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Vu de la place Victor-Hugo - Page 539

  • Israel est il sorti victorieux de sa confrontation avec le Hamas?

     

    Israël est il sorti victorieux de sa confrontation avec le Hamas ?

    C’est la question que tout Israël se pose, à commencer par les hommes politiques, voire même les ministres les plus influents, ceux qui font partie du cabinet de sécurité. Certes, un homme politique aussi affuté et aussi expérimenté que Benjamin Netanyahou n’a pas avancé à la légère et doit avoir pris les précautions qui s’imposent. Mais ce qui frappe l’observateur extérieur, c’est la défiance des habitants du sud qui se sentent abandonnés, floués et trompés. J’ai été très surpris de les entendre s’exprimer dans ce sens à la télévision. L’un d’entre eux est allé jusqu’à critiquer vertement le générale commandant la zone sud ; il est vrai que cet officier supérieur avait dit que les habitants pouvaient rentrer chez eux, que tout danger était écarté et le Hamas définitivement neutralisé. Or, c’était faux : les terroristes ont continué de frapper Israël et hier encore, veille du cessez le feu, deux civils israéliens ont trouvé la mort, touchés par des obus de mortier..

    Mais ce n’est pas tout, certains vont jusqu’à contester l’efficacité de l’aviation et de ses frappes. Certes, des quartiers de la bande côtière, d’où partaient les missiles, ressemblent à des champs de ruines, certes les terroristes ont été décimés, leurs chefs, pour partie, neutralisés, et pourtant Tsahal n’a pas réussi à briser toute résistance de la part de ses ennemis. A cela, les critiques de B. Netanyahou répondent que le premier ministre a hésité à lancer une grande offensive terrestre car il ne savait toujours pas s’il devait éradiquer le Hamas ou simplement l’affaiblir pour le réduire à la portion congrue. D’autres observateurs, tout aussi peu amènes, relèvent avec colère que ni le désarmement du Hamas ni la démilitarisation de Gaza ne figurent dans le document signé au Caire. Or, cela représente un point capital.

    Par ailleurs, l’opinion publique israélienne déplore que le Hamas, en bon Oriental, crie victoire au milieu des ruines et en dépit des centaines de morts dans ses rangs. Cela fait penser à une phrase de Nathan le Sage de G. E. Lessing, selon laquelle, il n y a pas que les enfants qui se nourrissent de contes de fées.. Dire qu’on a gagné alors qu’on subi tant de pertes, matérielles et humaines, relève de la sinistre plaisenterie. En fait, le Hamas est tout étonné d’être encore en vie.

    Tout ou presque a été dit sur ce conflit asymétrique où une armée a dû affronter dans un milieu urbain densément peuplé une bande de terroristes qui tirent leurs missiles depuis des écoles, des hôpitaux ou des bâtiments civils. Les valeurs éthique de l’armée et de la société israéliennes lui interdisent de tirer sans distinction tant sur des cibles militaires que civiles.. Et le Hamas en a tiré profit.

    Mais l’essentiel reste à faire. Dans l’application concrète des clauses du cessez le feu, Israël dispose d’une marge de manœuvre que ses ennemis n’ont plus. Ce sont les hommes de Abbas qui surveilleront les points de passage qui seront rouverts. Et c’est l’armée égyptienne, alliée objective d’Israël dans cette affaire, qui aura la haute main sur Rafiah. Enfin, la reconstruction ne se fera pas sous l’égide du Hamas mais sous celle de l’Autorité Palestinienne de Ramallah. On peut même dire que le vrai vainqueur, enfin celui qui tire les marrons du feu, c’est Abbas qui rentrera à Gaza sous peu. Comment y sera-t-il accueilli ? Sûrement pas avec des fleurs, mais c’est lui qui apparaît comme l’unique représentant légitime des Palestiniens, vu que le Hamas est un groupe terroriste qui y a pris le pouvoir par la force, anéantissant les hommes du Fatah dont certains furent même défénestrés… Enfin, entre hier et avant-hier, les terroristes du Hamas ont arrêté près de 200 membres du Fatah qu’ils suspectaient de comploter dans leur dos.

    Au plan intérieur israélien, je doute que B. Netanyahou reste encore longtemps au pouvoir. Sa côte de popularité a fondu comme neige au soleil. Même dans les rangs de l’armée, des généraux lui reprochent d’avoir craint d’exposer ses soldats. Or, si l’on redoute des pertes avant que de s’être engagés dans les combats, tout pouvoir de dissuasion de Tsahal est perdu. Le Hamas le sait.

    Tsahal ne réagit plus comme il le faisait il y a quarante ans. Il n’a pas tenté de coup audacieux à la Entebbe en allant déloger la direction politico-militaire dans les souterrains de l’hôpital Al-Shifa : beaucop d’Israéliens le lui reprochent.

    Il semble que l’Etat d’Israël soit à la croisée des chemins. Ses ennemis qui l’entourent de toutes parts le scrutent avec détermination. Certes, le Hezbollah qui est englué en Syrie où il perd beaucoup d’hommes n’osera pas bouger en contemplant l’image de Gaza aujourd’hui.. Mais cela durera t il ?

    On est saisi d’angoisse quand on se demande ce qui se serait passé s’il n y avait pas eu le dôme de fer. Les morts se seraient comptés par centaines. Malheureusement le monde civilisé ne s’en rend pas compte ou ne veut pas le savoir. Que les juifs se défendent contre leurs ennemis est très mal vu. Et quand le Hamas fusille publiquement 35 opposants en les accusant d’intelligence avec l’ennemi, personne ne parle de crime de guerre ni de crime contre l’humanité.

