Que se passe-t-il dans le cerveau de François Hollande ?
Impossible, ce matin, de ne pas parler de la longue, trop longue émission consacrée hier soir sur France 3 au président de la république française. C’était un journaliste assez flexible dans ses opinions et ses convictions, Franz-Olivier Gisbert, qui était à la manœuvre. Sans vouloir le juger au plan moral, on peut relever qu’il a balayé de ses articles et de ses livres toute l’étendue du spectre politique. Il n’a pas non plus hésité à poser de véritables petites bombes médiatiques, même à l’encontre de personnalités dont on le supposait proche. Mais tout cela est de bonne guerre.
Que retenir de l’émission d’hier qui était si longue et si contradictoire qu’il est quasi impossible d’en faire une synthèse. A l’image, me direz vous, du personnage auquel elle était consacrée. Mais deux éléments peuvent être considérés comme absolument controuvées : l’homme Hollande est une énigme que peu ont pu ou cru percer au jour. On connaît bien le conseil du célèbre cardinal prodigué aux hommes politiques : simulez et dissimulez toujours. Mais quand on creuse un petit peu, on se rend compte que ceux qui croient avoir trouvé ne font qu’interpréter les choses en lieu et place de les expliquer. Un esprit scientifique, rigoureusement critique, ne confond jamais comprendre et expliquer. Or, la psychologie comprend après coup, elle ne peut pas expliquer, sinon les individus seraient prévisibles, donc programmables. Le déterminisme prendrait alors la place du libre arbitre.
Hier, c’est la vie entière du personnage qui fut passée au scanner. Rien ou presque ne fut laissé au hasard. Moi, ce qui me frappe le plus, c’est la capacité de dissimulation du personnage. Je ne suis pas loin de suivre FOG quand il suppute que l’affaire Closer a été inconsciemment organisée par le principal intéressé qui n’avait pas apprécié l’insupportable emprise de son amie V. Tr. En tout état de cause, on comprend mieux les demandes pressantes et fort maladroites de cette femme qui avait besoin d’être rassurée. Mais dans son délire, elle a fini par commettre des erreurs impardonnables… Face à cela, l’homme Hollande donnait l’impression de tout encaisser, de tout supporter, alors qu’en réalité il se préparait à se défaire d’une femme qui, certes, l’avait accompagné dans la conquête du pouvoir mais qui devenait embarrassante… La thèse a l’air de se tenir, cela se défend, pourtant nul ne saura jamais si ce psychodrame a été voulu, organisé ou si c’est la conjonction de faits qui en a décidé ainsi. Les Allemands, pour parler d’un incompréhensible, imprévisible concours de circonstances, parlent de Fügung, de choses qui s’imbriquent, s’emboîtent les unes dans les autres, sans que l’on sache pourquoi ni comment..
Un autre point, le deuxième, semblait controuvé aux yeux des intervenants et des analystes : 2017 semble irrémédiablement compromis pour François Hollande même s’il reste le seul à y croire. Que se passera- t-il alors ? Nul ne peut le savoir. Tant de choses pourraient se produire qui changeraient nettement la donne. Il suffit de se souvenir que cet homme qui ne semble plus avoir la baraka, n’a pas eu besoin de neutraliser son principal et redoutable concurrent, DSK : ce dernier s’est lui-même neutralisé en se suicidant politiquement… Si j’osais parler comme Jacques Chirac : ce fut le coup de trop… Qui nous dira ce qui aurait résulté d’un duel Hollande / DSK ? Ne prophétisons pas, même si j’ai ma petite idée.
Le pays, la France, traverse une phase très difficile, l’impopularité de son président est inouïe. Il suffit de se souvenir des manchettes des hebdomadaires montrés hier soir…
La nomination de Manuel Valls à Matignon relève t elle, elle aussi, d’un savant calcul, visant à émousser les capacités de présidentiable que l’on espère user jusqu’à la corde à ce poste ? Comment le savoir ? Il est sûr que ce soir à l’assemblée nationale ce ne sera pas très facile pour le premier ministre. Certes, la confiance sera votée mais manifestement les députés de gauche montrent que le gouvernement est sous surveillance et qu’aucune confiance n’est acquise. Le soutien au gouvernement devient contingent.
A eux seuls les socialistes n’ont qu’une voix de majorité. Mais si le moindre député PS s’amusait à faire défection ou à jouer au plus malin, ce pourrait être le drame… Je ne crois pas que cela se produira. C’est la suite qu’il faut craindre.