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Vu de la place Victor-Hugo - Page 537

  • Les aléas de l'information: de la décapitation d'un pauvre journaliste US à Valérie Trierweiler

    Les aléas de l’information : de la décapitation publique d’un pauvre journaliste US  aux souvenir de Valérie Trierweiler

    On s’interroge depuis un certain temps déjà sur le rôle éthique que la presse en général pourrait jouer dans nos sociétés contemporaines. Le problème n’est plus incarné par les journalistes exclusivement mais par un ensemble qui est très difficile à combattre ou simplement à corriger. Le plus triste exemple qui s’offre à nous est, depuis hier matin, la macabre publicité faite autour d’un pauvre journaliste américain de 31 ans et qui se trouve aujourd’hui fortement concurrencée par le livre (que je m’abstiens de caractériser) de Madame Trierweiler.

    Certes, les journalistes de tout poil viendront nous dire qu’ils ne créent pas l’information et ne font que la relayer : si elle est horrible, cela ne tient pas à eux et si elle souriante et amusant, cela ne dépend pas d’eux.. C’est juste mais qui met en avant certaines nouvelles, qui les ressasse sans arrêt, qui présente les choses sous tel angle plutôt que sous tel autre ? Ce sont évidemment les journalistes.

    Je ne demande pas que l’on ignore le livre souvenirs de cette dame, l’ex première dame de France, je comprends même qu’ayant été éconduite publiquement, voire, diront certains, déchue, elle prenne une sorte de revanche pour refaire parler d’elle, régler quelques comptes et espérer des droits d’auteur qui seront conséquents.

    Non, tel n’est pas mon propos. Je veux simplement dire que l’information doit être traitée avec une certaine décence. Et, puisque je n’instruis pas à charge, je salue la retenue des chaînes de télévision qui n’ont pas montré la scène de la décapitation de ce pauvre journaliste de 31 ans dont la mère avait imploré la clémence de ses tortionnaires. Face à cet abominable crime au retentissement quasi planétaire, que valent les réflexions amères d’une ancienne journaliste qui n’avait absolument rien à faire dans ce milieu politique aux mœurs acérées ?

    Dans une société où tout se joue sur et avec l’image, il faut un contrôle plus strict. Il faut une éthique médiatique comme il a fallu une éthique médicale.

  • Texte de Franz ROSENZWEIG, présenté sommairement par MR Hayoun

     

    Présentation du texte de Franz Rosenzweig, intitulé Trop de livres……

    Le texte de Rosenzweig dont nous offrons la première traduction en langue française, fut écrit en 1920 par son auteur, trois ans après son cri d’alarme, présentée en guise de lettre ouverte à Hermann Cohen, rédigé en 1917, Il est grand temps…

    Comme dans les autres textes que j’ai traduits de l’allemand et publiés ici même, Rosenzweig prend comme point de départ un passage biblique, en l’occurrence Ecclésiaste 12 ;12 qui déplore l’abondance insensée de livres..

    Dans les premières lignes du présent texte, Rosenzweig signale que ce premier texte, adressé à Cohen, n’a pas abouti, que Cohen est mort l’année suivante et que les buts que les deux hommes s’étaient assignés avaient pris la mauvaise direction.

    Partant, Rosenzweig se livre à une critique de ce qui ne va pas dans l’ancienne Science du judaïsme qui s’occupe plus de l’érudition que de la vie. En d’autres termes, on multiplie les études et les livres sur le judaïsme, sans se préoccuper de savoir si celui-ci est encore vivant. Et delà, Rosenzweig en vient à exposer ses propres idées sur la situation : il faut réinsérer de la vie, de la vitalité dans le judaïsme. La science du judaïsme ne peut être dispensatrice de vie et vivifiante que si le judaïsme n’est pas mort.

    Rosenzweig veut faire naître un homme juif qui soit à la fois un homme comme les autres, et un juif conscient de ses origines et de ses obligations spécifiques. N’oublions pas que moins de deux ans après ce texte, Rosenzweig va fonder son Institut libre d’études Juives (Freies jüdisches Lehrhaus) à Francfort sur le Main.

    Ce petit texte de Rosenzweig est presque séminal, on y trouve des idées développées dans l’Etoile de la rédemption qui ne sera publiée qu’en 1921. L’œuvre de cet auteur se présente de manière assez curieuse : il y a l’œuvre maîtresse, l’Etoile de la rédemption, écrite dans les tranchées des Balkans en près de six mois dans un élan de fièvre géniale et à côté une série de textes plus courts mais tout aussi vigoureux, comme ceux que les lecteurs de JForum ont pu lire ici même.

    Rosenzweig suit une voie qui lui est propre : juif pratiquant, il ne se reconnaît pas dans l’orthodoxie ni la néo orthodoxie qui ont séparé le juif d’un autre juif. Attaché à Erets Israël, il critique l’idéologie sioniste qui mise tout sur l’aspect politique. Il se veut juif et allemand ( il dit que le et, en allemand und n’a pas trop d’importance…) sans croire en la symbiose judéo-allemande . Enfin, il se reconnaît dans la philosophie de Hermann Cohen sans adhérer à son idéalisme.

