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Vu de la place Victor-Hugo - Page 538

  • Franz Rosenzweig, Bildung und kein Ende, traduit et annoté par Maurice Ruben HAYOUN

    Bildung und kein Ende (Franz ROSENZWEIG,1920): Ecrire à l’infini[1]

         Ecclésiaste 12,12: Faire des livres en grand nombre serait sans fin

    Ce que je souhaite pour régler le problème de l’éducation juive actuellement et plus particulièrement pour fonder un institut  d’enseignement populaire

                                                                                                          A Edouard Strauß

                        «Les souhaits sont les messagers de la confiance»:

    Trois années[2] se sont écoulées depuis mon cri d’alarme, adressé à notre grand maître, Hermann Cohen, disparu depuis, pour lui dire qu’il était grand temps de prendre des mesures radicales en faveur de l’éducation juive sur le sol allemand; et je concluais mon appel par ces termes: Le problème de l’éducation juive à tous les niveaux et sous toutes ses formes, telle  est la question vitale du judaïsme de notre temps.  Mais voilà, ce temps-là est passé mais le problème demeure. La situation exige qu’on agisse, elle l’exige plus que jamais. Il ne suffit pas de semer les graines dans l’espoir qu’elles germeront peut-être un jour et donneront des fruits dans un avenir lointain. Aujourd’hui, le besoin se fait sentir de manière pressante et c’est aujourd’hui qu’il faut trouver le remède. Il n’est pas question d’opter pour une thérapie faite de contournements artificiels.

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  • Fin des crhoniques d'Israël

     

    Fin des chroniques d’Israël : Retour à Paris

    Ce qui m’a le plus frappé en cette fin de séjour e l’impression d’ensemble qui s’impose à moi, c’est, contre toute attente, la volonté bien arrêtée de nombreux juifs français de venir s’installer ici, en Israël. Je dis : contre toute attente, car même le danger imminent d’une nouvelle guerre, de l’extension du conflit, par exemple avec les rebelles qui s’agitent en Syrie et qui ont tiré des obus de mortier contre Israël, tous ces sombres pressentiments ne dissuadent pas les candidats à l’immigration. Il y a aussi les incertitudes politiques en France et les récentes manifestations publiques d’antisémitisme qui ont gravement troublé les gens.

    Sur la plage et même dans l’eau, des gens m’ont abordé, soit pour confier leurs propres impressions sur la série d’émissions télévisées de mon ami le Grand Rabbin Josy Eisenberg sur France 2, soit pour dire qu’ils lisaient le livre sur la kabbale, sur Martin Buber ou sur le roi David. Mais à la fin de ces mini-conférences sur le littoral, le même constat revenait : il faut venir en Israël.

    Même si chez moi, dans mon propre foyer, on pense ainsi, j’adopte, en ce qui me concerne, une attitude un peu plus réservée. Mais cette quasi unanimité ne me laisse pas indifférent. C’est comme si une main invisible tirait, dans les coulisses, les ficelles de notre devenir, de notre histoire, sans que l’on s’en rende vraiment compte.. Lorsque j’ai publié en 2004 un Que sais-je ? sur L’historiographie juive avec mon ami le préfet Alain Boyer, j’ai présenté certains auteurs un peu fidéistes qui jugeaient que la divine Providence avait confié à d’humaines mains, de planifier, par des méandres incompréhensibles le soin de réaliser jusqu’à son terme, ce qui pourrait bien être le dessein divin. Je ne fais pas partie de cet horizon intellectuel qui voit dans l’Histoire l’accomplissement d’une volonté qui nous dépasse. Je n’admets pas cette explication supra rationnelle, mais je reconnais volontiers que certaines connections ou rapprochements nous dépassent largement. L’écrivain nationaliste allemand, Heinrich von Treitschke, le grand rival de l’historien juif Heinrich Grätz, utilisait le terme de Fügung, qui signifie un ensemble, une configuration, un agencement qui s’impose à nous sans qu’on sache comment. On peut le comprendre sans jamais réussir à l’expliquer tant le nexus de ces différentes choses nous échappe.

    L’histoire juive, assimilée parfois à une martyrologie, regorge de telle Fügungen que les rabbins ou certains enthousiastes ou exaltés interprètent dans le sens qui leur convient. Ils y décèlent un vaste mouvement de rassemblement préfigurant l’époque messianique, une sorte d’aboutissement de cette guerre eschatologique entre Gog et Magog, dont nous ne savons rien, en réalité.

    Mais tout ceci vole bien au dessus des capacités d’assimilation du coreligionnaire moyen.

    Retenons plutôt que cette accumulation de nuages menaçants au dessus de communauté de Jacob donne à réfléchir, quelle que soit l’orientation religieuse ou philosophique de l’observateur.

