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Vu de la place Victor-Hugo - Page 204

  • De la haine gratuite (heb. sin’at hinnam)

     

     

     

    De la haine gratuite (heb. sin’at hinnam)

    La haine n’est sûrement pas un bienfait ni quelque chose d’agréable, tant pour celui qui l’éprouve que pour celui en est la victime. Et cela remonte à des temps immémoriaux puisque déjà la Bible, dès les tout premiers chapitres du livre de la Genèse, évoque la présence irrépressible du mal, donc de la haine, dans le cœur de l’homme, depuis sa jeunesse ( raq ra’ mi-né’ouraw). En somme, la haine, est congénitale à l’être humain. Il est né avec, voire même il s’en nourrit pour survivre dans ce bas monde. Pour citer à nouveau la Bible : le couple fraternel Abel / Caïn s’est soldé par un meurtre, le premier de l’Histoire et par voie de conséquence, la suite du genre humain, est constituée par la descendance de Caïn, nous sommes donc une engeance d’assassins…. Une nouvelle peu réjouissante.

    Bien des notions gravitent autour de cette haine qui a des ramifications dans tant d’autres domaines annexes ou connexes. Il faut recenser les différentes appellations ou les mutations de ce phénomène psychologique qui intrigue les psycholoques et les psychanalystes depuis toujours. Toutes les traditions religieuses, toutes les spiritualités se sont préoccupées de cette haine, tentant soit de l’annihiler, soit de la convertir en l’élevant. Ce qui était un certain mal devient un certain bien. Ce dernier modèle a été choisi par la secte hassidique des XVUI-XIXe siècles qui parle directement de ha’ala, élévation, ou peut-être même de sublimation. Proverbes 3 ;6 stipule : Reconnais-le dans toutes tes voies, Et il aplanira tes sentiers. Ce qui signifie que l’homme naît avec une certaine charge de destructivité et que seul Dieu ou presque, est en mesure de modifier cette donne implacable. C’est ce que la littérature talmudique nomme l’instinct ou la pulsion du mal (yétsér ha-ra ).

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  • Crainte et tremblement de Sören Kierkegaard :        Abraham ou le paradoxe de la foi

    Crainte et tremblement de Sören Kierkegaard :

           Abraham ou le paradoxe de la foi

     

      

    Généralités

    C’est un regain d’intérêt assez inattendu que connurent la ligature d’Isaac et la personnalité du patriarche Abraham au beau milieu du XIXe siècle européen. En effet, le penseur danois Sören Kierkegaard (1813-1855) publiait alors, douze ans avant sa disparition, un ouvrage qui allait faire date, même s’il était passé presque inaperçu en son temps : Crainte et tremblement. L’auteur ne se faisait aucune illusion sur le sort que la critique, jadis dominée exclusivement par l’école hégélienne, réserverait à son ouvrage qui allait à contre-courant de l’idéologie dominante: l’auteur de ces lignes sur Abraham prévoit son sort : il sera complètement ignoré. Il a l’horrible pressentiment que la critique jalouse lui fera plus d’une fois tâter du fouet.

       Comme la pensée de Hegel dominait entièrement le débat philosophique de l’époque avec, entre autres choses, sa rigoureuse équivalence du réel et du rationnel, on crut bon de présenter Kierkegaard comme l’homme qui ne cherchait qu’apporter la contradiction au philosophe berlinois dont les postulats et les conclusions étaient diamétralement opposés aux siens. L’enjeu du débat était la découverte de la vérité, son essence et les moyens d’y accéder. Alors que l’idéalisme allemand tentait de se remettre des contestations kantiennes et de redonner une certaine légitimité au champ cognitif de l’intellect humain, tout en reconnaissant que la vérité ne nous était pas accessible dans l’absolu, la pensée du philosophe danois s’oriente dans la direction opposée : la vérité n’est pas une notion objective, désincarnée, répondant à des critères généraux, mais bien une certitude propre et personnelle, une intimité située au cœur même de l’individu qui entretient avec elle une relation unique, à nulle autre pareille. Or, existe-t-il plus grande vérité que Dieu ? Alors que Hegel enseignait que l’individu devait accéder à l’universel s’il voulait participer de l’esprit absolu.

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  • Après le discours d’Edouard Philippe : la montagne accouche d’une souris

     

    Après le discours d’Edouard Philippe : la montagne accouche d’une souris

    Réflexions sur l’incurie en politique. De temps en temps il faut descendre des cimes élevées de la philosophie pour se confronter aux difficultés pratiques, quotidiennes de la vie de la cité. Et comme le notait Platon il a plus de deux millénaires et demi, la cité doit être gouvernée, c’est presque un mal nécessaire, on ne peut pas s’en laver les mains comme Ponce Pilate… Avec les conséquences que nous connaissons. L’action politique est donc incontournable.

    Quarante-huit heures après nous avoir délivré l’oracle gouvernemental, la situation est encore plus grave qu’auparavant. Le gouvernement, conseillé par je ne sais qui, a voulu nourrir le suspens, on allait voir ce qu’on allait voir, le chef du gouvernement actuel promettant de pourfendre les rumeurs qui circulent et acceptant enfin de livrer le projet complet du président de la République concernant les retraites.

     

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