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Vu de la place Victor-Hugo - Page 542

  • Contre l'Etat islmaique l'ONU sort de sa torpeur

    Contre l’Etat islamique le Conseil de sécurité sort de sa torpeur

    Hier, le conseil de sécurité de l’ONU a voté à l’unanimité une résolution mettant au ban l’Etat islamique et dénonçant nommément ceux qui le financent, l’arment et le soutiennent de quelque façon que ce soit. Et pour la première, six personnalités sont citées nommément.

    Quelle célérité ! Mais aussi deux poids et deux mesures…

    Quelle est la différence entre l’Etat islamique d’Irak et le Hamas de Gaza ? Ce sont deux émanations d’une seule et même hydre. Comment se fait-il que l’on vote le démantèlement et le désarmement de l’un et pas de l’autre ? Comment se fait-il que l’on arme et surarme les Kurdes contre les islamistes d’Irak alors que Tsahal qui lutte contre eux est continuellement accusé de crimes de guerre dans Gaza ?

    Il est vrai que cette fois ci le monde entier a enfin compris ce que représentent ces gens qui enterrent leurs prisonniers vivants, kidnappent des femmes et des jeunes filles qu’ils vendent comme esclaves sexuels… Et aussi comme ces pauvres victimes, abandonnées de tous, sont chrétiennes ou yezidis, alors l’opinion internationale, sensible à de terribles images de souffrances et d’atrocités, manifeste son indignation.

    J’apprends que l’Europe, elle aussi, bouge et entend neutraliser le Hamas à Gaza en favorisant le retour des hommes d’Abbas à Gaza et en contrôlant les marchandises transitant par les points de passage. Certes, il faut reconstruire Gaza et offrir à ses habitants qui sont loin d’être tous des terroristes des perspectives de paix et de prospérité.

    Mais si l’on veut que ce ne soient plus des vœux pieux, il faut contrôler strictement l’usage fait des milliards de dollars dévolus à le reconstruction de cette bande côtière dont même l’Egypte ne veut plus tant la situation y est instable, voire dangereuse.

    Il faut alléger le blocus de Gaza et les Israéliens en sont conscients mais pas au point de mettre en danger la sécurité de l’Etat hébreu. Le retour des hommes du Fath à Gaza devrait faciliter les choses. Les gens de Ramallah sont rentrés dans le rang, ils goûtent jour après aux fruits de la paix et de la prospérité. L’idée de se battre ou de commettre des actes terroristes n’effleurent qu’une infime partie de la population.

    Sortir Gaza du marasme économique et de la tentation accrue d’un terrorisme aveugle est une chance unique qui ne se représentera plus. Si on arrive à déboucher un coin de ciel bleu, peut-être que la solution du conflit israélo-palestinien sera au bout de la route. Aujourd’hui, toutes les parties se rendent compte que la spirale  agression-destruction-reconstruction n’a aucun sens. La voie choisie par le Hamas s’est fracassée sur la réaction de Tsahal. Qu’il le veuille ou non, le Hamas est très éprouvé et ce ne sont pas quelques roquettes tirées de ci de là, comme un dernier baroud d’honneur, qui y changeront quelque chose.

    La parole est désormais aux diplomates. Mais je reviens sur l’exemple de l’ONU dont le conseil de sécurité vient de voter à l’unanimité (incroyable : lo yéouman ki yesouppar !) une résolution contre les terroristes islamistes.

    Et pourquoi ne pas en faire autant avec le Hamas qui a attaqué Israël et qui s’est réfugié derrière sa propre population civiles pour lancer ses roquettes ?

  • La fin des frontières étatiques au Proche Orient?

