Un génie ou un salaud ? Louis-Ferdinand Céline
Céline, la race, le juif : légende littéraire et vérité historique, par Annick Duraffour et Pierre-André Taguieff, Fayard, 2017 (Suite et fin)
On a vu dans les deux précédents papiers que Céline n’avait pas t tout inventé de lui-même et qu’il s’était largement inspiré de ses prédécesseurs et de ses contemporains. A cet égard, il avait l’embarras du choix, tant il y avait d’hommes de lettres faisant profession d’antisémites confirmés. Ces derniers ont puissamment contribué à la diffusion d’un mythe selon lequel les juifs veulent la guerre entre les nations européennes, seul moyen d’affaiblir le camp chrétien et de le dominer. Derrière ces accusations abracadabrantes se profile l’idée, chère aux Protocoles des sages de Sion, de devenir les maîtres du monde. On a déjà parlé, à la suite de ce livre, de ce discours délirant qui voit dans le juif en tant que tel un péril imminent. Un antisémite notoire qui a beaucoup inspiré les pamphlets de Céline va jusqu’à dire, tout juste un an avant sa mort, je ne veux pas qu’un Lévy vienne danser sur ma tombe. Ce qui en dit long sur la santé mentale du personnage (Henri-Robert Petit).