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Vu de la place Victor-Hugo - Page 1455

  • Peut-on causer religion à la tête d'un Etat laïque

     

                         LA FRANCE EST TOUJOURS UN ETAT LÂIC…

     

    paru dans la Tribune de Genève, du 24 janvier 2008 page  de l’invité. Sous le titre :Peut-on causer  religion à la t^te d’un Etat laïque ?


    Avec le discours du Latran, celui du 14 janvier devant le Conseil consultatif saoudien (majlis a-choura) de Ryad, et la présentation des vœux aux autorités religieuses à l’Elysée, le président Nicolas Sarkozy offre un triptyque permettant de cerner sa pensée profonde en matière religieuse.

    Au Latran, le président français a, certes, tenu un discours qui tranche par rapport à ce qu’on avait l’habitude d’entendre dans l’Hexagone de la bouche d’un président de la République. Mais il n y a pas, à proprement parler, d’écart ni de mutation sensible dans la position officielle de la France lorsque M. Sarkozy semble accorder un léger avantage (mais aps une préference) à ceux qui nourrissent l’espoir en eux et autour d’eux, grâce à leurs croyances.Tout discours présidentiel a aussi, nécessairement, une dimension politique :Nicolas Sarkozy a dû se souvenir que le Vatican avait, sans succès, demandé la prise en compte des racines chrétiennes de l’Europe, ce que les Allemands avaient relayé, sans être entendus, en proposant de mentionner dans le traité constitutionnel l’expression geistig-religiös (spirituelles et religieuses). On peut donc dire, qu’en présence du chef spirituel de plus d’un milliard de catholiques, le Président français ne pouvait guère faire moins,.
    Avec le discours de Ryad, nous avons affaire à une pièce plus riche, plus nuancée et de ce fait, plus complexe. Mais pas une fois, le président ne s’est écarté des principes  fondamentaux de la laïcité française, même s’il n’a cessé de répéter que celle-ci commande une séparation des Eglises et de l’Etat, mais non point la destruction ni la négation des croyances des citoyens. On est donc surpris par la virulence de quelques commentaires que rien dans le discourt ne vient justifier.
    Rédigé dans un style élégant et sobre, qui reflète bien la personnalité du président français, le discours commence par rendre hommage  à la centralité du royaume wahabite dans le monde musulman. Aussitôt après, il rappelle le triple héritage du monothéisme abrahamique. En somme, une fraternité placée sous la figure tutélaire du patriarche biblique.
    Juifs, chrétiens et musulmans (suivant l’ordre chronologique) vénèrent le même Dieu unique, est-ce étonnant qu’ils lui adressent des cultes différents ? Après tout, le Coran lui-même fait clairement référence aux gens du Livre (ahl al-kitab) . Ce Dieu libère l’homme et ne l’asservit point, il le protège de l’orgueil et de la folie qui le menacent, Ces dérives sont seules responsables de la dénaturation du message fraternel des religions. Le mal vient de la volonté morbide de certains de politiser la religion et de l’instrumentaliser : c’est son utilisation à des fins politiques régressives au service d’une nouvelle barbarie.
    Le Chef de l’Etat se défend d’exprimer la moindre préférence, il lui incombe simplement de veiller au respect des croyances de tous.  Il concède, cependant, qu’il a la charge de préserver un héritage (judéo-chrétien, probablement) car, dit-il justement, les croyances religieuses ont toujours été à l’origine des cultures, des civilisations et des doctrines politiques. Cela s’appelle la genèse religieuse du politique et du culturel.  L’humanité croyante et pensante a fini par rationaliser la foi de ses ancêtres. Même un juriste comme Carl Schmitt avait reconnu dans sa Théologie politique qu’au fondement de doctrines politiques gisaient des principes théologiques sécularisés.
    C’est ainsi qu’apparut une doctrine éthique universelle, qu’aucun être humain ne saurait récuser. On aborde enfin l’aspect éthique de l’héritage religieux. Les métropoles célèbres telles que Athènes, Rome, Jérusalem, et bien avant elles, Alexandrie, ont donné naissance ou réuni des hommes de croyances et de cultures différentes. Le président a eu le bon goût d’y ajouter la cité de Cordoue puisqu’en Europe, les Lumières de Cordoue, Averroès et Maimonide, ont largement préparé la voie aux Lumières de Berlin.
    Et pour finir, le président aborde le problème des identités, précisant qu’une blessure identitaire peut dégénérer en une quête fanatisée du même ordre. C’est peut-être ici le point le plus délicat du discours : la compatibilité ou l’incompatibilité entre l’identité islamique et la culture européenne. Un oubli, peut-être volontaire, l’absence du rappel de la laïcité dans le berceau du wahabisme. La diplomatie doit garder ses droits. Mais les principes sont saufs.
                               

     

     

                                    Maurice-Ruben HAYOUN
                                Professeur à l’Uni. de Genève

     

  • Les conseils de Gunter GRASS au SPD

     

        Dans la livraison du Monde du 1er février, on peut lire une longue rubrique du prix Nobel allemand de littérature, intitulée Conseils aux Socialistes. Le grand écrivain y expose ses vues sur le socilaisme démocratique et adjure ses compagnons d'agir conformément à leurs idéaux. Il rappelle aussi que son engagement politique date de la fin de son séjour en France au milieu des années cinquante. C'est alors que le nouveau maire de Berlin Willy Brandt  manifesta sa volonté de devenir chancelier fédéral. Il se lance à ses côtés dans la campagne.

      G.Grass évoque aussi avec émotion le poids de la défait et aussi la honte devant les crimes commis par les Nationaux-socialistes.

       En conclusion, il se lance dans un vibrant plaidoyer en faveur des artistes et des intellectuels qui ne peuvent plus lutter efficacement contre les grands groupes de presse, d'éditions et autre lobbyistes de tout poil(sic). Un tel discours peut porter en Allemagne où une certazine discipline a toujours été de mise, même dans des sitautions extrêmes.

       Lénine aurait même dit dit un jour, vers 1910, que lorsque les cheminots allemands se mettaient en grève et occupaient les gares, ils n'oubliaient jamais de payer les tickets de quai… Tout un symbole!
     

  • Vers un troisième mandat du Président Bouteflika en Algérie?

     

        Plusieurs agences de presse signalent le lancement d'une campagne en Algérie visant à paver la voie à une révision de la Constitution (qui limite à deux les mandats présidentiels) pour permettre une réélection de Abdelaziz Bouteflika à la tête de l'Etat algérien.

       On connaît le rôle stratégique de ce pays d'Afrique du nord, non seulement dans l'approvisonnement en gaz et en pétrole de l'Europe occidentale, mais aussi dans la stabilité politique de la Méditerranée ( échec fait aux islamistes du Fis, lutte contre le terrorisme, coopération avec les USA etc)…

        Or, les récents attenttats sanglants commis par Al-Qaida à Alger ou ailleurs dans le pays ont montré que ce pays pouvait lui aussi être menacé par le terrorisme et constituer un vide, une zone de basse pression, dans laquelle n'importe qui pourrait s'engouffrer!

       Si, de surcroît, la population avait l'impression que quoi qu'elle fasse, rien ne change, au motif que les décideurs (la haute hiérarchie militaire) en auront décidé autrement, alors le pire est à craindre. Et nous n'oublions pas l'état de santé précaire du président qui a subi une importante intervention chirurgicale, dit-on.

        Il faiut espérer que la sagesse l'emportera et que les pays émergents s'enracineront enfin dans la démocratie.