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Vu de la place Victor-Hugo - Page 1472

  • Les attentats d'Alger

     

      Stupéfiant communiqué d'al-quaida au Maghreb arabe (comme se nomme ce groupe terroriste): à la suite de l'attentat particulièrement meutrier d'Alger, ils parlent de bonne nouvelle!!

       Une telle barbarie est inouïe. Si même un pays comme l'Algérie où la redoutable Sécurité Militaire sévit partout et dispose de dizaine de milliers d'agents et d'informateurs ne peut empêcher de tels attentats, alors le pire est à craindre. Et quand nos idéologues de guache reprochent à ces régimes leur absence de démocratie, comment, répondent ces derniers, agir autrement que par la répression?

     Que reproche-t-on au pouvoir algérien? Du point de vue des islamistes, c'est très certainement de ne pas radicaliser encore plus le régime! Mais que devons nous faire pour prévenir de tels attentats? On se rend bien compte de l'inanité du dialogue des cultures… Comment dialoguer avec des gens qui vous jugent tout juste bons à être tués?

     Les Etats européens, riverains de la Médierranée, vont être contraints de renforcer leur coopération militaire et sécuritaire avec l'Algérie afin de se prémunir contre d'éventuels attentats.

     Nous faisons face à une véritable quadrature du cercle: d'un côté nous demandons aux Etats arabo-musulmans de se réconcilier avec la démocratie et de l'autre nous sont tenus de les aider à combattre le terrorisme…  Comment sortir de ce cercle vicieux?
     

  • Le cardinal Etchegarray, Simone Veil et Günter Grass

     

      Comme nous l'annoncions précédemment, voici un compte-rendu de trois livres qui nous paraissent intéressants et dont la lecture s'est révélée enrichissante:

     

    Une vie de Simone Veil (Stock): Une vie bien remplie. La jeune fille juive déporteé avec les siens, devint magistrat, ministre, et pour finir, membre du Conseil constitutionnel. Nous découvrons une femme sensible, au caractère trempé par un séjour éprouvant dans les camps de concentration, une mère de famille heureuse (même si il y a quelques années elle perdit un fils médecin), une ministre déterminée qui relate sa longue lutte pour imposer la loi sur l'IVG à une majorité de droite conservatrice…  Ce qui m'a frappé dans ce livre, c'est le caractère de Madame Veil qui nous apparaît comme une femme au témpérament presque masculin mais dotée d'une très grande sensibilité féminine. Une femme comblée, une mère et une grand mère heureuse. On trouve aussi quelques révélations, notamment sur Raymond Barre et une déclaration un peu risquée sur un prétendu lobby juif; les déclarations de Jacques Chirac, alors premier ministre sur les «affaires de bonne femme» etc… Giscrad d'Estaing s'en tire plutôt bien ainsi que son bras droit Michel Poniatowski mais Charles Pasqua est traité avec rudesse. Ce sont probablement deux tempéraments qui ne s'accordent guère: d'un côté le premier flic de France, de l'autre un magistrat habitué à d'autres pratiques. Mais ce n'est pas tout, Madame Veil donne de précieuses indications sur sa façon à elle d'être juive, sur les réactions de son père face aux croyances ancestrales, sur sa relation à l'Etat d'Israël où son dernier fils s'était rendu, alors qu'elle était ministre dans le gouvernement Balladur.  Bref, un livre captivant, on en oublierait presque la passion.

