Martin Heidegger, Cahiers noirs (volume 3) Années 1939-1941. Réflexions XII-_XV (III)
Je poursuis mes glanes dans ce riche volume des Cahiers noirs de Heidegger. Dans le paragraphe §27 je découvre une intéressante remarque concernant le sens du message qu’un penseur ou un poète adresse à quelqu’un, l’auteur recommande de vérifier d’abord à quel genre de public le dictum en question est adressé. Plusieurs possibilités s’offrent alors à nous.
Voici un passage de ce paragraphe : Quand on demande ce qu’est au fond, ce qu’ un penseur, un poète dit, il faut du même coup e en priorité se demander qui est celui à qui il a à dire quelque chose. Peut-être n’a- t-on à faire qu’à un importun arborant le masque de l’humilité qui, avant même de proprement entendre, a déjà transformé fallacieusement tout ce qui est dit en quelque chose de tel qu’on n’ai plus à l’utiliser pour enjoliver, enrichir ou dissimuler sous un voile une vérité dont on s’est déjà assuré. Mais celui qui pose la question pourrait aussi bien être quelqu’un qui écoute, prêt à se jeter en personne et de tout son être, dans ce qui fait de ce qui est dit quelque chose de digne de question et à devenir soi-même un questionnant…