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Vu de la place Victor-Hugo - Page 205

  • Les Kurdes, la quadrature du cercle...

    LES KURDES , LA QUADRATURE DU CERCLE

     

    Les récents développements impliquant la plus grande puissance mondiale, à savoir les USA, dans un soubresaut dont le Proche Orient semble détenir exclusivement le secret, montre combien cette région du monde peut, d’une instant à l’autre, bouleverser les équilibres régionaux et même compromettre la paix mondiale.

     

    Il y a une foule d’enseignements que les observateurs impartiaux peuvent en tirer, alors qu’il n’y pas vraiment de guerre ouverte entre les états environnants ; pourtant, une simple mesure, en l’occurrence, la Turquie qui viole la frontière syrienne et envahit le nord de ce pays, suffit à mettre le feu aux poudres et à mobiliser l’attention de l’ensemble de la communauté internationale : L’Union Européenne a réagi en condamnant la menace turque, les USA en envoyant une missive fort peu diplomatique au président Erdogan et en dépêchant sur place Le vice président qui a fini par arracher la promesse d’une trêve de cinq jours…

     

    Mais les enseignements à tirer à la faveur d’un tel affolement sont très nombreux et d’une extrême gravité.

     

    Commençons par l’Etat d’Israël lui-même qui a observé, médusé et très inquiet, comment le président Trump (un homme fantasque et imprévisible) tourne en un clin d’œil, le dosà ses alliées d’hier, les pauvres kurdes, en évacuant ses troupes d’élite, environ deux mille hommes, à l’ombre desquels ils pensaient vivre, loin de toute menace de leurs ennemis de toujours, les Ottomans.

     

    Israël a pu confimer sa règle immuable : ne compter que sur D-ieu et sur soi-même. Ce qui est bon pour l’Amérique n’est pas nécessairement bon pour le reste du monde. Cette volte face des USA, que dis-je, d’un seul homme, le président, a surpris tout le monde, y compris le ministère de la défense et les conseillers pour la sécuirté du pays. Imaginez qu’il agisse de la sorte en ce qui concerne la sécurité de l’Etat juif…

     

    Que ferait Israël si, pour se défendre contre ses ennemis, il devait attendre l’aval de Wahsington ? Ce serait suicidaire. D’ailleurs, la question est débttue en Israël, à propos de la signature d’un accord de défense mutuelle. Imaginez qu’Israël lance une guerre préventive pour survivre et que les USA aient une autre approche et refusent d’aller dans la même direction… Une telle hypothèse fait froid dans le dos.

     

    Les Kurdes qui ont sacrifié près de onze mille martyrs dans la lutte sans merci contre Daesh sont abandonnés au milieu du gué, contraints de ne compter que sur eux-mêmes alors que leur alliance avec les USA semblait indéfectible. Au sujet d’Israël, c’est la leçon majeure à tirer de ce qui vient de se passer.

     

    Une brève rétrospective : lors de la guerre du golfe, la première, les Chiites avaient été abandonnés, livrés à eux mêmes et à la fureur vindicative de Saddam Hussein : ils ont payé très cher leur soulèvement, pensant que les USA les soutiendraient… On connaît la suite.

     

    Le chah d’Iran et le président égyptien Husni Moubarak l’ont eux aussi appris à leur dépens : après de beaux discours et des années de politique amicale, ces deux dirigeants, qui ont été ce qu’ils ont été, furent écartés du pouvoir, sans que Washington ne remue le petit doigt alors que la politique US dans la région était fondée sur leur coopération…

     

    Un mot des Kurdes ; l’état d’Israël a toujours été sensible à la situation de ce peuple, dont le territoire est à cheval sur tant de pays : la Syrie, l’Irak, l’Iran et la Turquie. Il sont plusieurs dizaines de millions d’hommes et de femmes, oubliés des grands traités internationaux, depuis Versailles et Lausinne, par exemple…

     

    Depuis des années, les hommes du Mossad sont présents dans le Kurdistan irakien. Et Israël s’est empressé d’envoyer une aide humanitaire à ce peuple menacé d’une tuerie à grande échelle. D’ailleurs, l’Etat juif fut le seul à reconnaître ce référendum d’autonomie kurde. Et le pouvoir central irakien n’a pas hésité à recourir à la force armée pour  étouffer dans l’œuf toute velléité autonomiste.

