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Vu de la place Victor-Hugo - Page 1449

  • L'hsitoire du ghetto de Venise par Riccardo Calimani

     

      Cette histoire du ghetto de Venise, traduite de l'italien en français et introduite par Elie Wiesel, se lit comme un roman d'aventure; mais il s'agit, en fait, d'une belle fresque historique et culturelle, bien documentée et rédigée dans un style à la fois élégant et sobre. 

        L'auteur y brosse tout d'abord les prémices du ghetto (qui viendrait d'un terme signifaint les fonderies) vers 1516, date à laquelle les autorités de la Sérénissime décident d'octroyer chichement un droit de cité aux juifs désireux de s'établir dans le térritoire de la République vénitienne.
        En vertu de sa position jadis dominante, souvenons nous qu'elle avait des avant-postes jusqu'en mer Egée, la Sérénissime devint un carrefour pour les juifs issus à la fois du Levant, de la péninsule ibérique après l'expulsion et d'Europe de l'est. Ce fut donc un véritable creuset (un melting pot) où fusionnèrent tous les partis de la culture et de la religion juives. Ce fut aussi, Calimani le rappelle, un grand centre d'impression de livres hébraïques et de diffusion de la culture juive.
        L'auteur est loin de négliger l'aspect intellectuel de cette histoire du ghetto: on voit défiler les figures vivement évoquées d'Isaac Abrabanel, le familier des rois et des reines d'Esapgne, qui erra dans de ports méditerranéens avant d'être accueilli dans ce havre de paix où il rédigea quqleus importants ouvrages. N'est-ce pas lui qui compara la constitution de la Sérénissime aux lois édictées par Moïse? On entrevoit aussi longuement ce rabbin-joueur de cartes que fut Léon de Modène  qui nous rappelle dans son auobiographie (Hayyé Yehouda) toutes les vicissitudes de sa triste existence… Et n'oublions pas le cas tragique de ce rabbin-kabbaliste Moshé Hayyim Luzzato (ramhal)(1707-1746), en butte à l'incompréhension d'autres rabbins et qui se rendit en Terre sainte où il mourut, avec toute sa famille, victime d'une épidémie de peste.
        Ces épidémies étaient monnaie courante en ce temps là, allant jusqu'a tuer le tiers de la population… Ce qui explique que les médecins, même juifs, jouissaient d'une liberté de circulation inhabituelle. Cette pratique n'était pas bien vue des gens d'eglise qui voulaient mettre un terme à toute présence juive dans la ville lagunaire.
       Mais en dépit de toutes les barrières, les juifs parvinrent à se rendre indispensables en raison de leur influence déterminante dans le secteur bancaire; ils firent une concurrence jugée déloyale aux Monts-de-piété, suscitant la haine du franciscain Bernardino da Feltre qui attisa contre eux la haine de la populace.
       Les juifs apparaissaient aussi dans le domaine de la politique étrangère de la Sérénissime qui ne tarda pas (comme on le notait plus haut) à entre en compétition, voire en confrontation armée, avec la Sublime Porte. Mais toutes ces suspicions, toutes ces brimades et toutes ces ségrégations disparurent un beau 7 juillet 1792 lorsque les armées françaises conduites par Napoléon pénétrèrent en Vénétie et proclamèrent ce qui suit: afin qu'il ne subsiste plus aucune division apparente entre les citoyens de cette ville, nous ordonnons que soient démolies ces portes qui, par le passé, fermaient le ghetto…
        Les juifs se virent alors octroyées les mêmes droits civiques que leurs concitoyens chrétiens. Mais leur joie fut de courte durée puisque les Autrichiens revinrent sur ces avancées civiques, sans toutefois relever les murs du ghetto.
       Ainsi se lit cette histoire du ghetto venitien, admirablement racontée par R. Calimani. Aujourd'hui, malgré la dure saignée de la persécution nazie. Un peu moins de mille âmes juives vivent encore à Venise car personne ne peut résister longtemps au mythe ni à la tentation de Venise.
     
    Riccardo Calimani, Histoire du ghetto de Venise. Préface d'Elie Wiesel. Editions Tallandier, Texto, 2007.
     