    Fin des frontières entre états au proche Orient ? On oublie la plupart du temps que ce Proche Orient qui donne du fil à retordre au reste du monde a reçu ses frontières actuelles d’un Occident colonisateur, n’ayant qu’une estime très limitée pour les habitants de cette région, leur culture et leurs croyances. L’évolution de la politique internationale, le jeu des grandes puissances et surtout la décolonisation et la renaissance de l’Etat d’Israël ont fini par changer de fond en comble, la donne. Au fur et à mesure qu’on avançait, les masses arabes de ces pays aux frontières imposées de l’extérieur, se sont rebellées contre les régimes en place qui étaient tous des dictatures militaires, anti-démocratiques et largement corrompues. On ne compte plus les coups d’Etat survenus en Syrie, en Irak, en Libye et même en Egypte. Incapables de se réformer politiquement, ces pays arabo-musulmans ont assisté à l’émergence d’un islam politique qu’on appelle tout simplement l’islamisme. Récemment, les mouvements sociaux qui se firent jour, d’abord en Tunisie, ont reçu l’appellation de printemps arabe, une expression vite démentie par la suite : aucun de ces pays n’a réellement donné naissance à une structure politique répondant aux critères d’une démocratie crédible. Aucun. Et dans au moins deux pays arabes où les Islamistes ont accédé au pouvoir, l’expérience n’a pas été concluante : tant en Tunisie qu’en Egypte, les islamistes ont dû rétrocédé le pouvoir, soit par la violence armée, soit pacifiquement, comme en Tunisie. Mais dans les deux cas, cette expérience laisse derrière elle, des pays exsangues, à l’économie ruinée. Toutefois, ces développements ne sont rien, comparés à ce qui passe en Syrie et en Irak, du fait de cet Etat islamique qui entend procéder, par la violence armée et des actions barbares, à un bouleversement total des frontières sur place : ce n’est pas un hasard si les djihadistes se sont emparés (près de 9 régions en Mésopotamie) de larges portions de territoire à cheval sur les deux pays limitrophes, la Syrie et l’Irak. Ce n’est pas un hasard s’ils ont attaqué l’armée libanaise en occupant une petite ville frontalière, habitée par des chrétiens. Ce n’est pas un hasard s’ils vont passer à l’action contre la petite Jordanie, elle aussi, fruit d’un découpage de l’ancienne puissance coloniale britannique… On dit les USA et Israël très préoccupés par ce qui risque de se passer tout près de la vallée du Jourdain. On le voit, Israël n’en a pas entièrement fini avec le Hamas, qu’il lui faut déjà se préparer à d’autres confrontations avec les islamistes. Saddam Hussein avait déjà tenté de faire du Koweït la dix-huitième province irakienne. L’Iran a des vues sur certaines îles au large de Bahreïn. Quant à Israël, ce n’est un secret pour personne que le plus lourd contentieux du dossier palestinien porte justement sur les frontières et le statut de Jérusalem. Que va t il se passer ? On paie les négligences et les omissions, volontaires ou involontaires des grandes puissances. L’attitude des islamistes est guidée par la volonté d’unir sous sa bannière tout un empire régi par une seule religion, la leur, et une loi confessionnelle, la charia. Au lieu de réagir aujourd’hui dans le désordre et la précipitation, l’Occident chrétien aurait dû se manifester bien plus tôt et de façon concertée. Quand on voit ces populations chrétiennes en pleurs, le regard hagard, serrer contre leur cœur les combattants kurdes qui leur ont sauvé la vie et les ont accueillis chez eux. L’Occident a toujours minoré le danger islamiste. Personne, en Europe ou ailleurs, n’a osé appeler les choses par leur nom et admettre que ces djihadistes entreprennent une reconquête religieuse qui a des dimensions mondiales. Leur plan est clair : d’abord avoir raison d’un monde musulman qu’ils veulent assainir et purifier selon leurs propres critères. Ensuite, s’en prendre au monde entier. Et qui trouve t il en face de lui, ce monde djihadiste ? Des nations apeurées, tétanisées à l’idée de voir trépasser un seul de ses soldats, comme si les guerres étaient la guerre des boutons… Citons encore Clausewitz : les conflits ne naissent pas de la volonté des hommes mais de la rupture d’équilibre… Fallait-il attendre que les djihadistes soient aux portes d’Erbil pour que les USA qui y ont des intérêts, interviennent enfin ? Il a fallu qu’on ait le couteau presque sous la gorge pour que les USA, la Grande Bretagne et la France interviennent enfin … Et même si les nations occidentales finissaient par avoir raison des djihadistes, ce qui est hautement vraisemblable, plus rien ne sera comme avant. Des secousses telluriques sont à redouter : que faire de pays comme le Liban, la Jordanie, les Emirats, Bahreïn et quelques autres, aux frontières si mal assurées et qui font l’objet des convoitises de pays limitrophes ? La décennie qui vient nous donnera la réponse. Mais une chose est sûre, les choses ne seront plus jamais comme avant. Et le seul pays démocratique et fort militairement reste Israël. Un Israël qui doit faire preuve d’une diplomatie très sublime pour faire face aux bouleversements qui se préparent dans sa région.

