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Vu de la place Victor-Hugo - Page 248

  • A l’heure d’Israël : André Chouraqui et Léon Ashkénazi (Albin Michel) : Réflexions sur le passé et l’avenir d’Israël

     

     

    A l’heure d’Israël : André Chouraqui et Léon Ashkénazi (Albin Michel) :  

                               Réflexions sur le passé et l’avenir d’Israël

     

    Qui mieux que notre éminent collègue et ami, Monsieur Denis Charbit, grand spécialiste de l’histoire du sionisme et de l’Israël moderne, pouvait éditer (au sens d’editor) et introduire à ce magnifique échange entre deux grands sages d’Israël, André Chouraqui et Léon Ashkénazi ? Il s’est acquitté de sa tâche avec rigueur et élégance, rédigeant une introduction lumineuse et des notes claires et faciles à comprendre, sans jamais substituer ses propres idées politiques à celles des deux sages.

     

    En hébreu, s’il s’était agi de trouver un titre à ce livre, j’aurais proposé Dou-siyah beyn hakhamim ; Dialogues entre deux sages. Comme entre rabbi Akiba et les disciples de rabbi Ismaël qui nous a donné les treize règles herméneutiques applicables à la Tora.

     

    J’ai bien aimé le titre A l’heure d’Israël, cela m’a fait penser à un titre d’Emmanuel Levinas, dans un autre contexte : A l’heure des nations…

     

    En lisant ce beau livre de la première à la dernière ligne, j’ai eu l’impression que les joutes oratoires du Talmud, les ferments si féconds de la tradition orale , talmudique, reprenaient vie comme il y a près d’un millénaire et demi. : comme dans les folios talmudiques où les sages, de pieuse mémoire, font de la Tora écrite un jardin à la végétation luxuriante, mettant à jour, comme le disait rabbi Akiba, des étincelles de sens, à l’instar du marteau qui s’abat sur l’enclume du forgeron. En somme, tout le contraire d’une tradition-tombeau, une tradition-jardin, en constant ou perpétuel renouvellement. D’où le terme de hiddoush, innovation ou trouvaille exégétique dont les juifs sont si friands.

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  • Quelques aspects de la théologie rabbinique



    Quelques aspects de la théologie rabbinique…

    Si j’ose reprendre pour ces quelques pages le titre d’un célèbre ouvrage de Salomon Schechter (paru en anglais : Some aspects of rabbinic theology), ouvrage dont je fis mon profit dans mes années d’étudiant, c’est pour rendre hommage à ce grand maître et aussi à celui qui me le fit connaître.

    Jusqu’ici, je me suis contenté de parler de l’extérieur, il est temps, à présent, de me mettre à parler des doctrines que les sages de la Tora orale ont extrait de la Tora écrite en usant des règles herméneutique déjà évoquées dans les précédentes études, publiées ici même.

    Nous pouvons donc aborder les thèmes de cette tradition orale à un autre niveau. On peut alors se concentrer sur une formule appartenant elle aussi, d’une certaine manière à la Tora orale, même si elle est d’une naissance moins antique. Il s’agit d’une sorte de trinité juive puisqu’elle condense en une seule unité, ou entité unique à la fois le Saint béni soit-il (formule déférente de la tradition pour évoquer le Créateur de l’univers), la Tora et Israël. Cette formule trouve son origine dans ce grand roman mystique qu’est le Séfer ha-Zohar lequel se donne pour une œuvre antique mais qui ne remonte, en vérité, qu’au XIIIe siècle de notre ère et dont l’auteur de la partie principale n’était autre qu’un génial exégète et écrivain hors du commun, Moïse de Léon, mort en 1306 à Avila.[1]

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  • De l’idée juive du sens : Autorités et herméneutique de la Tora orale

      

     

     

    De l’idée juive du sens : Autorités et herméneutique de la Tora orale

    Pour qu’une tradition écrite échappe à la sclérose, elle se doit de progresser avec son temps. Pour ce faire, elle met sur pied des règles herméneutiques qui lui permettent d’être à jour sans jamais renier son âme. Comme on l’a déjà vu, l’herméneutique rabbinique ne constitue pas d’exception à cette règle générale. Les anciens docteurs des Ecritures ont donc élaboré un certain nombre de règles exégétiques qui leur sont propres et par lesquelles ils extrayaient des textes révélés de nouvelles doctrines qui se situaient dans le prolongement direct de la tradition. Pour la commodité de l’exposé ou pour leur conférer une certaine aura sacrée, la Tora orale a regroupé trois grandes rubriques herméneutiques, au nombre, respectivement, de 7, 13 et 32., qu’elle attribue à Hillel l’Ancien, à rabbi Ishmaël (seconde génération des tannaïm) et à rabbi Eliezer ben Yossi ha-gelili (seconde génération des tannaïm).

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