Le président syrien n’entend pas partir…
Retransmise par la télévision française, cette interview donnée en anglais à la télévision russe, dont les media ont retenu la phrase la plus significative : je veux vivre et mourir en Syrie…… Je ne suis pas une marionnette, je ne suis pas un occidental !
Il y a plusieurs niveaux de lecture de cette déclaration. Tout d’abord, c’est la première fois que Bachar évoque, pour la nier totalement, l’hypothèse d’un départ de Syrie et donc du pouvoir. Mais on peut dire aussi qu’il a dû y penser et même très fortement car la situation militaire est en train de lui échapper.
Ce qui frappe, dans ce sens, c’est la spectaculaire recrudescence des attentats à Damas même et dans se proches banlieues au point le régime fait donner ses avions de combat au sein même de sa propre capitale, Damas. Les insurgés ont enfin une stratégie militaire digne de ce nom : ils sont compris qu’il servait pas à grand chose d’occuper des sites civils ou militaires en province et qu’il fallait viser la tête, là où se concentrent les centres de décision du pouvoir. En effet, si la tête tombe, les poches de résistance seront réduites unes à une ou finiront par se rendre, car elles ne recevront plus ni ordres ni renforts en hommes ou en matériels.
Cette stratégie a dû bénéficier de l’aide déterminante de conseillers militaires et des forces spéciales occidentales. Cela rappelle le conflit libyen. Ce sont les Occidentaux qui ont aidé les insurgés à envahir Tripoli par la mer. On connaît la suite. Faute de quoi, le conflit se serait poursuivi éternellement.
Le problème est que Bachar n’est pas Khaddafi. En outre, l’armée de Bachar est aguerrie par tant de guerres (perdues) contre Israël. Le président syrien a d’ailleurs été très clair : une invsaion étrangère déstabiliserait non seulement la région mais le monde. C’est une menace à prendre au sérieux mais les insurgés et leurs alliés ne reculeront pas. Décidément, les choses au Proche Orient ne se passent pas comment partout ailleurs dans le monde.