ALCOOLISME ET JEUNESSE…
L’été ne bat pas encore son plein que déjà, sur les routes, les accidents sont légion. Et souvent des jeunes, pris de boissons, sont impliqués. Ce sont eux, hélas, qui paient le plus lourd tribut à ce fléau de notre temps. Les accidents de la route sont, certes, inévitables, mais ne constituent pas pour autant une fatalité. Lorsque commencent les longues vacances avec d’interminables traversées du pays, en long et en large, par des touristes ou des nationaux, le risque s’accroît d’autant plus que chacun est pressé de rejoindre son lieu de villégiature. Mais ce n’est pas là le plus important car tous les conducteurs ne sont pas jeunes ni imbibés d’alcool. La question qui se pose à nous intéresse le sociologue plus que le philosophe : pourquoi les jeunes, pleins de vie et d’espoir, qui ont l’existence devant eux, se jettent sur les boissons alcoolisées au point de sombrer dans des comas éthyliques ?
C’est un véritable malaise dans la culture et la civilisation auquel nous sommes confrontés. Oui, pourquoi les jeunes se suicident-ils donc soit au goulot d’une bouteille soit au volant d’une voiture ?
Ce malaise, ce mal-vivre, s’originent peut-être d’une difficulté à exister dans un univers de plus en plus difficile, de plus en plus complexe et où les valeurs n’existent pratiquement plus. Prenons l’exemple des familles éclatées ou recomposées : avons nous pris la mesure de ce que signifient pour de jeunes enfants les divorces de leurs parents, les infidélités, les violences conjugales, le drame du chômage etc… ? Eprouvons nous ce qu’éprouvent des enfants quand ils voient leurs pères ou leurs mères cohabiter avec d’autres partenaires, alors qu’eux n’aspirent qu’à une chose ; reconstruire le nid familial, la chaleur du foyer qui les a vus naître ?
Comment se fait-il que des jeunes diplômés de grandes écoles participent à des soirées où la palme revient à celui ou à celle qui boit le plus ? On boit forcément pour quelque chose, pour quelque raison… Pour oublier peut-être les réalités d’une existence sordide, éloigner de soi des frustrations sociales ou culturelles… Mais en agissant ainsi, la seule chose que l’on réussit à faire, c’est de se rapprocher de la mort.
N’avons nous pas d’autre idéal à proposer à la jeunesse qui prendra notre place et dirigera les affaires comme nos aînés le font aujourd’hui ? J’en parle ce matin parce que la ministre française de la santé a annoncé une série de mesures visant à protéger les enfants et les jeunes des ravages de l’alcool. Seront-elles suffisantes, ces mesures ? Au moment où la consommation de vin baisse en moyenne en France, on constate, d’autre part, l’arrivée de pratiques qui consistent au contraire à boire jusqu’en être ivre mort. Et si l’on se relève d’une cuite, quand on meurt, on est mort pour toujours.
Les interdictions sont nécessaires, mais il faut un autre volet culturel et sociologique qui intègre les jeunes, leur facilite la vie et les comprenne mieux. Ma démarche se défend d’être laxiste. L’univers des jeunes n’est pas celui de jeunes adultes. C’est un autre univers, à part. Avec ses craintes et ses désirs, ses espoirs et ses déceptions. Sachons en être dignes.
Vu de la place Victor-Hugo - Page 1382
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ALCOOLISME ET JEUNESSE…
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PARIS, CAPITALE DE LA MEDITERRANEE…
PARIS, CAPITALE DE LA MEDITERRANEE…
En tout juste un an, le président Sarkozy aura réussi un véritable coup de maître. Si rien ne vient troubler l’ordonnancement du sommet Europe-Méditerranée, et si le défilé du 14 juillet se passe bien , comme c’est toujours le cas, on pourra alors dire que le nouveau chef de l’Etat français a réussi, là où aucun de ses prédécesseurs ne s’était risqué : réunir à une même tribune, autour d’une même table, les ennemis d’hier, Israël et les Etats arabes ou musulmans, riverains de la Méditerranée…
C’est vrai que les jeux de la politique internationale sont imprévisibles et parfois même cruels. L’histoire est pleine d’exemples où les monstres froids se sont dépassés en duplicité et en faux semblants. Mais, d’un autre côté, qui ne tente rien n’a rien, qui se contente de cheminer sur la plaine, dans les sentiers battus, au lieu de s’aventurer dans les sentiers escarpés et dangereux, ne récoltera que ce qu’il aura semé : peu de choses. Nicolas Sarkozy voulait faire bouger les lignes en France, il le fait aussi à l’extérieur.
