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Vu de la place Victor-Hugo - Page 1386

  • HASSAN NASRALLAH, BIENTÔT GÊNANT POUR LA SYRIE ?

     

    HASSAN NASRALLAH, BIENTÔT GÊNANT POUR LA SYRIE ?
        Décidément, ce Moyen Orient continuera de défier toutes les règles de la logique et de la diplomatie. Je veux dire quelques réflexions que m’inspirent les récents développements au Liban, en Syrie et en Israël.
        Nasrallah commence à positionner son mouvement afin de le transformer en parti politique, doté d’une forte milice, pour se venger des humiliations passées infligées par les Sunnites et parfois aussi les Chrétiens. Ce que le gouvernement libanais, pris dans les douleurs de l’enfantement, ne peut faire, ce que Nasrallah lui interdit de faire, Nasrallah, lui, le fait sans se gêner. Il négocie indirectement avec Israël, le fait avec professionnalisme, se conduit en véritable chef de la diplomatie, voire plus, même… Et en agissant ainsi, il imite la Syrie qui, elle aussi, négocie avec Israël par l’intermédiaire des Turcs. Le Chiite le fait, lui, par le truchement des Allemands. Il se prémunit donc contre d’aventuels reproches que pourrait lui adresser le grand frère syrien.
        En procédant à l’échange de prisonniers vivants ou hélas, morts, et en donnant un compte-rendu circonstancié sur ce qui est arrivé à l’aviateur israélien Ron Arad, le chef du mouvement chiite tente de montrer qu’il est une partie belligérante responsable et avec laquelle il faut compter. Sous peu, ce ne sera plus Israël qui sera menacé par ces Chiites mais bien le gouvernement libanais actuel qui n’est pas auréolé d’un tel prestige (même s’il s’agit de miliciens qui n’épargnent pas  les civils, ce qu’aucune armée régulière ne fait)/ A terme, ce n’est pas une minorité de blocage que le chef chiite aura, mais le gouvernement, le pouvoir et le pays tout entier. Heureusement, la répartition confessionnelle du pouvoir l’en empêche, théoriquement.
        C’est là que les choses se compliquent, car la Syrie, fidèle à sa politique de tutelle sur le pays du Cèdre, n’admettra jamais que le clan chiite parvienne ainsi à une telle puissance. Et l’on sait ce qui risque d’arriver lorsque Damas trouve des gêneurs sur son chemin.
        Evidemment, Nasrallah a déjà fait ce calcul et sait que Damas sacrifiera sa cause par trouver un accord avec Israël et les USA… Il se tourne donc exclusivement vers Téhéran qui profitera de cet allié remuant pour s’implanter au Liban.  Après tout, les chiites avec les chiites… Mais même cela, il le fait avec circonspection et l’esprit subtil qui caractérise tant la diplomatie persane depuis des lustres.
        Que fera le chiite libanais, en définitive ? Optera-t-il pour une nouvelle confrontation avec Israël qu’il a toutes les chances de perdre, surtout si la Syrie le lâche ? Se jettera-t-il éperdument dans les bras de son irresponsable allié iranien ? Ce n’est pas sûr… Si mes hypothèses s’avèrent, nous sommes à la veille de profonds changements au Moyen Orient ; la Syrie n’en peut plus de l’isolement et du blocus politique mondial et le Liban sait que cela ne peut plus durer ainsi. Reste Téhéran. Mais c’est aux Iraniens de rectifier la position. Clausewitz disait que la guerre était la poursuite de la diplomatie par d’autres moyens…
     

  • INGRID, ENFIN A PARIS !!

     

