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Vu de la place Victor-Hugo - Page 1385

  • DÉSORMAIS, QUAND IL Y AUNE GRÈVE EN FRANCE, ON NE LA SENT PLUS…

    DÉSORMAIS, QUAND IL Y AUNE GRÈVE EN FRANCE, ON NE LA SENT PLUS…
        Cette petite phrase fait couler beaucoup d’encre et constituera certainement l’une des premières trouvailles d’une certaine presse, avide d’ exploiter des sujets brisants pour occuper ses plumes, quelque peu désœuvrées en ce début d’été.
        Mais tout d’abord, une remarque préliminaire : déjà à l’époque de Georges Pompidou, on s’élevait en France contre la politique dite des petites phrases. Une certaine presse, au lieu de se concentrer sur les grands sujets qui requièrent travail, application et compétence (e.g. le G8, la hausse du prix des carburants, des produits alimentaires, etc), se jette sur une petite phrase, détachée de son contexte, et que l’on jette littéralement en pâture à une opinion publique qui s’en repaît, faut de pouvoir se mettre autre chose sous la dent…
        Que l’on me comprenne bien, je n’attaque pas la presse, je ne dénigre pas le journalistes, j’en suis un occasionnellement, mais je considère que l’on ne devrait pas occulter les vrais problèmes ou préoccupations de l’actualité, en créant des dérivatifs. Depuis samedi soir, on ne parle que de la phrase du président Sarkozy devant les cadres de l’UMP. Mais cette phrase lapidaire, prononcée et accueillie dans un grand éclat de rire, ne visait nullement à humilier ni à railler.
        Son sens était bien le suivant : désormais, grâce à l’instauration d’un service minimum et d’un préalable nécessaire à toute mise en grève, les usagers que nous sommes tous ne sont plus pris en otage par une poignée de gens. Car la grève s’adresse à un employeur (l’Etat, les entreprises etc…) mais ne doit pas chercher à nuire à des millions de gens. Qu’avez vous à faire si les agents de la RATP, d’EDF, de la SNCF réclament à l’Etat des augmentations ? Pouvez vous les accorder. Bien sûr que non ! Et pourtant, ; on vous fera souffrir aussi longtemps qu’on n’aura pas eu satisfaction… Curieuse logique !
        L’exégèse de cette petite phrase, livrée par M. Claude GUEANT, me paraît très satisfaisante et bien fondée : grâce à la nouvelle réglementation, il n’ y a plus de grève anarchique, ni de grève prise d’otage. D’ailleurs, dans un pays civilisé, on dispose de tant d’autres façons de faire aboutir ses revendications. Par exemple : en travaillant mieux et plus. Ce que presque tous font.

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  • POUR BIEN GOUVERNER LA FRANCE, FAUT-IL ÊTRE POPULAIRE ?



    POUR BIEN GOUVERNER LA FRANCE, FAUT-IL ÊTRE POPULAIRE ?
        Cette question mérite d’être posée. Depuis l’élection du président Sarkozy, l’ère précédente apparaît comme l’ancien régime.  Que s’est-il passé ? Une chose très simple ? Toutes les réformes, pourtant nécessaires et placées à la remise, sont soudain réapparues : environ 55 en un an ! Pas étonnant que les anciens pouvoirs constitués, les baronnies, les camarillas, bref les groupes de pressions et d’intérêt se soient ligués contre le nouveau pouvoir pour tenter de le discréditer. En vain. Quelques exemples :
    a)    fallait-il ne pas réagir après la terrible bévue de Carcassonne, alors que la méprise du sous officier aurait pu tourner au massacre ?
    b)    la suppression de la publicité à la télévision publique entre 20h et 6 heures du matin : devait-on laisser des animateurs et des émissions nulles abêtirent les Français aux heures de grande écoute ?
    c)    la réintégration de l’OTAN/ devait-on continuer comme si on est toujours une grande puissance militaire alors que le budget des armées connaît des coupes sombres ? C’eût été céder au mythe néo-gaulliste…
    d)    les trente-cinq heures : devait-on laisser ce carcan juguler toute innovation de l’économie française ?
    e)    le service minimum : fallait-il faire de millions de travailleurs de véritables otages de quelques grévistes toujours prêts à défendre mordicus des intérêts purement catégoriels ?
    f)    Nous sommes avec le Luxembourg, je crois, le seul pays à faire de la poste un service public alors qu’il faudrait la transformer société anonyme : est-ce un crime ? Certes, non.

