L’Histoire, et surtout l’histoire juive, est loin d’être un long fleuve tranquille. L’un des mérites de ce livre de Chaïm Potok (désormais simplement Chaïm) est d’avoir inséré de longs développements sur l’histoire grecque qui a fini par se croiser avec l’histoire proprement dite des juifs. Athènes et Jérusalem, deux mondes si différents, si éloignés l’un de m’autre, et pourtant si proches. Leurs relations n’ont jamais été faciles, même si les Juifs ont souvent été qualifiés de peuple de philosophes. Or, les deux tiers de la philosophie sont grecs nous enseignaient nos vieux maîtres en Sorbonne, et le dernier tiers est dévolu à l’Allemagne avec, au moins, ses trois H, Hegel, Husserl et Heidegger. Pour ne parler que des plus récents.
Le judaïsme antique doit tant à la Grèce antique, un peu comme le judaïsme du XIXe siècle doit lui aussi tant à l’Allemagne puisque c’est au bord du Rhin que naquit l’excellente Science du judaïsme qui pratique l’approche rigoureuse des textes anciens.