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Vu de la place Victor-Hugo - Page 535

  • Titre de la noteLes chômeurs sont ils trop indemnisés et trop longtemps ?

    Les chômeurs sont ils trop indemnisés et trop longtemps ?

    C’est la question que les gazetiers se posent avec insistance depuis que le Premier Ministre français a fait une déclaration approximativement dans ce sens à Londres, lors d’un déjeuner en présence de journalistes britanniques. Plusieurs questions se posent : d’abord, la chose ne sera pas d’actualité avant 2016 et relève en fait des négociations antre les partenaires sociaux, comme on dit dans ce pays. Ensuite, il semble que cette déclaration, si elle s’avérait, pourrait bien n’être qu’un ballon d’essai, envoyé pour tester les uns et les autres, voir si l’on peut aborder la question, une question si sensible, ou simplement passer à autre chose. Certains observateurs s’attardent sur d’éventuelles arrière-pensées politiques de l’auteur de la petite phrase, un peu comme s’il posait les jalons d’une candidature pour 2017, au motif que le ciel électoral de l’actuel chef de l’Etat s’assombrit de plus en plus. On relève que Martine Aubry rencontre l’ancien premier ministre et, fait plus grave, la parution du livre de Delphine Bateau au titre évocateur : Hollande, c’est fini ! Telle était la une du Parisien de ce matin… Certes, ce journal n’est pas la lecture obligée des élites françaises mais il est lu par l’électorat populaire dont il constitue parfois l’unique relation à la lecture. C’est dire…

    Sans revenir sur le sort qui semble s’acharner sur l’actuel chef de l’Etat, on doit scruter le  drame du chômage de plus près. Perdre son emploi est un drame, l’écrasante majorité des chômeurs souffre le martyre, sont déclassés, méprisés par les membres de leurs familles, bref le ciel leur tombe sur la tête. J’ajoute que c’est un drame au niveau du couple : maintes familles se disloquent parce que le père a perdu son emploi. Certes, ce n’est pas le sida ni un cancer généralisé, mais cela y ressemble.

    Alors pourquoi cette phrase de Manuel Valls ? Probablement, parce qu’une opération vérité vient d’être enclenchée et que l’exécutif vient enfin de s’apercevoir que les finances publiques ne pouvaient plus correspondre aux exigences de ce que l’on nomme un peu pompeusement le modèle social français… On ne peut plus vivre avec un déficit abyssal de l’assurance chômage et de l’assurance maladie. Sans stigmatiser les chômeurs qui, je le répète, sont d’abord des victimes, le système doit changer. Dans les pays voisins, l’indemnisation couvre au maximum six mois, ce qui est hautement angoissant et a, pour seul avantage, d’accélérer la reprise d’un emploi. Mais aujourd’hui, c’est très dur, en France on est indemnisé quatre fois plus longtemps, 24 mois !

    Certains abus ont été commis avec la complicité de tous les gouvernements précédents, indépendamment de leur tendance politique : par exemple, on plaçait en arrêt-maladie tant de salariés qui étaient en fait en pré-retraite. Fatalement, à la longue, les comptes ont fini par exploser. Aucun pays n’a pu continuer à agir de la sorte.

    Alors que faire ? Certes, on peut assainir les comptes, introduire plus de rigueur et de contrôle, mais sans jamais stigmatiser les chômeurs. Tous les professionnels vous le diront : ceux qui ont perdu leur emploi se privent de voiture, d’assurance, d’internet, de vacances, de loisirs, bref se serrent considérablement la  ceinture. Fallait, de surcroit, leur causer des soucis ?

    Je viens d’écouter un diplomate turc parler de ce que font les USA en Syrie ; il a usé d’une métaphore bien suggestive que je répète ici : ne vous contentez pas de tuer les moustiques, asséchez plutôt le marécage. En clair : attaquez vous à la base, prenez le taureau par les cornes, éradiquez le mal à la racine.

    C’est plus facile à dire qu’à faire. Il faut, qu’au sommet de l’Etat, on prenne conscience que la situation est grave et qu’on doit faire preuve d’inventivité. Est ce que le pays pourra vivre encore deux ans dans cette situation ?