    La liste pourrait se poursuivre à l’infini : tant de changements vous rendent nécessairement impopulaire, mais si le redressement du pays est à ce prix, il ne faut pas hésiter. Que l’on médite donc le montant de la dette de la France : un peu plus de 15.000 € par personne. Même les nouveaux-nés…

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  • HASSAN NASRALLAH, BIENTÔT GÊNANT POUR LA SYRIE ?

     

    HASSAN NASRALLAH, BIENTÔT GÊNANT POUR LA SYRIE ?
        Décidément, ce Moyen Orient continuera de défier toutes les règles de la logique et de la diplomatie. Je veux dire quelques réflexions que m’inspirent les récents développements au Liban, en Syrie et en Israël.
        Nasrallah commence à positionner son mouvement afin de le transformer en parti politique, doté d’une forte milice, pour se venger des humiliations passées infligées par les Sunnites et parfois aussi les Chrétiens. Ce que le gouvernement libanais, pris dans les douleurs de l’enfantement, ne peut faire, ce que Nasrallah lui interdit de faire, Nasrallah, lui, le fait sans se gêner. Il négocie indirectement avec Israël, le fait avec professionnalisme, se conduit en véritable chef de la diplomatie, voire plus, même… Et en agissant ainsi, il imite la Syrie qui, elle aussi, négocie avec Israël par l’intermédiaire des Turcs. Le Chiite le fait, lui, par le truchement des Allemands. Il se prémunit donc contre d’aventuels reproches que pourrait lui adresser le grand frère syrien.
        En procédant à l’échange de prisonniers vivants ou hélas, morts, et en donnant un compte-rendu circonstancié sur ce qui est arrivé à l’aviateur israélien Ron Arad, le chef du mouvement chiite tente de montrer qu’il est une partie belligérante responsable et avec laquelle il faut compter. Sous peu, ce ne sera plus Israël qui sera menacé par ces Chiites mais bien le gouvernement libanais actuel qui n’est pas auréolé d’un tel prestige (même s’il s’agit de miliciens qui n’épargnent pas  les civils, ce qu’aucune armée régulière ne fait)/ A terme, ce n’est pas une minorité de blocage que le chef chiite aura, mais le gouvernement, le pouvoir et le pays tout entier. Heureusement, la répartition confessionnelle du pouvoir l’en empêche, théoriquement.
        C’est là que les choses se compliquent, car la Syrie, fidèle à sa politique de tutelle sur le pays du Cèdre, n’admettra jamais que le clan chiite parvienne ainsi à une telle puissance. Et l’on sait ce qui risque d’arriver lorsque Damas trouve des gêneurs sur son chemin.
        Evidemment, Nasrallah a déjà fait ce calcul et sait que Damas sacrifiera sa cause par trouver un accord avec Israël et les USA… Il se tourne donc exclusivement vers Téhéran qui profitera de cet allié remuant pour s’implanter au Liban.  Après tout, les chiites avec les chiites… Mais même cela, il le fait avec circonspection et l’esprit subtil qui caractérise tant la diplomatie persane depuis des lustres.
        Que fera le chiite libanais, en définitive ? Optera-t-il pour une nouvelle confrontation avec Israël qu’il a toutes les chances de perdre, surtout si la Syrie le lâche ? Se jettera-t-il éperdument dans les bras de son irresponsable allié iranien ? Ce n’est pas sûr… Si mes hypothèses s’avèrent, nous sommes à la veille de profonds changements au Moyen Orient ; la Syrie n’en peut plus de l’isolement et du blocus politique mondial et le Liban sait que cela ne peut plus durer ainsi. Reste Téhéran. Mais c’est aux Iraniens de rectifier la position. Clausewitz disait que la guerre était la poursuite de la diplomatie par d’autres moyens…