  • La France, homme malade de l'Union Eureopéenne?

    La France, homme malade de l’Union Européenne ?

    Certains se diront peut-être que le point d’interrogation est superflu et que le constat s’impose : constat de l’échec de plus de deux années perdues à inventer des solutions plus inspirées par des postures idéologiques que par une authentique efficacité économique. Ce qui déclenche cette broncha, ce sont évidemment les chiffres communiqués par l’INSEE ce matin et qui constituent tout sauf une surprise. Les milieux dits informés avaient déjà préparé l’opinion à de tels résultats qui s’annoncent catastrophiques pour l’avenir du régime français actuel. Le Premier Ministre, chargé d’introduire un pu plus de fermeté et de vigueur dans la politique économique de la France, reconnaît lui-même, alors que les Français sont en vacances au cœur du mois d’août, que la rentrée sera très difficile. A t il eu raison de l’annoncer ainsi ? Les réactions sont partagées : les uns rendent hommage au discours de vérité et les autres déplorent que de telles annonces contribuent à démoraliser un peu plus les Français.

    Sans céder au marasme ambiant, il faut bien reconnaître que la situation de ce pays a rarement été aussi difficile que depuis l’accession de M. Hollande au pouvoir. Le 14 janvier de cette année était censé apporter un net correctif à la politique menée jusqu’ici par le pouvoir. Le pacte de responsabilité n’est toujours pas entré en vigueur et l’une des clauses sociales de cette loi, ajoutée à la hâte pour s’attirer les bonnes grâces de la gauche de la gauche, vient d’être censurée par le Conseil constitutionnel… L’Etat n’avait pas besoin de cela ! Selon l’opposition, cela confirme le caractère brouillon et inefficace de la politique gouvernementale.

    Quoi qu’il en soit, la croissance nulle, annoncée ce matin, ne va pas arranger les affaires du pays qui devra expliquer à Bruxelles que 2015 ne verra pas l’arrivée des 3% exigés par l’Union Européenne. Du coup, la question de la crédibilité du leadership politique de Français Hollande se pose.

    Et dans ce contexte, je m’en réfère à un feuilleton fictif publié avec régularité par Le Figaro sous le titre dénué de toute ambiguïté : Hollande s’en va !

    Au début, j’ai commencé par trouver ce feuilleton amusant mais au fur et à mesure que j’avançais dans la lecture des nouveaux épisodes, je fus saisi d’angoisse : et si cela se produisait ? Que ferait le pays avec une telle crise institutionnelle qui viendrait se surajouter au marasme ambiant ? Il ne faut pas dramatiser, mais il ne faut pas, non plus, se réfugier dans le déni ; un certain nombre d’indices ne trompent pas : plus de 20% de citoyens français sont dans l’impossibilité de payer leurs impôts, les professionnels du tourisme se plaignent de la baisse de fréquentation des hôtels et des restaurants, les vacanciers préférant être hébergés par de la famille et emportent avec eux leurs provisions sur les plages. Même les crèmes glacées en pâtissent, c’est dire, car s’il y a un aliment qui symbolise bien l’été, la chaleur et les vacances, ce sont bien les glaces. …  Et puis, il y a le risque de déflation qui aura des conséquences graves sur les rentrées fiscales de l’Etat, aggravant la situation de trésoreries déjà étriquées..

    Que faire ? Changer de gouvernement, c’est déjà fait. Il ne reste plus que la dissolution de l’Assemblée nationale ? Et comme recours ultime, l’idée du Figaro. Si l’on veut s’éloigner des scénarii catastrophiques, il y a la possibilité d’appeler à Matignon une personnalité consensuelle de l’opposition, Alain Juppé. Mais même si cela se faisait, si M. Hollande appelait M. Juppé à Matignon, est ce que ce de dernier accepterait ? La majorité actuelle acceptera t elle de suivre ? La droite, elle-même, voudra t elle jouer les supplétifs d’un président acculé ?

    Sombres perspectives. Je souhaite évidemment que les choses s’arrangent et qu’on évite une crise grave. Mais j’espère une chose : que le pouvoir actuel n’en profitera pas pour lancer une nouvelle réforme sociétale qui  aggraverait encore un plus les divisions déjà terribles qui traversent le pays.