    Mais ne soyons pas pessimistes. Une nouvelle opportunité diplomatique se présente dans la région et l’Etat islamique y contribue par ses actes barbares et ses insupportables exactions. Enfin, l’Egypte du président Al-Sissi a su développer un outil diplomatique de premier ordre

  • Du messianisme au sionisme

    Du messianisme au sionisme

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  • Politique intérieure française: gouvernement d'union nationale?

     

    La politique intérieure française reprend ses droits : les déclarations de A. Montebourg

    Décidément, on peut dire que Arnaud Montebourg suit sa voie sans se soucier du reste et ce reste, ce sont les déclarations du président de la République et de son Premier Ministre, lesquels, soit dit en passant, enregistrent des chutes vertigineuses dans les sondages. Ce que j’ai entendu ce matin même sur France 2 : M. Hollande est à 16% (du jamais vu, pas même dans les périodes les plus creuses de la République), quant à Manuel Walls, il perd 9 points. A l’origine, on croyais pourtant qu’il tirerait son patron vers le haut et voici que c’est le contraire qui se produit. Peut on continuer ainsi et Montebourg peut il rester au gouvernement ?

    Et c’est là qu’éclate une nouvelle fois au grand jour l’irrésolution et l’indécision que l’opinion reproche amèrement au président de la République qui gère le pays comme il le faisait jadis du temps où il dirigeait le PS… Il veut voir venir, il s’abstient d’agir, faisant confiance à sa bonne étoile.. Ce n’est plus tenable.

    Montebourg qui voudra sûrement, dans les jours et les heures qui viennent, se désolidariser du gouvernement et de sa politique car il a de grandes ambitions, partira pour se refaire une virginité et déclarera sa candidature à la présidence de la République, que ce soit en 2017 ou en cas d’élections anticipées.

    La grande question que tout le monde se pose est la suivante : que va enfin faire François Hollande ? Il semble qu’il ait mis ses conseillers au travail leur demandant d’envisager toutes les hypothèses, même les plus extrêmes et les plus insolites.

    Il en est une qui est parvenue à mes oreilles et que je juge irréalisable tant elle renverserait totalement l’assiette sur son bord. Elle me paraît relever de la politique fiction, mais comme en politique tout est possible, pourquoi ne pas l’exposer ici ?

    Il y a désormais un homme-clé dans le dispositif de Fr. Hollande, c’st l’actuel secrétaire général de la présidence, un homme en lequel l’actuel président a une confiance totale. Or, cet homme a siégé dans le gouvernement de N. Sarkozy aux côtés des ténors de l’UMP. Il les connait tous, il sait ce qu’ils veulent et ses liens passés avec eux lui permettent de les appeler, de leur parler et de leur faire des propositions. Vous l’avez compris : on se dirige vers un gouvernement d’union nationale que j’ai déjà maintes fois, ici même, dans ces colonnes, appelé de mes vœux. Fr. Hollande a enfin compris qu’il ne peut plus redresser le pays qui continue de s’enfoncer dans la crise, avec les vieilles recettes de la gauche. Je ne voudrais pas citer ici les propos prêtés à Fr. Rebsamen qui dénotent un certain état d’esprit marqué par une totale désillusion, un total dégrisement. Il faut voir aussi les moqueries dont sont victimes les propos, tous les propos de l’actuel ministre des finances : quelqu’un a même imaginé un échange épistolaire entre ce même ministre et Steeve Jobs.. C’est dire.

    Le plan du secrétaire général de l’Elysée, s’il existe même spiritualiter, repose entièrement sur un homme de l’UMP, Alain Juppé qui brigue la présidence de l’UMP avec l’aval de l’Elysée. Vous aurez compris que Fr. Hollande veut empêcher une candidature de N. Sarkozy en 2017. Sans l’UMP ce serait un homme seul. Si ce plan réussit, d’ici Noël, on pourrait avoir un nouveau premier ministre, Alain Juppé, l’actuel, M. Walls reviendrait à l’intérieur. Les quadragénaires et les quinquagénaires de l’UMP feraient une entrée en force dans le nouveau gouvernement..

    Tout ceci est bien beau, mais que diront les députés PS à l’Assemblée ? Voteront ils la confiance ? Y aura-t-il une implosion au PS ? Et l’UMP acceptera t elle de voler au secours d’un président totalement discrédité, voire démonétisé à ses yeux ?  Cela me paraît très difficile.

    Mais si un tel gouvernement était constitué et que l’assemblée lui refusait la confiance, la solution serait la dissolution. Dans ce cas, le PS serait réduit à 50 députés, le reste raflé par l’UMP, l’UDI et le FN qui ferait son entrée avec des dizaines de députés.

    Mais même dans ce cas, sommes nous sûrs qu’une droite revigorée et ayant le vent en poupe, accepterait elle de gouverner avec Fr. Hollande ? Ce n’est pas sûr.

    Je ne vois qu’une solution : elle pourrait gouverner avec François Hollande si celui-ci promet solennellement de ne ps se représenter en 2017.. Le fera t il ?

    C’est peu probable. Mais la réalité dépasse parfois la fiction. En tout cas, on aura constaté une nouvelle fois que la politique, ce n’est pas la loi et les prophètes. Bénis soient ceux qui s’en tiennent éloignés.