Un nouveau parti en France, l’UDI ?
Il faut avoir beaucoup de courage et autant de foi en l’avenir pour oser créer un nouveau parti politique en France. Jean-Louis Borloo qui semble avoir le vent en poupe l’a fait avec ses amis. Il entend rassembler le centre droit, par opposition à François Bayrou qui envisage parfois d’autres alliances. Le nouveau parti se dit ami de l’UMP, le parti de Nicolas Sarkozy, jadis fondé au forceps par Jacques Chirac.
Que faut-il en penser ? De prime abord, il est louable de voir se mettre au service de ses concitoyens et d’aider à déboucher un ciel plutôt bouché. Mais quand on voit les urgences auxquelles le pays doit faire face, on se demande si c’était là une priorité… Encore un parti politique avec des hommes et des femmes qui jouent des coudes pour être sur la photo ou paraître à la télévision. On se demande même si l’avenir est du côté de la politique ou plutôt du côté des forces économiques, seules aptes, aujourd’hui, à redresser la situation, ou simplement à apporter un début de solution.
Il y a un détail, même si cela va au-delà du simple détail, qui retient l’attention aujourd’hui : le sort réservé au rapport de Louis Gallois. Voici un patron de choc, réputé de gauche qui voit les politiques enterrer son rapport avant même sa publication. Et pourquoi donc ? Parce qu’il préconise des mesures qui ne cadrent pas avec la politique des gouvernants… Comme c’est étrange ! On commande un rapport à un homme de qualité et avant même qu’il soit publié, on se dit non lié par ses conclusions.
En fait, il y aurait toute une littérature à écrire sur le sort de ces rapports. C’est mieux que le cimetière des éléphants : ce n’est pas la seule gauche qui est concernée, elle vient tout juste de revenir aux affaires, tous les gouvernements ont agi de la sorte. Or il est urgent que les gouvernants, quels qu’ils soient, s’engagent à appliquer les mesures que préconisent les hommes de l’art. Quand commande un rapport à une personnalité, on s’en gage, au moins moralement, envers cette personnalité. Sinon, on ne la met pas à contribution…
Si Louis Gallois préconise une baisse des charges et une réduction drastique des dépenses publiques, c’est qu’il a jugé bon de le faire…