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Vu de la place Victor-Hugo - Page 1185

  • La rose du liban (III)

    La rose du liban (III)
    La critique de Tsahal
    N’oublions pas que le jeune homme et la jeune fille qui se font face, l’un dans un état comateux prolongée et l’autre, en révolte contre le système, sont tous deux sous l’uniforme : Léa qui s’appelle Véréd dans le roman  a vingt ans et va bientôt être libérée de ses obligations militaires tandis que Jonathan en a tout juste dix-huit… C’est donc toute l’institution militaire qui tombe dans le creuset de la critique.
    Dans la socio-culture israélienne, Tsahal est presque aussi intouchable que le souvenir de la Shoah. Il suffit, pour s’en convaincre, de voir comment les autorités israéliennes ont réuni ces deux piliers de l’histoire moderne du peuple juif : le jour de la commémoration de la Shoah porte le titre suivant : Yom ha-Shoah we-ha-gevoura : le jour de l’holocauste et de la bravoure. Ce qui veut dire, en termes clairs, que désormais, grâce à la puissance de Tsahal, le peuple ne se laissera plus jamais massacrer sans bouger. Il faut, dans ce contexte, rappeler que lors d’une visite à Auschwitz, Ehud Barak a prononcé les phrases suivantes : Tsahal arrive en ces lieux cinquante ans plus tard, cinquante ans trop tard… La charge émotionnelle et la clarté de cette déclaration rendent superflu tout commentaire.

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  • LES DECOLLETES DES DAMES DANS LES ELECTIONS LEGISLATIVES allemandes de septembre

    LES DECOLLETES DES DAMES DANS LES ELECTIONS LEGISLATIVES allemandes de septembre
    Une affiche particulièrement osée défraie la chronique chez nos voisins allemands. Toutes les télévisions en parlent, les journaux lui consacrent moult chroniques et courriers des lecteurs. De quoi s’agit-il au juste ? Tout simplement d’une affiche électorale, particulièrement osée, qui tente d’aguicher les électeurs (je dis bien électeurs et non électrices) en leur présentant une opulente poitrine féminine d’une candidate de l’opposition à Berlin. En effet, les deux poitrines, mis bout à bout à bout, laissent rêveurs : la chancelière, fille de pasteur, femme de caractère et non de mode, présente un corsage gut bürgerlich und ohne Anstoß. L’autre décolleté que la télévision française a qualifié de vertigineux, est celui d’une candidate de l’opposition qui se présente à Berlin. En dessous la légende en allemand dit : Wir haben mehr zu bieten (nous avons bien plus à offrir)

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  • La suite du roman La rose du Liban de Léa Eyni (II

    L©La suite du roman La rose du Liban de Léa Eyni (II

    Une enfance pauvre et malheureuse
    Léa ressent sa vie comme un échec, une souffrance ; vivre pour elle équivaut à sentir une blessure vive. D’ailleurs, même son nom de famille peut être interprété en hébreu comme une tentative de néantisation. EYNI veut dire je ne suis pas, suivi d’un prédicat quelconque : le nom de famille de cette fille connote l’idée de manque, d’absence, voire de néant.
    Cette enfance faite de pauvreté et d’ennui pousse Léa à se confier à quelqu’un qui ne peut strictement rien pour elle. C’est une allégorie transparente : le seul représentant de cette société ashkénaze qui la rejette en tant que fille d’un Grec et d’une Caucasienne (tous deux illettrés) ne peut pas lui répondre quand elle lui parle et lui raconte sa propre vie. Elle parle à un absent, ce qui fait penser à un mur. La société dont elle attendait un peu de chaleur, de réconfort et d’amour, est représentée par le dos d’un malade sourd et muet, victime d’un système qui la rejette elle aussi. Et pourtant, ce garçon est né dans le beau quartier résidentiel de Réhavia à Jérusalem ; il avait tout pour réussir et être heureux. Quand elle lui parle de sa maison à Bat Yam, elle comprend qu’il a dû vivre et grandir dans un tout autre environnement. Léa sous entend que c’est le système qui brise même les meilleurs de ses éléments, pour peu qu’ils cherchent à s’écarter du cadre tracé et du moule qui les enserre.

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