Certes, la presse française du Monde au Figaro ne cache pas ses appréhensions : deux textes assez longs dans le premier, un éditorial de deux journalistes et une tribune libre d’Antoine Basbous, et un texte d’Alexandre Adler dans le second. La tonalité des trois textes est empreinte d’un scepticisme plus ou moins affirmé. C’est le cas du journaliste d’origine libanaise qui ne mâche pas ses mots et a raison dans l’ensemble… Sauf qu’on peut tout faire avec du ressentiment, à part une politique !
Essayons de voir l’aspect positif : 44 chefs d’Etat ou de gouvernement présents à Paris qui devient non seulement capitale méditerranéenne mais métropole mondiale… Quel brassage de cultures, de mentalités, d’opinions et de tant d’autres choses… en 48 ou 72 heures !
Certes, il manque le colonel libyen mais il n’est pas sûr que ses frères arabes regretteront vraiment cette absence au fond d’eux-mêmes… Il y a aussi les réserves des régimes arabes modérés, Egypte et Arabie Saoudite en tête, furieux de la vedette accordée à Bachar el-Assad …
Attendons et voyons : la grâce effleurera peut-être les ennemis d’hier et leur montrera qu’il vaut mieux s’entendre que de rester des monstres froids… C’est un pari sur l’avenir. Prions pour qu’il soit tenu dans les meilleures conditions !
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BERNARD TAPIE : UNE VICTOIRE, SALAIRE DE LA PERSÉVÉRANCE ET DU COURAGE
BERNARD TAPIE : UNE VICTOIRE, SALAIRE DE LA PERSÉVÉRANCE ET DU COURAGE
Au terme d’un combat juridique acharné, Bernard TAPIE, personnalité atypique et si peu française, a fini par gagner. Beaucoup auraient, à sa place, succombé aux coups et aux trahisons. De quoi s’agit-il ? Je ne retrace toute la vie de l’homme depuis ses débuts comme repreneur d’entreprises en difficulté pour accéder enfin aux dorures des ministères, je m’en tiendrai aux péripéties entourant l’achat d’Adidas et à sa vente au Crédit Lyonnais. Bernard Tapie avait acheté cette prestigieuse entreprise qu’il revendre à sa banque à laquelle il ne pouvait plus rembourser ses emprunts. Celle-ci la revendit en réalisant un juteux profit, ce qui fit penser Bernard Tapie que sa banque l’avait grugé. D’où le procès qui dura 14 ans et qui n’était en réalité que la partie visible de l’iceberg.
J’espère ne choquer personne en disant que Bernard Tapie n’est pas exactement un enfant de chœur, mais il a dû, dans le milieu où il évoluait, se prémunir contre les attaques et se conduire comme les autres prédateurs, faute de quoi vous devenez une proie facile. Grâce à uns instance arbitrale composée d’éminents personnalités il obtient gain de cause : 282 millions € dont plus de 200 iront dans les caisses de l’Etat et des créanciers de l’ancien homme d’affaires.
Il va enfin pouvoir souffler ! On pourrait faire un film de sa vie. Un homme, parti de rien, monte un petit empire, devient ministre, de la ville notamment, séduit le président de la République de l’époque, François Mitterrand qui n’était pas un naïf… Cette ascension qui donne le vertige donne aussi de l’urticaire à certains hiérarques socialistes qui pensent déjà à l’après-Mitterrand et voient en Tapie une comète qui se rapproche dangereusement de la terre. En d’autres termes, si l’homme n’avait pas mêlé la médiatisation dont il raffolait (club de foot-ball, politique) aux affaires, il se serait épargné bien des déconvenues.
Un hommage particulier doit être rendu à sa famille, et notamment à son épouse qui brillait par sa discrétion, son indéfectible soutien à un mari éprouvé par la vie et abandonné de tous ceux qu’i l’entouraient du temps où tout lui souriait. Tapie reconnaîtra que cet amour a adouci pour lui des hsures particulièrement amères. Un vieux dicton africain implore D- de nous épargner les épreuves mais ajoute, fataliste, que chaque épreuve rencontrée nous rend plus intelligents….
Mais on ne se refait pas à cet âge. Cet homme a payé ses fautes à la société : de ministre il était devenu un pestiféré. Aujourd’hui, c’est un homme libre et libéré, il retrouve tous ses droits.
C’est bien. En France, ce n’est pas comme en Amérique, où ce genre de choses arrive souvent. Souhaitons à B.T. de faire les meilleurs choix possibles et surtout d’être plus prudents. Et toujours entreprenant. Bon été. Le premeir sans soucis depuis 14 ans !