     

  • Le pouvoir intempestif de l'Islma de la Charia par Tilman NAGEL

     

        Dans un excellent article, d'une longue exceptionnelle, parue dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung du 5 février , page 35, M. Nagel expose ses idées sur l'islam de la charia, comprenez l'islam ultra-orthodoxe, qui se croit seul en possession de la vérité religieuse, à l'exclusion des autres écoles de jurisconsultes et d'exgètes.

        Comme l'article est rédigé dans un allemand universitaire et quelque peu difficile à saisir de prime abord, on va en résumler les thèses principales:

       a) selon l'auteur, ce islam de la charia s'oppose à un autre islam, plus ouvert et plus rationnel, celui de la secte des Mu'tazilites du Moyen Age qui se voulaient des théologiens modérés, respectueux de la loi divine mais très attentifs à l'exercice éthique de sa souveraineté sur terre. Ils firent de l'attachement à l'unicité et à la justice divines leur Leitmotive. Ce qui leur attira l'appelation suivante dans la théologie islmaique médiévale, ahl al-'adl wa-l-tawhid (les adeptes de la justice et de l'unité).

       b) Procédant comme doivent le faire les critiques des traditions religieuses, l'auteur s'appuie sur la philologie pour faire ressortir le sens véridique de certains versets, notamment ceux dits du trône de Dieu, et selon lesquels, d'après une lecture littéraliste, Dieu n'accorde la bonne intelligence des choses qu'à ceux qu'il a bien voulu choisir. En somme, foi en Dieu et intelligence des choses d'ici-bas seraient une pure grâce divine.

        c) Considéré comme une simple créature, soumise aux lois de Dieu, l'homme n'aurait d'autre alternative que d'obéir sans rechigner à la loi d'Allah telle que stipulée dans le Coran. Les littéralistes, avec à leur tête le fameux Ibn Hanbal (IXe siècle),dictent alors leur propre vision de la loi en arguant que leur lecture de celle-ci est bien l'intention du texte sacré. Ce qui exclut, eo ipso, toute autre approche du texte.

       L'auteur développe bien sa thèse d'une ultra-orthodoxie islamique auto-proclamée qui dicterait sa loi aux autres, notamment à ceux des musulmans qui souhaitent s'intégrer à la socio-culture judéo-chrétienne des pays d'Europe où ils vivent.

       C'est un bon débat, bien mené, avec de bonnes aptitudes et un grand respect.
     

    Lien permanent Catégories : Religion
  • Les jeux olympiques en Chine

     

        Steven Spielberg et ses amis ont parfaitement raison de clamer leur opposition au régime communiste de Pékin. Non que la Chine n'ait pas le droit de se gouverner comme elle l'entend, mais si elle souhaite brandir la flamme olympique, encore faut-il qu'elle s'en montre digne et agisse en accord avec ses idéaux. Il n'est pas trop tard…

        Que demandent les opposants au régime chinois? Un minimum de liberté, une politique plus favorable aux droits de l'homme, moins d'autocratie, plus de libertés individuelles… Vous me direz que cela fait déjà beaucoup, mais il faut alors prendre en compte la spécifcité de ce pays de près d'un milliard et demi d'habitants dont le retour sur la scène de la politique mondiale date d'un peu plus d'un demi siècle.

        Mais le point sur lequel l'opposition internationale doit se montrer absolument intraitable, c'est le Darfour. Comment un pays, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, bloque-t-il le vote de sanctions contre un pays, le Soudan, au seul motif qu'il entretient avec lui de très juteux rapports commerciaux? Il est absolument honteux que le monde civilisé laisse tuer et déplacer des centaines de milliers de civils désarmés…

        Et après, les pays occidentaux sétonneront d'avoir si mauvaise presse en Afrqiue et dans d'autres parties du monde, très éprouvées par la guerre et les persécutions.

        Que la Chine fasse donc un geste et la situation évoluera au mieux pour elle. Nous ne sommes plus à l'époque où l'on pouvait réduire les opposants au silence sans qu'on s'en aperçoive. Mais à l"époque où le battement d'ailes d'un papillon à Shangaï provoque un déluge de protestations à Paris, Londres, Berlin et Washington.