    Enfin, Rosenzweig se présente ici comme un véritable éducateur, un pédagogue de son peuple. Le drame est que cet homme a été, dès 1922, victime d’une grave maladie neuro-dégénérative qui le priva de l’usage de la parole après avoir paralysé tous ses muscles. Et pourtant, que n’a t il écrit malgré son mal, avec l’aide de sa dévouée épouse.

    Il quitta ce monde en décembre 1929, laissant une veuve éplorée et un enfant de 7 ans. A ses obsèques, ce furent trois de ses amis qui récitèrent le kaddish tandis que Martin Buber, l’ami et le confident, récita le Psaume 74.

  • L'OTAN doit absolument contrecarrer les menées de Poutine en Ukraine

    L’OTAN doit absolument contrecarrer les menées de Poutine en Ukraine

    Ce qui se passe aujourd’hui dans l’est de l’Ukraine ne présage rien de bon. Vladimir Poutine, acculé au plan intérieur, avec une économie en pleine régression, veut terroriser les anciens satellites de la défunte URSS pour reconstituer un glacis, comparable à celui qui a ruiné l’Europe dans son ensemble pendant 70 ans. Ce qui se passe en Ukraine est inacceptable et le secrétaire général de l’OTAN, mieux que celui de l’ONU qui devrait tout de même quitter son poste un jour prochain, a raison de dire qu’il s’opposer aux menées terroristes de V. Poutine, les armes à la main.

    Aujourd’hui, la Russie ne se cache même plus. Ses commando parachutistes opèrent au grand jour en Ukraine et les chars russes ont été filmés par des satellites espions de l’OTAN. Il faut réagir. Certes, les sanctions commencent à produire leur effet, mais il faut aller plus vite et plus loin. On peut espérer que les oligarques russes, voyant que Poutine ne défend plus leurs intérêts, finissent par se liguer contre lui pour le renverser. C’est possible mais reste très aléatoire car Poutine connaît son monde et a dû prendre ses précautions. Et puis il sait pincer la corde bien tendue du nationalisme russe. Il y a quelques jours, il a osé une comparaison avec le siège de Leningrad pour les troupes nazies… C’est dire que cet homme ne reculera devant rien.

    Il faut dire qu’il est confronté à un défi de taille. En Europe, on a un peu oublié ce que représentait l’Ukraine pour l’ancienne URS et, partant, pour la Russie d’aujourd’hui. En plus de la Crimée, désormais annexée, et qui représente le port utilisable durant toute l’année, Kiev a toujours été le grenier à blé de la Russie. Voir cet ancien allié rejoindre le camp européen et en fin de compte, les rangs de l’OTAN, représente aux yeux de Poutine un danger inacceptable. C’est toute la géostratégie du pays qui est remise en question. M. Poutine avait déjà puni la Géorgie pour ses choix pro-occidentaux : il y a encouragé des visées séparatistes, et il en fait de même avec l’Ukraine. La menace est claire : vous rejoignez le camp adverse, eh bien, vous le paierez très cher. Mais ce qui est nouveau dans le cas de l’Ukraine, ce sont les milliers de morts qui s’accumulent chaque jour et la destruction de villes entières.

    Livrés à eux mêmes, les séparatistes n’auraient jamais réussi à faire reculer l’armée ukrainienne.

    Cette situation exige une riposte armée de l’OTAN. Je ne puis réprimer un sourire quand j’entends l’actuel secrétaire général de l’ONU dire qu’il faut régler ce conflit par la voie diplomatique : un agresseur rentre chez vous, casse tout, provoque des milliers de morts… et vous, vous acceptez de parler avec lui… Incroyable !

    Dans ce cas, est il étonnant que les contingents de l’ONU sur le Golan aient détalé comme des lapins devant l’avancée des assaillants de l’Etat islamique et d’al Nosra ? Ces soi disant soldats se sont laissés encercler alors qu’ils avaient de quoi se défendre. Il a fallu en exfiltrer un certain nombre nuitamment… Comment voulez vous qu’on fasse encore confiance à l’ONU ? Il y a eu un peu plus de 2000 morts à Gaza et l’on parle de crimes de guerre et de cours de justice pénale internationale, alors qu’en Syrie on en dénombre plus de 200.000… Sans même parler de ce que fait l’Etat Islamique dans cette même Syrie et en Irak où les minorités chrétienne et yazidi paient un si lourd tribut dans une indifférence quais générale.

    Je n’ose imaginer ce qui arriverait à Israël si, par grand malheur, la fortune devait être défavorable à Tsahal ? Qu’à Dieu ne plaise trois fois. Le monde entier présentera ses condoléances laissant le peuple se retrouver seul à enterrer ses morts.

    Il faut aider l’Ukraine à sauver son intégrité territoriale. Mais comment voulez vous que Poutine recule (alors qu’il est seul contre tous) lorsque le Pr Obama dit urbi et orbi qu’il ne veut pas de confrontation armée ?