Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Vu de la place Victor-Hugo - Page 289

  • La mémoie enfouie des Juifs, originaires des pays arabes

    La mémoie enfouie des Juifs, originaires des pays arabes

    Il est des passés qui ne passent toujours pas : La formule est éculée mais toujours valide. Nous l’expérimentons avec ce qu’il faut bien nommer la mémoire, si malmenée, si longtemps mise sous le boisseau, des Juifs issus des pays arabes où ils avaient pourtant fait souche depuis des temps immémoriaux. Mais voilà, les juifs ont plus un destin qu’une Histoire, et ce destin s’impose le plus souvent à eux : la naissance de l’Etat juif, ressuscité de ses cendres, après une hibernation bimillénaire, provoque la haine des pays arabes environnants ou plus lointains qui décident, du jour au lendemain, d’expulser leurs concitoyens juifs, considérés comme une insupportable cinquième colonne.

    Paradoxalement, cette mesure cruelle et unilatérale, illustre la théorie hégélienne de la formidable positivité du négatif : ces juifs expulsés des pays arabes où ils avaient vécu depuis si longtemps, vont venir grossir les rangs d’un Etat d’Israël si faiblement peuplé et qui accueille avec joie ces frères qui émigrent en Israël, faute de mieux. Du coup , les autorités israéliennes accueillent avec une joie non dissimulée cette main-d’œuvre mal formée mais bon marché et surtout ces hommes jeunes nécessaires à la défense du pays. C’était faire contre mauvaise fortune bon cœur. Je me souviens de certains récits concernant ce qu’il faut bien nommer une ségrégation : certains avaient même honte de déclarer où ils étaient nés.

    Lire la suite

  • Des Confessions de Saint Augustin à Macron l’Africain

    Des Confessions de Saint Augustin à Macron l’Africain..

                      De la vanité des choses de bas monde.

    Ce titre involontairement énigmatique va en intriguer plus d’un. Je tiens à l’expliquer : hier soir, comme vous tous, j’ai suivi avec intérêt le show télévisé du président de la République française à l’université de Ouagadougou. Prestigieux numéro exécuté par un jeune dirigeant qui en redemandait, se sentait rajeunir encore un peu plus, provoquant un tantinet son auditoire étudiant, le tutoyant même, oubliant, au gré de certains esprits chagrins en métropole, la fameuse distinction du corps sacré du Roi, expliquée par Kantorowicz… Au vu de toutes ces images et de tous ces commentaires, je m’étais promis de consacrer à ce voyage l’éditorial de ce matin. Mais voilà, je me suis rendu compte que je devais commencer par achever l’exaltante lecture de plus de cent pages des Confessions du père de l’église, Saint Augustin, un livret intitulé L’aventure de l’esprit et publié chez Gallimard.

    Lire la suite

  • Prague, 111: Franz Kafka assiste à la circoncision de son neveu

    Franz Kafka assiste à la circoncision de son neveu à Prague en 1911

    Dans un récent ouvrage dont j’ai rendu compte ici même sur Le physique et le vivant dans le judaïsme, je suis tombé sur une longue citation de Franz Kafka qui s’était rendu à Prague en 1911 afin d’assister à la circoncision de son neveu. Son témoignage, consigné dans ses journaux intimes (1948, page 209s), se fait discrètement l’écho de cette pratique qui avait, au cours du siècle précédent, provoqué de très vifs débats au sein des communautés juives, opposant les partisans de ce rite ancestral fondateur (voir les chapitre 15 et 17 de la Genèse) aux rabbins libéraux et réformateurs qui, au cours de maints synodes rabbiniques (entre 1844 et 1845), considéraient qu’il fallait en finir avec cette pratique d’un autre âge.

    La seconde partie de la déclaration de Kafka a des relents de la terrible Lettre au père où le fils s’en prend sans ménagement à son géniteur qu’il accuse de lui transmettre une coque vide en guise de tradition religieuse juive. A la fin de cette mention dans son journal intime, l’auteur du Procès souligne qu’il n’eut besoin que d’un bref laps de temps pour comprendre que le rite de la circoncision et même les jours du judaïsme de l’Europe de l’ouest (par opposition à celui d’Europe orientale et centrale) étaient comptés… Les gens, dira t il, se contentaient de porter plus loin ce qu’on leur avait transmis, sans chercher à comprendre.

    Lire la suite