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Le gouvernement français a t il bien géré l’affaire de Florange avec L. MIttal ?
C’est la question que tout le monde se pose. Il est normal que le gouvernement fasse de son mieux pour préserver des emplois et ne laisse pas choir un site si dépourvu de moyens. Mais fallait il faire de la préservation de 629 emplois de sidérurgistes une cause d’intérêt et de portée nationales ? C’est sur ce dernier point que porte la contestation.
Reprenons les choses dès le début. Dans sa campagne électorale, le président de la République avait fait une promesse formelle : il n’abandonner pas les salariés d’Arcelor Mittal à leur triste sort, pieds et poings liés devant un patron que l’on présente volontiers (y compris par les ministres du gouvernement) comme dépourvu du moindre scrupule et animé par une seule chose : le profit. Et je dois dire qu’aucune voix autorisée ne s’est encore fait entendre pour le défendre.
Après son élection, François Hollande ne pouvait pas se renier. Il a fallu faire face car les sidérurgistes (qui sont si attachants et si émouvants) ont mobilisé la presse et l’opinion publique nationale. Face aux réalités économiques qui ne se laissent pas impressionner par les promesses électorales, le gouvernement s‘est retrouvé dans un douloureux tête à tête avec le patron du groupe. Le problème est que le gouvernement ne parlait pas d’une même voix.
Le Premier Ministre qui a de l’expérience et sait très bien gérer ce type de problème a récupéré le dossier, ce qui n’a pas empêché un autre ministre de proposer des solutions un peu risquées et de faire dire qu’il avait au moins un repreneur sérieux dipsoé à investir et à faire vivre le site de Florange. La suite, tout le monde la connaît. Il n’en était rien.
Le Premier Ministre a donc négocié une honorable sortie de crise avec l’entrepreneur Mittal, mais les termes de cet accord, apparemment secrets ne font pas l’unanimité, voire même suscitent un profond scepticisme chez les salariés.
L’erreur qui a été faite et qui reste la source de tous les malentendus fut de proposer une nationalisation, c’est à dire une expropriation, même temporaire. La France aurait été mise en accusation devant les tribunaux, les investisseurs étrangers auraient rechigné devant une telle mesure et surtout, toutes les entreprises en cessation d’activité auraient réclamé la même mesure en leur faveur. Apparemment, le ministre en question n’a pas beaucoup réfléchi avant de parler. Ce qui pose la question de son maintien non pas au gouvernement, mais à ce poste. Il faudrait lui accorder un autre portefeuille mieux exposé et moins stratégique, aux yeux des médias.
Car ce soir, en rencontrant le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault, les syndicats vont tenter d’opposer sa solution à celle de leur ministre…