    Je dois avouer qu’hier soir, rentré peu avant minuit d’un gentil restaurant que je vous recommande, Kitchen Bar, près d’Ikéa à l’extérieur de Natanya, j’ai eu du mal à croire aux images que je voyais à la télévision : des dégâts sérieux causés sur le Golan à des kibboutzim par des tirs de rebelles syriens islamistes. L’impéritie ou l’incompétence de l’armée de Bachar el Assad a permis à ces extrémistes fous et sanguinaires de se retrouver aux portes d’Israël.

    Israël a évidemment réagi avec force en neutralisant ces sources de feu, mais est ce à dire qu’on assiste à un réchauffement du front nord ? J’espère que non.

    L’Israélien moyen est stupéfait par le rapprochement objectif entre l’Iran et la Syrie d’une part et les USA et Israël, d’autre part. Quand on a le même ennemi, l’Etat islamique, à combattre, on devient des alliés objectifs. C’est ainsi. Les gérontes d’Arabie Saoudite l’ont compris qui appellent le monde arabo-musulman à reconnaître enfin Israël. L’armée saoudienne monte la garde à la frontière irakienne, longue de plus de 800 km ; or de l’autre côté il y a les islamistes et il n’est pas sûr que les petites frappes US les dissuadent d’avancer. Certes, les Américains qui sont toujours partis en guerre pour les puis de pétrole ne permettront pas aux terroristes de s’emparer de tels puits. Rappelez vous de Saddam et du Koweït… La décision de faire la guerre fut instantanée..

    Les Saoudiens sont les prochaines cibles.

    Ce Moyen Orient qui vit l’éclosion du monothéisme éthique, la naissance du christianisme et l’irruption de l’islam ne connaîtra t il jamais la paix ? Cette interrogation angoissée et angoissante devient presque un refrain.

    Mais que faire d’autre, sinon se battre et espérer ? A la fin d’une conférence, une dame d’un certain âge est venue me dire la phrase suivante : je suis une pessimiste qui espère.. Et l’espoir, dit le philosophe, fait vivre (Hoffen lässt leben).

    Maurice-Ruben HAYOUN

  • Le gouvernement français et le virage économique

     

    Le gouvernement français et le virage politico-économique

    Ce matin sur TV5 Monde, j’ai pris connaissance de la nouvelle politique, cela m’a fait penser à la NEP de la révolution bolchévique vers 1920. Si les mots ont encore un sens, on n’est plus dans la social-démocratie, ni dans le social-libéralisme, mais dans le libéralisme pur et dur. C’est ce que disait le vieux leader chinois revenu au pouvoir avec une disgrâce remarquable : un bon chat est un chat qui attrape les souris.. C’est le constat que vient de faire François Hollande. Enfin !

    Les observateurs font le constat suivant : la France a perdu plus de deux ans à mettre en pratique de vieilles recettes socialistes. Le chômage a encore augmenté au moi de juillet. Plus de 1000 chômeurs par jour..On croit rêver en se souvenant des tirades du président et de son ministre des finances : la reprise est là, on la sent, elle va se renforcer… Incroyable ! Donnez du temps au temps, les fruits de notre politique arrivent… Patience..

    La grande question qui se pose est la suivante : ce gouvernement aura-t-il une majorité à l’Assemblée ? Comme François Hollande est un fin politique, il a probablement une idée sur la question. Selon des observateurs de droite, le président ne pense qu’à 2017 et aurait décidé de sacrifier la majorité actuelle. Il y aura donc une dissolution au début de l’automne et le gouvernement actuel ne serait qu’un replâtrage. D’ici novembre si Alain Juppé est élu président de l’UMP il sera appelé à Matignon et la droite aura une majorité écrasante au palais Bourbon. François Hollande aura alors un gouvernement de coalition ou d’union nationale.

    Comme la situation est très difficile, le président lâchera les rênes au gouvernement qui assumera la politique suivie. Pendant ce temps, le président s’occupera de l’international et ne sera donc pas touché par les échecs à suivre. En 2017, il pourra donc se représenter avec quelque chance d’être réélu.

    Le problème est que ce canevas est suspendu à de nombreuses hypothèses dont la toute première, la plus dangereuse, a un nom : Nicolas Sarkozy.

    Ensuite, on ne voit pas l’UMP servir les visées d’un président qu’elle tient pour responsable de la déconfiture économique du pays. Enfin, il y aura le ressentiment des socialistes de base, frustrés de leur ancien pouvoir perdu.

    N’oublions pas que le FN prendra lui aussi sa revanche, même s’il n y a pas de proportionnelle..

    L’hypothèse la plus grave serait qu’après la dissolution la nouvelle majorité refuse de travailler avec l’actuel président. Ce serait alors une véritable crise de régime dont la France n’a vraiment pas besoin en ce temps ci.. Que faire ?

    Il existe une solution, inédit dans l’histoire de la Ve République dont les journalistes commencent à parler et qui dépend de François Hollande exclusivement. La prendra t il ? Seul Dieu le sait.