    INGRID, ENFIN A PARIS !!
        Il y a un verset des Psaumes (118 ; 23) qu’une circonstance exceptionnelle a dû arracher aux tripes du psalmiste, l’homme le plus religieux que la terre ait jamais porté. Il s’exclama vers les trois derniers siècles avant l’avènement du christianisme : c’est par Dieu que cela s’est fait, c’est merveille à nos yeux !
        Certes, l’esprit n’abdique pas dans sa recherche des causes, sinon ce serait une régression de l’intelligence. Et nous en sommes loin.
        Si l’on faisait l’anatomie d’un succès il faudrait distinguer plusieurs étapes et, évidemment plusieurs causes : il y a d’abord l’inflexibilité du président colombien qui avait une affaire personnelle à réègler avec les assassins des FARC (ils tuèrent son propre père pratiquement sous ses yeux) et qui n’entendait pas accéder à leur demande exorbitante, à savoir l’instauration d’une zone démilitarisée. C’eût été réduire soi-même la souveraineté de l’Etat et de son chef suprême. Enfin, il y eut la mobilisation sans relâche de l’opinion publique internationale, stimulée par les courageux comités de soutien d’Ingrid, dont l’âme, le spiritus rector ont été l’ex mari, la mari actuel et, surtout les enfants.
        Après les comités de soutien et la famille, il faut signaler l’action de certains gouvernements, dont celui de la Colombie, de la Suisse et de la France. On se souvient que Dominique de Villepin, locataire du Quai d’Orsay, avait fait une tentative , restée infructueuse, hélas, pour ramener Ingrid à la maison. L’élection du président Sarkozy a radicalement changé la donné : pendant la campagne électorale et au cours de son mémorable discours, il réaffirma sans cesse que ce dossier était pour lui une priorité… Et puis, dernier mais non moindre, il y a les commandos de l’armée colombienne et les services des renseignements de ce même pays, admirablement soutenus et aidés au plan technique par les USA. Ce sont eux qui ont ait la décision, accomplissant à l’israélienne un scénario militaire qui sera probablement étudiée dans toutes les académies militaires du monde…
        Les commentateurs sont unanimes à vanter l’excellence de l’opération : pas une goutte de sang versée, les otages libérés et les deux commandants du camp ramenés en captivité. On serait tenté de dire qu’il y a une justice…
        Le président Sarkozy a donc eu raison d’inviter Ingrid à venir célébrer sa libération à Paris. Et fait significatif, c’est elle-même qui décrochera son immense portrait géant à la Mairie de Paris…
    Et on a presque envie de finir par une autre citation biblique, tirée du prophète Jérémie (VIe siècle avant Jésus) dans son chapitre 31 : les fils reviendront chez eux.
        Ingrid ne s’y est pas trompée. Elle a rendu grâces à la providence divine qui a su guider d’humaines mains vers le succès. Ingrid enfin rendue aux siens, sans égratignure ou presque !
        Quand reverrons nous le caporal Gilad Shalit à Jérusalem et à Paris ?
     

  • L’ATTENTTAT D’HIER A JÉRUSALEM

    L’ATTENTTAT D’HIER A JÉRUSALEM
        Par sa violence, sa folie meurtrière et sa spécificité, l’attentat d’hier commis par Arabe de nationalité israélienne, résidant à Jérusalem est, aura des conséquences durables et de nature plus politique que sécuritaire ou militaire. Pour quelles raisons, cet attentat est-il quasi unique en son genre ?
    a)    il a été commis par un Palestinien, de nationalité israélienne, bien intégré (en apparence) marié, père de famille et employé par la municipalité (juive) de la capitale israélienne. A l’heur où nous rédigeons, aucune affiliation à un mouvement terroriste connu n’est signalée.
    b)    Cet attentat jette un grave soupçon sur la loyauté des citoyens israéliens d’origine palestinienne et remet en question non seulement leur intégration mais aussi leur appartenance à la société israélienne, tout court.
    c)    L’attentat pose aussi des questions sur le devenir et la durée d’un éventuelle paix qui pourrait, par de tels actes barbares (imaginez vous en train de rouler tranquillement rue de la Corraterie à GE et voilà qu’un bulldozer fou cherche à vous écraser, vous et votre famille dans votre véhicule !) n’avoir aucun avenir.
    d)    Mais le plus grave est bien ceci : la presse israélienne, de droite comme de gauche, est pleine d’interrogations, voire de condamnations et demandent que des mesures soient prises dans l’avenir pour neutraliser ce qui pourrait s’avérer une cinquième colonne. : à terme, c’est une coupure entre les Palestiniens de Jérusalem et de Galilée du reste de la population de l’Etat d’Israël. Déjà, des voix s’élèvent pour exiger la démolition de la maison du terroriste et celle de ses parents ainsi que leur déchéance de la citoyenneté israélienne.

    Un tel acte, si insensé, si contre productif au plan politique, a certes satisfait les ennemis irréductibles d’Israël ; mais il complique radicalement une donne , déjà bien inextricable. On a vu que la Knését vient de voter une loi qui déclare inéligible quiconque se rend dans des pays ennemis et soutient le terrorisme. Ce qui invalide une partie des députés arabes israéliens… Enfin, le développement démographique de Jérusalem va être revu de très près… Avec les drames que l’on peut deviner.
    Espérons que la sagesse l’emportera, malgré tout. Toute la population arabe israélienne (1,300.000 âmes) n’est pas déloyale, il serait anormale qu’elle supportât collectivement des mesures dures. Mais Israël a le droit de se défendre.
    Tout ceci montre que le terrorisme ne résoudra jamais le problème.  Nos sincères condoléances vont aux familles des victimes israéliennes innocentes. Songeons à ce bébé de quelques mois que sa maman a eu le réflexe de lancer par la vitre ouverte afin d’être fauchée par le terroriste ! Orphelin de  mère à même pas un an !