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Vu de la place Victor-Hugo - Page 1451

  • L'affaire Finaly, soixante ans après…

     

     

        Vu hier soir, samedi 9 février sur France 3 une large et belle rétrospective de ce que l'on a appelé l'affaire Finaly, un peu comme on avait parlé, quelques décennies auparavant, de l'affaire Dreyfus… De quoi s'agit-il? Un couple de jeunes juifs autrichiens, fuyant le nazisme, se réfugient en France avec leurs enfants. Persécutés et poursuivis par la Gestapo dans l'Hexagone occupé, ils confient leurs deux enfants Robert et Gérald à une connaissance qui les remet à son tour à une autre dame laquelle les place dans une institution catholique où ils sont baptisés en secret 

       A la fin de la guerre, une tante des enfants tente de les récupérer et on lui oppose un refus catégorique en lui apprenant que les enfants ne sont plus juifs et qu'elle doit donc les oublier… Cette dame, Madame ROSNER, se battra pendant près de huit ans et demi et finira, au terme d'un épuisant combat juridique, par récupérer  (en 1953) ses neveux qui vivent désormais en Israël où l'un est médecin comme son père et l'autre, industriel. L'un et l'autre sont mariés et ont chacun deux enfants…

       Retracer l'histoire par le menu serait impossible, mais quand on réalise le chemin parcouru entre juifs et chrétiens, on remercie la divine providence d'avoir suscité dans l'Eglise catholique des hommes et des femmes enfin conscients que le message du Christ dont ils se disent les dépositaires, est amour, douceur et non pillage des âmes et conversions forcées!! Surtout quand il s'agit d'enfants qui n'ont pas encore dix ans…

        Vers la fin de sa vie, j'ai bien connu le Grand Rabbin Jacob Kaplan qui avait puissamment contribué au dénouement du conflit et qui m'avait demandé de préfacer son dernier livre sur cette affaire; je commençai par refuser arguant que je n'avais pas encore trois ans lors du dénouement de la controverse, il insista et le livre est finalement paru. aux éditions du Cerf.

      Quelles conclusions tirer de cette pénible affaire? Oublier le passé, ne pas ressasser les fourberies de certains éléments ecclésiastiques qui compromirent, par leur débile inconscience, les relations judéo-chrétiennes qui se portent désormais bien et avancent en toute confiance sur le chemin d'une sérénité retrouvée.
     

    Lien permanent Catégories : Religion
  • L'archevêque de Cantorbéry et la charia

     

        Etrange, cette déclaration de l'archevêque de Cantorbéry, la plus haute autorité religieuse du Royaume Uni, sur la nécessité, selon lui, d'aménager certaines lois britaniques afin de les mettre en conformité ou en accord, même partiel, avec la pratique juridique musulmane, en matière de statut personnel (mariage, divorce, héritage etc).

        Evidemment, le saint homme s'est attiré de sèches répliques tant du Premier Ministre que da la ministre de la justice de son pays qui ont rappelé en substance que les lois du Royaume Uni s'inspirent de valeurs britaniques et de rien d'autre …

        De quoi s'agit-il au juste? Si les rapports des agences de presse ne nous ont pas induits en erreur, le prélat propose d'assouplir certaines règles en vigueur dans le royaume afin de faire un pas en direction d'immigrés ou de naturalisés britaniques qui sont tous de religion islamique…

        Soit le saint homme a voulu braquer les projecteurs sur lui en tenant des propos inconsidérés -ce que je me refuse à croire eu égard à la personnalité de l'intéressé et surtout en raison de ses éminentes fonctions- soit il a évoqué des sujets qui le dépassent.

        Comment imaginer, en effet, que deux lois différentes puissent être appliquées aux citoyens d'une même nation, selon que leur religion varie d'un milieu à un autre? Comment supposer que le pays d'accueil change pour complaire aux nouveaux venus qu'il a la générosité d'accueillir et que ceux ci ne veuillent pas changer alors qu'ils ont quitté leur pays et milieur d'origine? Ce que nul ne les forçait à faire…

         Tout ceci est très étrange… On se serait attendu à une telle attitude chez un politicien démagogue, soucieux d'assurer une réélection compromise, en faisant fi des principes, mais de la part d'un religieux, et qui plus est en haut de la hiérarchie de son église! C'est très étonnant.

       Peut-être devons nous faire un autre constat: la lassitude, la fatigue de notre continent de ses religions et de ses idéologies… Mais tout de même, oublie t-on que de telles concessions à une autre législation n'iraiten nullement dans la direction de l'égalité des sexes, du respect de la femme, du statut personnel tel que l'admet l'Europe? On croit rêver.
     

  • La grande presse française aujourd'hui

     

        Certes, Le Monde et Le Figaro présentent, face à la crise économique qui les secouent, des caractéristiques fort différentes.

        Visiblement, le premier est en moins bonne posture que le second: hauteur de l'endettement, crise du leadership, inadaptation idéologique due au soutien  accordée par la majorité de la rédaction à la candidate socialiste (ce qui était leur droit), mais ce qui est bien pire, me semble-t-il, c'est cette sempiternelle volonté de donner des leçons aux autres et de croire que le magistère moral de Hubert Beuve-Méry existe encore avec des gens qui, il y a peu, avaient une idéologie tout autre.

           Journal de la droite conservatrice et catholique, Le Figaro s'est progressivement ouvert à d'autres milieux accueillant des tribunes émanant de lectrices et de lecteurs issus d'autres milieux. Petit à petit, il s'est modernisé et s'est ouvert, affichant ses préférences mais s'abstenant de donner des leçons à la terre entière.

          Sa situation économique n'est pas aussi grave que celle de son concurrent: certes, il a perdu de l'argent mais pas autant que Le Monde. Mais il ne traverse pas, comme le quotidien du soir, une grave crise de leadership: que l'on pense aux déchirements de la Société des Rédacteurs du Monde (SRM)  qui a peut-être manqué de compromettre l'avenir, voire la survie du journal… Après s'être séparé de quelques dizaines de personnes, le Figaro reprendra des couleurs.

        Mais Le Monde? Devra-t-il recapitaliser? Comment épongera-t-il ses dettes (un peu plus de 100 millions d'Euros, si je ne me trompe)? Ne sera-t-il pas obligé de modifier encore un peu sa ligne éditoriale qui est plutôt celle de Libération et du Nouvel Observateur?

       Il en est des institution et des entreprises comm des hommes: ceux qui s'entêtent, croient avoir raison contre le monde entier, se pensent en possession de la Vérité, finissent toujours par être rejoints par le réel.

       L'avenir d'un journal ne repose pas seulement entre les mains de ceux qui le font; il dépend aussi, pour beaucoup, de ceux qui l'achètent et le lisent…