Amos Oz, rien n’est encore joué (Gallimard, 2030)
La dernière conférence ou son testament politique et philodophique.
Cette phrase qui sert de titre à cette dernière conférence vient de l’écrivain Yossef Hayyim Brenner.
En effet, ce texte fort court, une simple plaquette de quelques dizaines de pages, tirées d’une conférence publique prononcée quelques mois (2 juin 2018) avant son passage à l’éternité, constitue un bon résumé, une bonne exposition des idées politiques d’un auteur qui figure parmi les meilleurs romanciers israéliens du XXe siècle. Ses idées en matière de politique intérieure et extérieure de l’Etat hébreu sont bien connues : sa sensibilité de gauche, exposée avec plus ou moins de véhémence, reçoit dans ce petit texte une version plus nuancée, une formulation plus apaisée, même si les idées sont toujours les mêmes. Un état d’incertitude sur l’avenir d’Israël. On sent chez cet homme sage, même si on ne partage pas toutes ses idées, une profondeur, unes certaine vérité, la sienne. Et aussi une gravité authentique car le sujet est d’une importance vitale : Israël pourra t il vivre for ever au Proche Orient où naquirent son peuple et sa culture il y a plus de trois mille ans ? Ses analyses se défendent, même si le courant majeur de l’opinion publique en Israël s’oriente différemment. Il faut ajouter que ses interventions publiques ont souvent enflammé le camp adverse.