains disent : he left no stone unturned..

    Comment s’explique cette véritable descente aux enfers ? Probablement par la crise économique à laquelle le président s’est courageusement mesure mais avec peu de résultats. Mais il n’est pas responsable de tout ce qui ne va pas. Cependant, l’erreur vient des électeurs américains eux-mêmes : comment envoyer à la Maison Blanche un homme, certes, jeune et déterminé, mais manquant cruellement d’expérience au plan national et international ? Ironie cruelle de l’histoire : même le siège de Sénateur de l’Illinois, occupé par l’actuel président, est tombé dans l’escarcelle du parti républicain.

    Certains président même que la poigné de voix majoritaire ( 4 ou 6) au Sénat pourrait être débauchée par les Républicains car le succès appelle le succès.

    La presse parle de désamour, de désillusion : j’ai moi même entendu des interviews d’électeurs américains, anciens supporters enthousiastes de M. Obama, le critiquer vertement sur les ondes et lui rapprochant de n’avoir rien fait. Ce qui est un peu injuste.

    Le problème est que personne ne peut faire illusion longtemps. Je crois que c’est Churchill qui disait que l’on peut tromper une seule personne tout le temps, mais on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps..

    A méditer.