    Les chômeurs, notamment de longue durée, n’ont pas demandé à perdre leur emploi. Ils ne souhaitent qu’une chose : en retrouver un.

  • L'Etat islmaique aux portes de la Turquie

    L’Etat islamique aux portes de la Turquie

    L’hypothèse d’une offensive terrestre se précise, les frappes aériennes butent contre leurs limites : c’est le message de Laurent Fabius à l’Assemblée ce jour et c’est aussi le vœu du président turc Erdogan. On ne comprend pas bien les raisons pour lesquelles les frappes sur cette ville kurde à la frontière syro-turque (Kobané ou ayn el arab) n’interviennent que très tardivement. Ces pauvres kurdes se battent seuls ou presque contre quelques milliers de fantassins un peu dépenaillés mais solidement encadrés par les officiers issus de la fameuse Garde républicaine de Saddam Hussein. Le plus grave, c’est que la nouvelle armée irakienne, constituée presque totalement de Chiites, a fui sans demander son reste, livrant d’imposantes quantités d’armement ultra modernes US à leurs ennemis qui ont su les utiliser, d’où leur avancée foudroyante, et d’où aussi, leur tactique d’enfouissement de leurs artillerie lourde afin d’échapper aux frappes. Au lieu de prendre la poudre d’escampette  au premier coup de feu, les soldats auraient dû, comme toute bonne armée, minait les arsenaux qu’lle abandonnait à l’ennemi…

    Comment en est on arrivé là ? Je viens d’écouter sur BFM TV un général français dire qu’au fond nul ne connaît les plans véritables des USA. Les américains choisissent leurs cibles sans se concerter avec personne, ils ne mettent pas leurs alliés de la coalition arabe et européenne au courant de leurs objectifs réels. Mais leurs arrière-pensées politiques sont transparentes : ils ne voulaient trop aider les Kurdes car les Turcs, membres de l’OTAN et surveillant les kurdes comme le lait sur le feu, ces derniers pourraient avoir des idées d’autonomie et de remembrement de leurs anciens territoires éparpillés entre l’Irak, l’Iran, la Syrie et la Turquie.

    Le président turc s’anime enfin et réclame une offensive terrestre parce que l’Etat Islamique est à ses portes. Mais ne nous affolons pas : si les puissances de la coalition l’avaient vraiment voulu, ils auraient liquidé en deux ou trois jours les vingt mille hommes que totalisent l’EI sur le terrain. L’armée turque n’est pas très performante mais elle est très nombreuse : plus de 700 000 hommes, parmi lesquels quelques divisions d’élite, susceptibles de ramener à la raison les djihadistes ; mais voilà, il y a encore peu de temps, la Turquie, comme le Qatar (mais un peu moins) menait un double jeu à l’égard des insurgés islamistes. Mais pourquoi donc empêchent ils les Kurdes d’aller prêter main forte à leurs frères de l’autre côté de la frontière ? Et pourquoi leurs d’assaut font ils du sur place au lieu de se porter au devant des terroristes et de leur infliger la défaite qu’ils méritent ?

    Les Etats, disait Karl Marx, sont des monstres froids, ils n’obéissent qu’à leur intérêt. Et pendant tout ce temps, les Kurdes, comme les chrétiens d’Orient, se font massacrer…

    Alors allons nous vers une offensive terrestre ? C’est une évidence ! Nul n’a jamais cru que l’armée irakienne, même vertébrée par les bérets verts US pourraient se mesurer valablement aux anciens de la Garde Républicaine de Saddam. La même chose pour ces gentils peshmergas qui suscitent notre compassion à défaut de mériter notre admiration pour leur ardeur au combat. Le déséquilibre est trop grand : pensez aux centaines de véhicules blindés et aux chars d’assaut récupérés par les djihadistes, et que peuvent faire des hommes, courageux mais peu armés, avec leurs armes légères ?

