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Vu de la place Victor-Hugo - Page 249

  • De l’idée juive du sens: La trilogie herméneutique de la Tora orale VII Aggada, Halakha et Midrash

     

    De l’idée juive du sens: La trilogie herméneutique de la Tora orale VII

                                   Aggada, Halakha et Midrash

    On doit rappeler par une simple phrase ce qu’on notait au tout début de cet ouvrage sur la Tora orale dans ses relations dialectiques avec une création nouvelle : des genres littéraires qui, tout en ayant de lointaines racines dans le corpus biblique, n’avaient pas encore atteint ce degré de maturité et de développement, comme on va le voir au cours des siècles à venir. Ces trois genres littéraires et exégétiques ne sont pas sans rapport les uns avec les autres, même si, vus de plus près, chacun obéit à des règles un peu différentes.

    Il est donc assez difficile de définir avec exactitude le sens de ces trois termes hébraïques qui entretiennent entre eux des relations étroites tout en demeurant des entités séparées. Même notre adaptation française de l’Introduction au talmud et au midrash ( Strack-Stemberger-Hayoun, Paris, Cerf, pp 58-71 et pp 274-281) n’a pu rendre compte de manière suffisamment claire des différentes approches de ce sujet. Dans ces quelques pages, on tentera de résumer l’essentiel et de signaler succinctement les travaux les plus récents sur ces questions.

    En hébreu comme en araméen, le terme aggada est un substantif issu de la racine verbale le-haggid, relater, raconter , faire le récit de quelque chose. J’avoue ne pas trouver la traduction française qui ne recouvre pas aussi, d’une façon ou d’une autre, le champ sémantique des deux autres termes. Pouvons nous dire qu’il s’agit d’homélies rabbiniques ou talmudiques (aggada, pluriel aggadot) des parties narratives dans les sections exégétiques, ou encore des récits paraboliques qui commencent généralement par les termes suivants : (ma’ssé be… Il est arrivé un jour que…). Ce qui, en revanche, ne fait pas l’ombre d’un doute, c’est l’endroit où passe la frontière entre l’aggada d’une part, et la halakha, d’autre part.

    C’est peut-être en évoquant le trait discriminant entre ces notions que nous renseignerons au mieux sur leur spécificité Les talmudistes offrent en deux passages différents deux vues sur le ba’al aggada, l’homme de l’aggada. Ils disent ; Si tu veux connaître Celui qui a dit que le monde soit et le monde fut, alors apprends l’aggada … D’autres docteurs des Ecritures disent aussi : Le ba’al aggada ne peut ni lier ni délier, il ne saurait dire d’une chose qu’elle est pure ou impure… Ces deux dits rabbiniques semblent bien définir l’espace imparti à l’aggada : elle fait partie intégrante de l’homélie traditionnelle, elle joue même un rôle central dans la connaissance du Saint béni soit il, mais elle ne saurait intervenir dans la jurisprudence. En termes de halakha, la règle normative juive, elle est inopérante. Soulignons, malgré tout, que l’aggada sert parfois de toile de fond à des données rigoureusement halakhiques. On en revient toujours à cette fameuse unité organique et non systématique.

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  • I24NEWS le dimanche 15 juillet de 20h05 à 21heures dans l’émission d’Elie Chouraqui.

      

    Dimanche 15 juillet sur I24NEWS de 2Oh05 à 21heures, dans l’émission dominicale d’Elie Chouraqui, Maurice-Ruben HAYOUN évoquera en compagnie de Luc Ferry et de deux représentants de la communauté musulmane (Madame Sbaï et Monsieur Ramdane) la problématique de l’âge d’or d’Espagne. A-t-il réellement existé, cet âge d’or, ou était-ce simplement un mirage inventé de toute pièce par une historiographie partisane ? Juifs, chrétiens et musulmans ont il vraiment vécu en paix, tout en respectant et en admettant leurs différences confessionnelles, voire leurs divergences religieuses ? La cohabitation religieuse est-elle possible, en général ?

    On ne peut pas nier des convergences entre élites des différentes religion, certaines ressemblances doctrinales sont en effet étonnantes entre Maimonide et son concitoyen de Cordoue, Averroès, mais était-ce un mouvement qui a touché les masses ? C’est peu probable. Et même un penseur judéo-arabe comme Moïse Maimonide (largement évoqué pendant ce débat télévisuel) a dû quitter précipitamment sa ville natale Cordoue avec l’ensemble de sa famille pour se réfugier à Fès qu’il dut à nouveau quitter en raison de persécutions religieuses…

    Mais au fond, si cet âge d’or n’a jamais réellement existé, alors il faudrait l’inventer car même dans cette France contemporaine où nous vivons, la sinistre silhouette de l’extrémisme religieux et de la radicalisation se profile avec insistance…

    I24NEWS le dimanche 15 juillet de 20h05 à 21heures dans l’émission d’Elie Chouraqui.

  • De l"idée juive du sens VI: La consttitution de la Tora orale.

     

    De l’idée juive du sens : La constitution de la Tora orale VI

    De prime abord, ce titre peut paraître paradoxal puisque ce qui est à l’état d’oralité a peu de chance de se maintenir dans l’existence, seuls les écrits peuvent se maintenir durablement. C’est pour obvier à cette incertitude qu’on a longuement parlé de l’interdit talmudique d’écriture et de son contournement par les sages, maîtres de la tradition, en vue de préserver cet héritage qui se serait perdu, au fil des siècles, s’il n’avait pas été consigné par écrit. Qui sait ce que seraient devenus les seize volumes du Talmud si la sagesse ne l’avait pas emporté sur le respect du dogme ? Il faut donc évoquer toutes ces sources rabbiniques, talmudiques, ou, à tout le moins, les plus importantes d’entre elles, dans le cadre de cet ouvrage.

    Pour parvenir à ses fins, cette Tora orale a dû éviter deux écueils : d’une part sauvegarder l’historicité de la littérature biblique, c’est-à-dire considérer comme ayant réellement existé les patriarches, le prophète-législateur Moïse ainsi que tous les autres personnages, partie prenante de l’histoire antique d’Israël. On a pris l’habitude de parler de la littérature biblique dans son ensemble comme d’une «Histoire sainte» (Heilsgeschichte), elle vise le salut de l’homme et rien d’autre. Mais comment marier la légende et l’Histoire ? C’est un pari que les sages ont réussi à tenir, mais avec des fortunes diverses. La première question que l’on est en droit de se poser porte sur l’existence d’une Tora orale unifiée, cohérente, fiable et transmise fidèlement aux générations ultérieures. S’il n’est pas question de nier l’existence de cette tradition en tant que telle, on peut néanmoins s’interroger saur sa cohésion : suit-elle, à toutes les époques, la même voie ? Est-elle parvenue à réunir toutes les conditions pour dégager une théologie talmudique ou rabbinique digne de ce nom ? Cette question ne reçoit pas la même réponse selon que l’on s’adresse aux maîtres de la tradition ou à la science historico-critique.

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