     Roger Cadinal Etchegarray, J'ai senti battu le cœur du monde (Fayard) Dialogues avec Bernard Lecomte (Fayard): quand on a achevé la lecture de ce beau volume, si riche, si documenté et si informé, on se demande comment un tel homme n'est pas, lui-même, devenu pape! C'est une véritable mine que ce livre avec ses innombrables références, ses rendez vous datés, ses conversations rapportées avec les grands de ce monde, même les méchants comme Saddam Hussein ou Fidel Castro…  Mais il y a aussi l'essentiel que ce globe-trotter ne perd jamais de vue, Dieu et l'Eglise. Quelle carrière époustouflante: prêtre, vicaire général, secrétaire de tant d'instances ecclésiastiques, évêque, archevêque, cardinal, membre de la curie romaine, émissaire ou envoyé spécial des papes Jean-Paul II et Benoît XVI. Tout cela, ce Basque à la fois intelligent et madré l'a fait avec le sourire. Et ce ne fut pas toujours facile: il suffit de lire le chapitre sur l'Afgrique (le Rwanda notamment) pour s'en convaincre! Il y eut les rencontres avec les communistes chinois, avec les Sovéitiques, avec les Israéliens, bref tout l'univers défile sous nos yeux. Ce cardinal est absolument incroyable. J'ajoute ici une anecdote personnelle: en qualité de Vice-Président de la Fraternité d'Abraham je fus invité à rencontrer le pape Jean-Paul II en février 2000 et à passer trois nuits à l'hôtel des cardinaux, Santa martha, au Vatican. Je prenais mes déjeuners chez le Cardinal Etchegarray qui se montra un hôte très agréable. Au café, il me demandait ce que j'avais fait durant la matinée et je lui répondais que j'avais été reçu dans un grand nombre de dicastères. Le cardinal se montra satisfait mais je lui demandais l'autorisation de poser une question. Pourquoi, lui demandais-je, m'a-t-on montré les dicastères des non croyantes, des musulmans, des autres communautés chrétiennes et pourquoi n'ai-je pas vu de dicastère consacré aux juifs? Le cardinal me fit avec un large sourire la réponse suivante: Professeur, il n'y a pas de dicastère pour la… famille!! Depuis, je ne cesse de méditer cette boutade si pleine de sens et qui résume bien le drame judéo-chrétien…

     

    Günter Grass, Pelures d'oignon (Seuil). C'est le prix Nobel de littérature qui rappelle dans ce livre émouvant comment il s'engagea dès l'âge de 16 ans dans les SS afin, dit-il, de voir du pays et d'échapper à un père tyrannique, à un environnement nul et à un avenir désepérant. Il avait voulu rejoindre la Krigesmarine, mais en 1944, cette arme était réduite à néant ou presque. Pourquoi ce titre? Parce que ce légume se compose de fines lamelles étroitement serrées les unes contre les autres et que chaque lamelle en évoque une autre. C'est tout le processus de la mémoire où un événement en rappelle un autre. Le livre commence en 1939 et s'achève dans les années d'après-guerre, à Paris, où l'auteur devient une valeur consacrée. On y sent une certaine émotion, contenue mais palpable. Particulièrement émouvantes sont les pages qui sauivent la blessure aux combats, l'évacuation avec les autres camardes blessés ou mourants, les séjours dans des camps de prisonniers, la mort qui rôde, la faim qui vous tenaille et les ruines, partout, des ruines. Les ruines de Hambourg, écrit-il, ressemblent à celles de Hambourg… Pourquoi avoir rejoint les SS? Au fond, l'auteur ne répond pas vraiment à la question.

     

    La prochaine rubrique littéraire portea sur le livre de Assia Djebbar, Nulle part dans la maison de mon père (Fayard)
     

  • Politique internationale et éthique…

     

      Tous les média ne parlent que de lcelà: le chef de l'Etat libyen devait-il être invité en France dans de telles conditions? Disons tout de suite que ce débat en contient plusieurs notions que certains, par manque de discernement, confondent allégrement.

      a) Les régimes passent, les Etats restent. Le passé du colonel Khadafi ne plaide pas nécessairement en sa faveur et l'on sent bien, par différents facteurs, que la relève se prépare et que son fils Sail al-islam fait ses premières armes. Ce dernier n'aurait jamais fait les mêmes déclarations que son père a faites à Lisbonne sur le terrorismle, armes des Etats faibles.

     b) Les autres pays européens entretiennent ou vont entretenir un nouveau type de relation avec la Libye qui sort de plusieurs décennies d'isolement sur la scène inetrnationale, conséquence de sa politique passée de soutien àl a subversion. Une politique dont nombre de pays arabo-musulmans furent les premières victimes.

    c) C'est grâce à une politique de fermeté et d'ouverture que les Anglo-saxons sont parvenus à stopper net et sans tirer un seul coup de fusil les velléités néculéaires ou atomiques de la Libye. C'est-à-dire que les USA et le Royaume Uni n'ont pas imposé la politique du tout ou rien, ils ont fait de petits pas.

     d) La jeune secrétaire d'Etat aux droits de l'homme a joué son rôle en exprimant (maladroitement) son émotion. Mais peut-être aurait-elle dû méditer la leçon jadis donnée par François Mitterand à son jeune Premier Minsitre de l'époque, Laurent Fabius, à l'occasion de la visite controversée du Général-Président polonais : le vieux singe sait qu'il va recevoir des coups sans arrêt et s'y prépare, mais le jeune singe ne le sait pas encore. Et c'est pour cela que ses chances de survie sont moindres…

       Triste mais salutaire vérité: les Etats ne sont  pas des enfants de chœur.