    Une fois de plus, M. Obama adopte une posture idéologique ou doctrinaire au lieu de passer à l’action. Tôt ou tard, il devra, comme ses alliés occidentaux, engager des troupes su sol. C’est une grave erreur de ne pas l’avoir fait il y a des semaines de cela. S’il avait agi plus tôt, on aurait évité les massacres des chrétiens et des yazidis, les ventes de femmes sur les marchés de Mossoul, etc…

    Des deux côtés de l’atlantique,  Diogène a besoin d’une solide lampe torce pour découvrir d’authentiques hommes d’Etat…

    MRH

  • Titre de la noteHamon, Duflot, Montebourg, Hollande et les autres…

    Hamon, Duflot, Montebourg, Hollande et les autres…

    Ce n’est pas encore une guerre ouverte mais cela y ressemble. Cinq anciens ministres (si on ajoute Fillipetti et Cahusac) se mettent à critiquer celui qu’ils ont servi pendant les deux premières années du quinquennat. Et l’inévitable se produit ; alors que François Hollande, du temps où il ambitionnait de se représenter en 2017, comptait ne pas avoir de rival ni de concurrent sur sa gauche, voit désormais se dresser sur sa route Duflot et Montebourg, assez pour lui faire perdre ces 3%, susceptibles de l’écarter du premier tour. Certains disent clairement que pour les contestataires soit du gouvernement soit de l’assemblée nationale, on est déjà rentré dans l’après-Hollande. C’est un peu l’impression qui se dégage des déclarations d’Arnaud Montebourg, hier après-midi. Il est vrai qu’un homme si agité ne pouvait pas rester coi durant plus de cinq semaines. Il est vraiment allé au bout de sa patience. Et il a fini par dire tout le mal qu’il pensait de la politique suivie jusqu’ici par le gouvernement.

    Mais cela ne règle rien car les partis de droite sont eux aussi en cours de reconstruction. Certes, nul ne pourra barrer la route à Nicolas Sarkozy dans sa reconquête de l’UMP. Chacun le sait et lui-même le sait. C’est la seconde partie de la fusée qui se révèle plus ardue. Est ce que la présidence d’un parti est du niveau d’un ancien président de la République ? Et, par ailleurs, est ce que l’accumulation des affaires judiciaires ne va pas être un sérieux caillou dans sa chaussure ? La droite court donc le risque de renouer avec son péché mignon, la guerre des chefs. Certains au PS semblent s’en amuser et s’en réjouir. Mais cela n’arrange pas les affaires de la France qui semble être en panne et attendre dans le désordre et la fatalité qu’une impulsion forte soit donnée et qu’on entre dans une ère nouvelle.

    Toutes les élections qui se sont succédé ont donné  l’avantage à la droite, voire à l’extrême droite qui vient de faire son entrée au Sénat. Le PS devrait se remettre en question plus sérieusement ; tous ses alliés l’ont quitté ou sont affaiblis, la côte de popularité du président issu de ses rangs, stagne à moins de 15%, du jamais vu sous la cinquième république. Et surtout des voisins de la zone Euro qui commencent à regarder ce pays avec des yeux ronds…

    Et n’oublions pas le vote du budget qui sera le vrai marqueur, un marqueur qui décidera de l’avenir du gouvernement de Manuel Valls. Jeudi dernier, se tenait la fête de l’unité allemande à l’hôtel de Beauharnais. Le Premier Ministre français était là et a répondu au discours du ministre allemand des affaires étrangères, Frank Walter Steinmayer. Ce dernier a diplomatiquement dit à Manuel Valls qu’on comptait bien sur la France et sur sa volonté de réformes structurelles. Il a insisté là dessus. Car si la France tarde trop, elle va tout simplement décrocher pour un long moment..

    Sans le dire clairement, le ministre allemand avait à l’esprit la somme pharaonique de l’endettement de la France, plus de deux mille milliards ! Aucun pays au monde ne peut avancer avec un tel boulet au pied. Si cela continue, le service de la dette oblitèrera bon nombre de recettes fiscales. Alors que faire, oui, que faire pour sortir de cette spirale infernale ? On le redit sans trop y croire qu’un gouvernement d’union nationale serait le bienvenu… Peine perdue. A moins que le vote du budget ne réserve une surprise qui remettrait la balle au centre