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Vu de la place Victor-Hugo - Page 977

  • Marine Le Pen : ce qui s’est passé dans les camps est le summum de l’horreur…

    Marine Le Pen : ce qui s’est passé dans les camps est le summum de l’horreur…

     

    Une telle déclaration de la nouvelle président du Front Nationale a provoqué l’incrédulité, voire le trouble au sein des rédactions des grands journaux français : le FN est-il en train de devenir un parti comme les autres ? Renonce-t-il à de l’antisémitisme pour se concentrer sur l’islamophobie ? Marine Le Pen est-elle en train de tourner le dos au parti idéologique de son propre père ?

    Toutes ces questions demeurées sans réponse continuent d’occupent l’esprit des journalistes et de revendiquer toute leur attention.

    En soi, on serait enclin à accorder du crédit à de telles déclarations de Marine Le Pen. Car les critiques dirigées contre l’islam ne sont pas de même nature que celles visant l’islam, ce qui ne saurait ni les justifier ni absoudre leurs auteurs.

    On se souvient des remarques plutôt désobligeantes faites sur les musulmans et la pratique publique de leur culte, en raison de l’absence de locaux ou de leur exiguïté, ce que Me Le Pen a volontairement omis de dire.

    Vis-t-elle l’électorat juif, apeuré par l’islamisation réelle ou prétendue de la France ? On peut difficilement savoir ce qui se passe dans la tête des hommes politiques…

    Une chose demeure incontestable : le FN ne sera plus comme avant, Marine Le Pen lui donnant visiblement une nouvelle tournure. Contrairement à son père qui n’a jamais envisagé d’exercer, sa fille est entourée de gens qui ne refusent pas des responsabilités ministérielles. Y parviendront-ils ? Je ne sais. Mais ce qui frappe, c’est le désenchantement des Européens face à des immigrés qui viennent sur leur sol. Après Me Merkel, c’est M. Cameron et auparavant, c’était le débat sur l’identité nationale en France. Faut-il y voir une certaine convergence ?

  • Le discours contre le multiculturalisme de David Cameron

     

    Le discours contre le multiculturalisme de David Cameron

     

    Curieux discours du Premier Ministre britannique hier à Munich, presque identique à ce que déplorait la Chancelière allemande l’année dernière, en novembre : les pays européens ont échoué dans leurs tentatives répétées d’intégrer des immigrants non européens dans leurs sociétés respectives.

    M. David Cameron a été très clair et très spécifique dans sa dénonciation du refus de certains de participer pleinement à la vie des pays dont ils se veulent les citoyens sans en assumer les valeurs.

    A peine prononcé, ce discours est déjà très critiqué, notamment par les associations d’immigrés du Royaume Uni qui reprochent au Premier Ministre de faire un amalgame entre une minorité de terroristes et d’extrémistes, d’une part, et la grande majorité de leurs communautés, d’autre part.

    En fait, et sans le dire vraiment, le Premier Ministre britannique condamne une politique inconsciente de son pays depuis des dizaines d’années : le communautarisme. Les Britanniques tout comme les USA, critiquaient la France pour sa défense des idées laïques, ses lois anti signes religieux ostentatoires etc… Et aussi pour le débat sur l’identité nationale.

    Je ne serais pas étonné si ce même Premier Ministre venait à lancer lui aussi un débat dans son pays qui l’identité nationale britannique. La lower middle class britannique commence à s’agiter et à rejoindre les groupuscules d’extrême droite. C’est regrettable.

  • Le Président Obama désavoué par son propre envoyé spécial en Egypte

     

    Le Président Obama désavoué par son propre envoyé spécial en Egypte

     

    C’est rarissime : pour la première fois dans l’histoire de la diplomatie américaine, un brillant diplomate de carrière transmet aux télévisions du monde entier des vues opposées à celle de celui qui l’a désigné pour cette mission en Egypte. En effet, l’envoyé spécial de M. Obama vient de faire volte face en prenant position contre les vues de son mandant.

    Alors que M. Obama optait pour une transition rapide et la mise à la retraite d’office du président Moubarak, l’envoyé spécial a dit devant les télévisions du monde entier (voir France 24 ce matin même) que c’était au Président Moubarak qu’il incombait de rester jusqu’en septembre pour préparer une transition en bon ordre et partir dans l’honneur et la dignité. En fait, le grand diplomate américain a repris mot pour mot l’argumentaire du président égyptien et de la haute hiérarchie militaire : le Président Moubarak a, dit-il, servi son pays pendant plus de soixante ans, il a préservé la paix, redonné à son pays sa place dans le monde. Pourquoi le chasser comme un indigne ?

    La réaction du Département d’Etat ne s’est pas fait attendre : le diplomate n’a parlé qu’en son nom propre, ses propos n’engagent que lui. Mais, jusqu’à plus ample informé, le diplomate n’a pas été rappelé ni déchargé de sa mission.

    Par delà les fautes d’appréciation du chef d’Etat américain, ce qui se passe en Egypte est plus grave qu’il n’y paraît. De la solution de la crise actuelle dépendront la paix et la stabilité dans la région. On comprend, malgré tout, l’agitation fébrile des USA : toujours cette obsession que le pourrissement ne donne naissance à un régime à l’iranienne. D’ailleurs, le Guide suprême iranien a, dit-on, appelé le chef des Frères musulmans, pour lui suggérer d’accélérer l’inauguration d’un régime comme en Iran. L’Egyptien a évidemment refusé, sachant bien qu’il était écouté et qu’il risquait de graves ennuis s’il divulguait son agenda secret…

    Si l’on regarde les choses d’un peu plus près, on relève qu’avec un peu de patience, la crise se résout graduellement et que le Vice Président pousse tranquillement ses pions sans heurter personne : le président Moubarak, rongé par la maladie et profondément meurtri par le rejet dont il est victime, pourrait fort bien se retirer dans son palais de Sharm El-Cheik tout en conservant l’apparence du pouvoir tandis que Omar Suleyman serait à la manœuvre au Caire…

    C’est tout de même curieux que le Pr Obama n’ait pas eu une telle idée, alors que son envoyé spécial pavait la voie à une telle solution qui a le double mérite de ménager la dignité d’un vieil homme souffrant et de promouvoir une sortie de crise sans heurts graves.