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Philo - Page 5

  • La justice, le ressentiment et la vengeance

     

      J'avoue avoir hésité avant de choisir le classement de cette note: politique ou philosophie? Ce sont les derniers développements de l'affaire de l'Arche de Zoè qui expliquent cette hésitation. Résumons nous: au terme d'un procès marathon, la justice criminelle tchadienne vient de condamner les six Français, membre de cette association, à huit ans de travaux forcés.

     Ce verdict soulève une indignation générale: on entend parler de mascarade, de parodie de justice etc… Pouvons nous, sans passion, dire quelques paroles sur cette question?

     Il y a tout d'abord l'impréparation ou l'inconscience de gens qui sont allés chercher des enfants dans un pays où on leur a menti: menti sur la nationalité de ces enfants, menti sur leur situation familiale. Une fois ce fait établi, il fallait aussi tenir compte (pour une justice digne de ce nom) de la bonne foi et du souci humanitaire des Français… Or, que voyons nous?  Un procès baclé, une défense qui s'est démenée en pure perte, et un verdict qui ne fait pas dans le détail, comme si tous les membres de l'association avaient le même degré de responsabilité.

     Cela, en ce qui concerne les choses dites clairement. Le plus grave, c'est le non-dit: on a entendu le resentiment, voire le désir de vengeance, s'exprmier par la bouche des avocats des parties civiles. On sentait en pointillé la volonté de se venger de l'ancienne puissance coloniale. Je préfère ne pas reprendre des expressions que leurs auteurs auraient dû penser un peu plus avant de les prononcer.

    Et comme un divorce entre des parents, les vrais oubliés sont les enfants pour lesquels toute affaire a commencé.  

     Les plus gros dégâts ne sont pas ceux que l'on croit: les plus gros dégâts ont été infligés à l'image que s'est la France, que se fait l'Europe des Africains et de leurs mœurs.

     Et cela est bien dommage car, comme partout ailleurs, et notamment sur le continent africain, il y a des gens sincères, humanistes, attachés aux idéux de justice et d'équité. Les vraies victimes sont celles là. Et nul autre.
     

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  • Quelle année 2007!!

        

         Quand on aligne quelques uns des événements majeurs, censés avoir été les plus marquants au cours de l'année 2007 qui s'achève, on réalise, sans trop de difficulté, le chemin qui reste à parcourir pour réaliser ce monde de bonté, d'amour et d'amour dont parlent les prophètes hébraïques pour annoncer cette hypothétique époque messianique que les plus vertueux des hommes appellent de leurs vœux.

         Pour parler de 2007, que faudrait-il dire? En bien, peut-être la libération à venir de quelques ôtages colombiens des FARC, l'unification du continent européen avec ses 400 millions d'habitants, et une distance de 4000 km à parcourir, en principe, sans le moindre contrôle policier ni douanier.

        Mais pour ce qui est du mal, c'est-à-dire de ce que les Grecs appelaient l'hybris, la violence, le déséquilibre, le dissentiment, la disharmonie, l'injustice etc… la liste serait infinie: le terrorisme, le conflit israélo-arabe, le Darfour, le radicalisme islamique, la captivité d'Ingrid B. les soldats israéliens retenus par le Hamas et le Hezbollah libanais, la bombe iranienne, la révolution safran réprimée durement par les généraux birmans (en toute impunité!), les troubles graves dans nos banlieues, les grèves en France, à n'en plus finir (et notamment l'infâme grève à Orly qui contraient des femmes et des enfants à coucher sur des bances à l'aéroport)…. Et cette liste pourrait s'égréner à l'infini.

       Quand j'étais enfant, je chantais à la synagogue une composition liturgique médiévale qui commence par la phrase suivante (ahot qetana: petite sœur)… C'est le cantique qui célébrait l'entrée de la nouveelle année liturgique. Et un refrain avait toujours intrigué mon esprit d'enfzant, car je comprenais la terminologie sans en saisir le symbole. Il s'agit de ces paroles: que s'achèvent l'année et ses malédictions, que commencent enfin l'année nouvelle et ses bénédictions.

      C'est la seule chose que l'on puisse souhaiter pour le monde entier en 2008. Mais pouvons nous seulement y croire?
     

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  • Stépahe Moses (1931-2007): un penseur judéo-allemand

     

      C'est avec une réelle émotion que nous apprenons la disparition d'un homme, né en 1931 à Berlin et décédé à Paris au tout début de ce mois de décembre 2007. Qui était -il? Installé en France après avoir échappé à la Shoah, devenu germaniste, hébraîsant et philosophe, Stépahne Mosés avait fait une thèse remarquée sur le penseur judéo-allemand de Fran cfort Franz Rosenzweig (mort en 1929) et auteur du célèbre ouvrage L'étoile de la rédemption. La thèse porte le titre suivant: Système et révélation. On ne le sait plus aujourd'hui, mais ce fut un vrai travail de pionnier dans un univers de germanistes français où l'élément juif dans la pensée allemande ou germanique était largement occulté.

     Après 1967 et la guerre des six jours, Stéphane Moses abandonne tout, une carrière bien engagée, une voie toute tracée,un travail largement amorcé et s'en va avec sa famille s'installer en Israël où il inétgrera la difficile Université Hébraïque de Jérusalem dont les postes et les mœurs sont encore plus compliqués qu'à Paris. Ce qui n'est pas peu dire.

     Il évolue tout d'abord dans un département de littératures comparées car faire là-bas de l'allemand pouvait présenter quelques difficultés assez compréhensibles. Mais avec fougue et persévérance, cet homme, peu porté au combat et aux rivalités, tracera tranquillement son sillon et établira une sorte de tête de pont entre Israël et Paris.

      En écrivant ces lignes rapidement, je me défends mal d'un sentiment de malaise vis-à-vis de cet homme qui nous a ouvert la voie à tous ou presque. Je me souviens que tout jeune étudiant germaniste et hébraïsant, j'ai découvert dans une brochure l'intitulé de sa thèse de doctorat d'Etat : le renouveau de la pensée juive en Allemagne au début du XXe siècle…

     Le jeune homme de 20 ans qui découvrit cette brève noatice dans une brochure ne savait pas qu'elle déterminerait sa vie et son œuvre. Et pourtant, nous n'avons pas donné à cet homme la place et l'importance qui lui revenaient. A lui, aujourd'hui, nous demandons pardon. La péotesse israélienne avait raison de dire: ashré ha-zor'il we-eynam kotsrim: Bienheureux qui sèment mais ne récoltent pas…
     

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