Les aléas de l’information : de la décapitation publique d’un pauvre journaliste US aux souvenir de Valérie Trierweiler
On s’interroge depuis un certain temps déjà sur le rôle éthique que la presse en général pourrait jouer dans nos sociétés contemporaines. Le problème n’est plus incarné par les journalistes exclusivement mais par un ensemble qui est très difficile à combattre ou simplement à corriger. Le plus triste exemple qui s’offre à nous est, depuis hier matin, la macabre publicité faite autour d’un pauvre journaliste américain de 31 ans et qui se trouve aujourd’hui fortement concurrencée par le livre (que je m’abstiens de caractériser) de Madame Trierweiler.
Certes, les journalistes de tout poil viendront nous dire qu’ils ne créent pas l’information et ne font que la relayer : si elle est horrible, cela ne tient pas à eux et si elle souriante et amusant, cela ne dépend pas d’eux.. C’est juste mais qui met en avant certaines nouvelles, qui les ressasse sans arrêt, qui présente les choses sous tel angle plutôt que sous tel autre ? Ce sont évidemment les journalistes.
Je ne demande pas que l’on ignore le livre souvenirs de cette dame, l’ex première dame de France, je comprends même qu’ayant été éconduite publiquement, voire, diront certains, déchue, elle prenne une sorte de revanche pour refaire parler d’elle, régler quelques comptes et espérer des droits d’auteur qui seront conséquents.
Non, tel n’est pas mon propos. Je veux simplement dire que l’information doit être traitée avec une certaine décence. Et, puisque je n’instruis pas à charge, je salue la retenue des chaînes de télévision qui n’ont pas montré la scène de la décapitation de ce pauvre journaliste de 31 ans dont la mère avait imploré la clémence de ses tortionnaires. Face à cet abominable crime au retentissement quasi planétaire, que valent les réflexions amères d’une ancienne journaliste qui n’avait absolument rien à faire dans ce milieu politique aux mœurs acérées ?
Dans une société où tout se joue sur et avec l’image, il faut un contrôle plus strict. Il faut une éthique médiatique comme il a fallu une éthique médicale.