Les marchands et le temple de Giacomo Todeschini (Albin Michel)
Vous aurez tous reconnu ce que cache ou cherche à révéler ce titre : les marchands du Temple, allusion évidente à la scène des Evangiles où Jésus chasse les marchands du temps qui désacralisaient l’élévation et la vocation spirituelles du sanctuaire de Jérusalem. Mais il y a aussi un sous-titre car le livre est une contribution sérieuse à la question des rapports entre l’institution ecclésiastique et tout ce qui représente ou symbole l’argent ici-bas : la puissance temporelle, le confort matériel, l’aisance, une belle existence dans ce monde de misère où nous serions condamnés à vivre. Voici donc ce fameux sous-titre : La société chrétienne et le cercle vertueux de la richesse du Moyen Age à l’époque moderne ! Vaste programme.
Il s’agit donc de définir où passe la ligne-frontière entre les besoins du mercantilisme et les exigences morales. C’est un peu la définition d’une éthique des affaires… A-t-on le droit de poséder ? A ce sujet, l’auteur cité un verset de la seconde épître de Paul aux Corinthiens (II, 6 ;10) glorifiant ces hommes qui n’ont rien mais qui possèdent tout… Subtile distinction entre avoir et posséder.