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Vu de la place Victor-Hugo - Page 205

  • Ali Benmakhlouf, La conversation comme manière de vivre. (Albin Michel)

     

     

    Ali Benmakhlouf, La conversation comme manière de vivre. (Albin Michel)

    Avec la permission de l’auteur, mon collègue philosophe, j’aurais remplacé le terme manière par le terme art. En fait, la conversation est conçue comme un art de vivre, d’apprendre, de se former et d’aimer autrui puisque ses promoteurs l’ont vécue ainsi, à savoir comme une façon de se rapprocher des autres même en leur absence, même après leur décès, de partager leur sentiment grâce à leurs publications lesquelles sont toujours bien mieux ressenties de l’intérieur quand on sent (ou croit entendre) la voix de l’auteur qui devient orateur. Le texte qui illustre tous les chapitres de ce beau petit livre, les irrigue et les nourrit littéralement n’est autre que les Essais de Montaigne qui semble très cher au cœur de l’auteur de cet ouvrage. Certes, d’autres textes sont assez récurrents comme Les aventures d’Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll ; cependant, la palme revient incontestablement à Montaigne , présent d’un bout à l’autre de cet ouvrage. Et dans les derniers chapitres Ludwig Wittgenstein.

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  • Est ce tout naturellement que l’on devient heureux ? (Gallimard)

     

    Est ce tout naturellement que l’on devient heureux ? (Gallimard)

                                 Les clés du bonheur selon Aristote

    Voici une question qui a toujours préoccupé les philosophes, le bonheur. Avec pour corollaire le problème quasi insoluble posé par l’existence du mal, la nature aveugle et l’inadéquation entre la vertu et l’homme qui la pratique de son mieux. La conscience humaine, surtout d’inspiration religieuse, s’est gravement émue du sort réservé à Job dont la Bible nous dit bien que c’était un homme vertueux et que ces souffrances atroces restent à ce jour inexpliquées. Les philosophes proprement dits ont préféré expliquer tous ces malheurs par la condition humaine qui exige que tout ait une fin, que l’homme, de par sa mortalité, doit en passer par là sans qu’on ait une explication tenant compte de la justice, surtout divine, dont les arcanes nous sont celées à tout jamais. Les théologiens ont choisi une autre voie car ils étaient soucieux de montrer que même lorsqu’un destin nous paraît injuste, il ne l’est qu’en apparence et que, dans toute cette affaire, la justice divine, la théodicée, doit garder le dernier mot. Aucun philosophe-théologien issu des trois monothéismes n’a pu échapper à ce tiraillement ; ni Maimonide, ni Averroès ni Albert le grand ou Thomas d’Aquin…

    Issu d’un tout autre horizon intellectuel, Aristote, le préfet des études du jeune Alexandre le Grand, pose le problème de manière radicalement différente. L’hellénisme, sa culture fondatrice, ne connaissait ni le monothéisme éthique ni la Révélation. Il suffit de penser aux réactions immédiates des Grecs lorsqu’ils écoutaient les prêches de saint Paul : pour eux, un dieu mis à mort et qui ressuscite, cela relève du délire ou, au mieux, de la mythologie.

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  • Monsieur Macron, la France va de plus en plus mal…

    Monsieur Macron, la France va de plus en plus mal…

    En effet, il faudrait remonter à la Révolution française, voire peut-être même plus haut pour trouver une France aussi divisée, segmentée voire archipelisé (pour rependre un néologisme à la mode) ; jamais auparavant, un homme à la tête de la République n’a été aussi rejeté par le pays. Et je ne fais ici que relever les faits sans jamais substituer mes propres idées politiques à la réalité ambiante. Le malaise est si profond que les commentateurs, sans jamais le dire vraiment ouvertement, ne se demandent plus si M. Macron va candidater en 2022, mais est-ce qu’il pourra achever son quinquennat… On en a froid dans le dos tant cette perspective est inouïe.

    Il est trop tôt pour théoriser ce qui s’est passé l’année dernière, sans même en venir à ce qui se déroule désormais presque chaque semaine sous nos yeux. Mais les historiens à venir jugeront que le phénomène des gilets jaunes que personne ou presque n’avait anticipé aura été déterminant pour l’échec de cette gouvernance macronienne. On a l’impression que l’actuel locataire de l’Elysée, avec tout le respect dû à sa personne et à sa fonction, est parfaitement hors sol : je n’aurai pas la cruauté de relever ici ses différentes petites phrases assassines qui ont mis la population hors d’elle. L’intéressé n’y a pas coupé court, à se demander si personne parmi ses proches ou même dans son intimité familiale, n’a osé lui dire qu’il faisait fausse route, que la France obéit à d’autres réflexes et qu’il devait absolument se mettre à l’écoute des forces vives de la nation. Songez qu’il a osé dire au sujet de ce grave sujet des gilets jaunes : … la démocratie ne se joue tous les samedis après-midis. Mais qui le conseille ?

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