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Vu de la place Victor-Hugo - Page 660

  • L'armée turque et M. Erdogan

    Que va-t-il se passer en Turquie à l’issue du procès qui dure depuis près de quatre ans ?

    C’est ce matin, nous dit-on, que le tribunal va prononcer son verdict concernant des centaines de personnes, allant du simple journaliste d’opposition à l’ancien chef d’état major des forces armées, accusées d’avoir tenté de renverser le régime islamiste de M. Erdogan. Selon une bonne partie de la presse, celle qui peut s’exprimer librement, toute l’affaire aurait été montée par un gouvernement islamiste, rongé par des soucis sécuritaires et ayant une peur panique de l’armée. Cette même armée qui avait si souvent mis son doigt dans l’engrenage politique, renvoyant les élus civils dans leurs partis ou en prison et qui n’a été marginalisée que très récemment. Une armée qui se considère comme le rempart du kémalisme et la gardienne de la laïcité : en fait, tout le contraire de ce que fait M. Erdogan depuis  plus de dix ans…

    J’ai retenu une phrase tirée du discours de la défense de l’un des prévenus, l’ancien chef d’état major interarmes turc : je commandais à 700 000 hommes, si j’avais vraiment eu les sombres projets que l’on me prête, je m’y serais pris autrement… Apparemment, on peut le croire, même si l’armée n’a jamais vraiment admis un tel gouvernement qui détricote chaque jour un peu plus les idéaux du kémalisme laïc et anti-religieux…

    Le gouvernement a tout intérêt à faire preuve d’intelligence et de modération dans la gestion de cette crise qui tient la Turquie en haleine depuis des années : si le verdict est trop injuste, si la justice a la main trop lourde, l’armée ne pourra que se sentir humiliée dans cette affaire et forgera sa revanche dans le plus grand secret.

    On prête à M. Erdogan un certain nombre de nuits blanches ces dernières semaines. Précisément depuis que l’Egypte a vu son armée renverser un président islamiste qui avait grignoté les positions de l’opposition et tenté de s’installer durablement au pouvoir en prenant ses aises avec la démocratie. Certes, les situations ne sont pas comparables en tout point, mais qui sait ? M. Erdogan qui devient de plus en plus colérique et d’une susceptible quasi maladive, voit des complots un peu partout…

    Qui sait ce que l’avenir lui réserve ? Imaginez que les manifestants de la place Taksim et du parc Gesi s’allient… à une armée mécontente et refusant d’être humiliée ! Oui, que se passera-t-il alors ? Même si M. Erdogan est bien celui qui a nommé l’actuel chef d’état major, après tout c’est M. Morsi qui a nommé le général Abul Fattah al Sissi à la tête de l’armée égyptienne.

    La suite, chacun la connaît…

  • Menaces d'Al-Quaida contre l'Occident

    Menaces d’Al-Quaida contre l’Occident

    Sauf erreur de notre part, c’est bien la première fois depuis le 11 septembre 2001 que les grandes puissances occidentales, les USA, la Grande Bretagne, la France et l’Allemagne décident de fermer leurs ambassades tant au Yémen qu’en Afrique du nord, sans oublier les autres pays arabo-musulmans. Les services de renseignements américains ont intercepté des messages laissant entrevoir que des attaques terroristes contre les occidentaux étaient en cours de préparation. Même l’Egypte est compris dans le lot puisque le chef d’al-Quaida, l’égyptien Al-Zawahari a accusé les USA d’avoir comploté avec les USA en vue de la destitution du président islamiste M. Morsi. Ce qui n’est pas entièrement faux puisque l’état major égyptien fonctionne en étroite collaboration avec le Pentagone. IL est certain que le général Al-Sissi a prévenu ses protecteurs US de ce qu’il s’apprêtait à faire. Peut)on le lui reprocher ? Difficilement, tant l’Egypte toute entière allait à la dérive, si l’on ne faisait rien. Depuis les premières années de l’an 2000, on ne parle plus du dialogue des cultures, comme si plus personne n’y croyait.

    Triste constat.

     

  • Les sombres déclarations du nouveau président iranien

    Les sombres déclarations du nouveau président iranien Hassan Rouhani à la veille de son investiture…

    On peut dire qu’à Téhéran, au sein de cette république islamique, les vendredis se suivent et se ressemblent. Hier, dernier vendredi du mois de ramadan, journée traditionnellement consacrée à Jérusalem, le nouveau président iranien, suivi de son prédécesseur, a fait des déclarations, certes destinées à la consommation intérieure mais qui risquent d’entacher toujours un peu plus sa personne et d’inquiéter sérieusement les Occidentaux et l’ONU. Il a parlé de l’Etat d’Israël comme d’une blessure infligée au corps du monde musulman et, sans le dire vraiment (ce que fera évidemment son prédécesseur dans un ultime discours), a appelé à la destruction de l’Etat juif.

    Cette inutile rhétorique va compliquer encore plus la situation d’un Etat, l’Iran, dont l’économie va à vau l’eau, dont la monnaie nationale a perdu plus de la moitié de sa valeur et dont le taux d’inflation est à deux chiffres.

    Tout être sensé et normalement constitué se préoccuperait d’assainir son économie, d’accorder un minimum de prospérité économique et stabilité politique à ses concitoyens au lieu de se préoccuper d’un lointain pays (4000 km) dont l’économie est solide, l’armée hyperpuissante et la démocratie irréprochable. J’ai toujours souri en entendant de telles déclarations appelant à la destruction de l’Etat juif alors que personne, pas même les auteurs d’une telle déclaration, ne croient à la vraisemblance d’un tel propos.

    Alors, pourrait-on se demander, pourquoi faire de telles déclarations auxquelles nul ne peut croire ? A la simple fin de faire penser à autre chose, de dévier le regard de la situation présente, du grand isolement de la république islamique sur la scène internationale, de l’absence de démocratie, du désastre économique, de l’oppression de la population, bref du manque total de perspective. En effet, par quoi donc se signale cette même république islamique aux yeux du monde depuis des décennies ? Par sa conduite de hors la loi, par son aide à des mouvements et à des groupes terroristes (le Hamas, le Hezbollah) et à un tyran qui tue son peuple (Bachar en Syrie).

    Pourtant, quelque chose laisse penser que M. Rouhani ne croit pas plus en ce qu’il dit que les autres. C’est une sorte de rhétorique dans le discours politique iranien de prendre Israël comme abcès de fixation ou comme  tête de turc. Mais c’est un jeu dangereux. Peut-être M. Rouhani a t il voulu donner des gages au guide suprême Khamenei qui représente la seule vraie autorité en Iran. On ne serait pas étonné si l’on apprenait un jour que, parallèlement à ces déclarations incendiaires, les Iraniens négociaient en sous main avec les USA (voire même avec Israël) pour sortir de la nasse dans laquelle ils se sont eux-mêmes fourrés…

    Une dernière remarque : le nouvel élu porte pourtant un nom et un prénom prédestinés puisque la racine qui a donné le prénom HASSAN est la même qui connote l’idée de réforme et d’amélioration, d’embellir et de parachever la création divine… Quant au nom lui-même, c’est encore mieux car il signifie le spirituel, l’intelligible, le supra-sensible. En effet, ROUHANI vient de ROUH qui signifie l’âme et sa partie intellective, l’intellect.

    Donc, tout n’est pas perdu, l’intelligence finira bien, un jour, par reprendre ses droits. Après tout, les Arabes disent bien que la patience est la clé de la délivrance : al-sabre maftah al-faradj.

    Laissons à M. Rouhani le temps de reprendre ses esprits.