     

    Alors que faire ? Franchement, je l’ignore mais je constate une nouvelle fois que le Proche Orien est un baril de poudre ; la moindre étincelle peut tout faire sauter. Procéder sur place à des r§glements politiques est aussi difficile que réussir la quadrature du cercle. Prenons le cas de ces pauvres Kurdes : qui imagine que des pays comme l’Irak, l’Iran, la Syrie et la Turquie accepteraient un jour de céder une partie de leur territoire national ?

     

    L’âme kurde évoque par maints aspects l’âme juive. Mais les Juifs ont fini par réussir à se régénérer et à s’établir dans la terre de leurs ancêtres, même si ce droit leur est contesté chaque jour que Dieu fait.

     

    La brutalité des relations internationales a contraint les Kurdes à se jeter dans les bras de leurs ennemis, en Syrie. Et que va t il se passer, une fois que le danger ottoman sera écarté ? Imagine t on Bachar el Assad reconduire l’autonomie dont ces territoire jouissaient depuis la guerre civile ?

     

    Que Dieu aide les Kurdes et les sauve des mains de leurs ennemis.

  • Jésus avant le Christ par Armand Abécassis

    Sur Jésus, ses origines, ses intentions premières et son rôle dans l’histoire des relations mouvementées judéo-chrétiennes, les esprits naïfs pensaient que tout, ou presque, avait été dit. La lecture attentive du dernier livre du professeur Armand Abécassis, le plus ancien parmi nous dans le grade le plus élevé, prouve, de manière convaincante, le contraire. Dans une éclairante préface qui n’égale en lucidité que sa belle conclusion, il affiche ses convictions et mobilise tant d’arguments historiques et théologiques pour les défendre. Mais avant d’entrer in medias res, il faut souligner deux choses : d’abord A.A. a toujours été passionné par ces controverses entre les Juifs et les Chrétiens. Ensuite, il met en évidence son respect pour cette grande religion universelle qu’est le christianisme. Il pratique donc l’enseignement de l’estime et de la dignité dans les deux sens : les Juifs ont, certes, été sérieusement malmenés par une Eglise oublieuse de ses origines, mais ce fait historique, si incontestable soit-il, ne leur donne pas le droit de tenir sur la religion des Evangiles ou sur Jésus un discours irrespectueux…

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  • Ethiques du judaïsme par Michael Azoulay

    Savez vous comment les savants juifs de la Science du judaïsme (Wissenschaft des Judentums) définissaient au XXe siècle leur judaïsme quand la question de l’essence de la religion d’Israël leur était posée ? Leur réponse était toute simple : le judaïsme est un monothéisme éthique.  C’est dire combien la dimension éthique compte dans cette confession. On trouve cette intéressante réponse dès la première page du livre fondamental de Julius Gutmann La philosophie du judaïsme (Die Philosophie des Judentums, Munich, 1933). Une traduction française récente a été publiée aux éditions Gallimard.

    Je commence ainsi afin de pointer le rôle central de l’éthique dans cette religion qui veut donner de la vie humaine une vue globalisante sans jamais être totalitaire. Et dans cette entreprise, c’est l’éthique qui joue les premiers rôles. Au fondement de cette éthique  gît le principe suivant : tous les hommes sont égaux, tous sont dans une égale mesure les créatures de Dieu. Car l’espèce humaine a beau être diverse et variée, son origine n’en demeure pas moins unique et la même partout.

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