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  • Enrico Norelli, La naissance du christianisme. Comment tout a commencé. (Gallimard)

    Enrico Norelli, La naissance du christianisme. Comment tout a commencé. (Gallimard)

    Voici un ouvrage qui se lit aisément, admirablement bien traduit de l’italien, certes il n’apporte rien de radicalement nouveau mais il synthétise très convenablement tout ce que nous savions déjà sur les origines du christianisme. Dès les premières lignes, l’auteur, ancien professeur à l’Uni de Genève, s’arrête sur cette métaphore biologique, la naissance de… Comment dater exactement l’apparition d’un phénomène religieux aussi protéiforme, aussi divers que cette religion chrétienne qui a subi, dès ses origines, tant de changements d’orientation, d’infléchissements et de courants parfois opposés en son propre sein ? Comment une forme de christianisme a t elle pu s’imposer, marginalisant toutes les autres ? Comment a t elle fait pour que la rusticité triomphe de l’ éloquence ?

    L’auteur pose quelques questions auxquelles on ne peut toujours pas apporter de réponses définitives : pourquoi le mouvement de rénovation du judaïsme de l’époque, initié par Jésus, s’est il poursuivi après sa mort, surtout une mort aussi ignominieuse qui aurait pu servir de pierre tombale à tous les espoirs placé en cet homme transformé en divinité ? ? Comment expliquer que de cet amas de disciples, de membres de la famille du crucifié a pu surgir, au fil des tout premiers siècles, une église puissante, structurée, et apte à élaborer un large corps de doctrines ? Certes, il y eut bien des hérésies à combattre et tant d’hétérodoxies à condamner, mais le résultat est là, absolument stupéfiant : près d’un milliard et de demi d’hommes et de femmes se reconnaissent dans le succès planétaire de cette petite secte judéenne qui a déraciné le monde païen pour le convertir à sa foi, à ses règles et à ses conceptions philosophiques et théologiques.

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  • François Cheng : De l’âme. Sept lettres à une amie (Albin Michel) (en allemand : CH. Beck)

    François Cheng : De l’âme. Sept lettres à une amie (Albin Michel) (en allemand : CH. Beck)

    Il fallait oser et un membre de l’académie française, François Cheng, l’a fait : il a tressé des couronnes à une partie essentielle de nous-mêmes mais dont plus personne ne parle, l’âme ! D’ailleurs, la traduction allemande, parue chez la prestigieuse maison d’édition de Munich, Beck Verlag, parle dans son titre : De la beauté de l’âme (Über die Schönheit der Seele). Mais qui tient encore compte de l’âme, depuis la disparition de l’école romantique allemande et française ? Quiconque oserait en parler en public ou en compagnie, même d’amis, serait aussitôt la cible de moqueries ou de dédain…

    C’est à une véritable promenade au fil des siècles et des civilisations que nous invite l’Académicien. Sans prétention aucune, sans jamais user d’un jargon incompréhensible, l’auteur nous offre, dans un style élégant et sobre, ses sagaces réflexions sur ce qu’il nomme la partie essentielle de nous-mêmes.

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  • Les civilisations sont protelles... (Régis Debray)

                     Qu’est ce qu’une civilisation ? Qu’est ce qu’une culture ?

    Régis Debray et son livre, Civilisation : comment nous sommes devenus américains (Gallimard)

    Quand j’ai pris ce bel ouvrage entre mes mains et en ai entamé la passionnante lecture, je fus un peu agacé par le style savamment relâché et le vocabulaire très en vogue dans les cercles les plus américanisés. Du franc lais partout, à chaque page… Mais en pénétrant un peu plus dans les développements sagaces de l’auteur, je me suis rendu compte que cela faisait partie du traitement du sujet, en l’occurrence : comment une civilisation ou une culture perd elle du terrain au profit d’une autre ? Quel rôle joue la langue, en l’occurrence le français ? Existe t il un colonialisme culturel, une main mise d’une nation ou d’une civilisation sur les richesses spirituelles et intellectuelles d’une autre nation ? Une foule de questions qui se posent à nous, pour peu que nous consentions à regarder les choses en face et à ne pas nier les évidences. Toute posture idéologique est à bannir car cela reviendrait à masquer le sujet : le reflux d’une culture par rapport à une autre culture. En effet, qu’est ce que la culture d’un pays, d’une nation ou d’un continent ? Margaret Mead que tout le monde a oublié, avait dit jadis que la culture d’une population va de la manière de langer les nouveau-nés à la mise en bière des défunts… En gros, tout ce que l’homme fait sur cette terre s’origine à une culture déterminée qui sécrète des valeurs lui appartenant en propre.

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