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Vu de la place Victor-Hugo - Page 975

  • La contestation dans le monde arabe : une chance pour l’islam ?

    La contestation dans le monde arabe : une chance pour l’islam ?

     

    Décidément, on va finir par en perdre la raison ! Chaque matin que D- fait, il y a de nouveaux troubles dans le monde arabo-musulman. Partout, c’est le même appel à plus de démocratie (dans la mesure où elle y existait déjà), à moins de corruption et au respect de la dignité et des droits de l’homme (hukouk al-insane).

    C’est en entendant les dépêches des journalistes que l’on prend vraiment conscience des anomalies et des dysfonctionnements qui plaçaient ce monde islamique en dehors des chemins de la démocratie et du développement. Mais une énigme subsiste, cependant : comment a-t-on pu bâillonner, écraser pendant des décennies des pays entiers, ériger les forces armées en un unique corps organisé de tous ces pays et noyer dans le sang la moindre contestation.

    Je refuse, pour ma part, les explications qui dressent le constat d’une incompatibilité totale entre cette civilisation là et les valeurs démocratiques grecques ou judéo-chrétiennes.

    Nous avons tous relevé un fait marquant et clivant : aucune de ces révolutions arabes n’a manifesté le moindre désir des valeurs islamistes ; au contraire, tous les manifestants ont tourné le dos aux valeurs de la régression et de l’arriérisme, appelant de leurs vœux ardents la renaissance de la démocratie.
    Qui aurait prédit, il y a tout juste une semaine ou deux que même la Libye serait contaminée par le vent de la contestation ? Qui aurait misé sur des troubles à Bahrein ? Et qui sur deux dictatures solides comme la Syrie et l’Iran ?

    Ce dernier pays a subi un certain nombre de déconvenues dont on parle peu mais signent l’affaiblissement intérieur de son régime…

    Tout d’abord, il y a eu cette cyber agression qui a stoppé net le fonctionnement de milliers de centrifugeuses, relatardant d’autant l’avancée du programme nucléaire iranien. Ensuite, il y eut cette mystérieuse explosion de l’unique site de missiles balistiques, privant ce pays de toute capacité de riposte en cas d’attaque.

    Mais le plus grave, ce sont les ferments de la discorde au sein même du régime puisque le Guide suprême invite ses partisans à lui manifester bruyamment son soutien, au lieu d’appeler à l’unité nationale et à la réconciliation. Même le président Ahaninedjad ne cache plus à la télévision l’importance ni la virulence de cette opposition.

    Mais ce vent de l’histoire qui balaie les tyrans (zemir ‘aritsim) peut aussi avoir des retombées positives : en l’occurrence l’émergence d’un islam libéral d’Europe. Un islam en paix avec les autres et en accord avec la laïcité.

    Un élément important du dernier discours du président Sarkozy est passé inaperçu : la place de l’islam dans notre société. L’UMP se prépare à en parler car elle ne veut pas que le FN s’empare de ce sujet délicat qui fait grimper Marine Le Pen dans les sondages…

    Il faut rester optimiste car en se réveillant les foules arabes ont montré qu’elles pouvaient aspirer aux même idéaux que la majorité des habitants de cette planète : la paix et la fraternité.

  • Le discours d’un roi, le film à voir aboslument

    Le discours d’un roi, le film à voir aboslument

     

    Oui, allez donc voir Le discours d’un roi qui est un véritable chef d’œuvre. Il y a des acteurs magnifiques, des dialogues sains et intelligents et beaucoup d’émotion.

    J’ai retenu quelques passages : l’héritier du trône, bègue au dernier degré, assiste, désespéré à la démission de son frère aîné, amoureux d’un Américaine déjà divorcée deux fois ; il veut malgré tout l’ épouser, ce qui l’exclut eo ipso du trône…

    Il devra faire des discours, sa femme trouve à l’autre bout de Londres un individu étrange mi orthophoniste mi original, qui le prend comme patient et le tire d’affaire.

    Mais au cours des séances, le futur roi pleure en criant : Je ne suis pas un roi, mais un officier de marine !

    Et ses deux filles, la future reine Elisabeth II et sa sœur Margaret qui, une fois leur royal père couronné, font respectueusement la révérence en murmurant, votre gracieuse majesté…

    Allez le voir, vous ne le regretterez pas.

  • Le parlement iranien , hystérique face aux opposants

     

     

    Le parlement iranien , hystérique face aux opposants

     

    Cette fois ci, c’est indéniable : le pouvoir iranien est aux abois. A preuve l’interview du président Ahmaninedjad qui reconnaît que le mécontentement des gens gagne de l’ampleur. Mais au lieu de changer de politique et de libéraliser le régime il parle de ceux qui balancent de la poussière en direction du soleil (lui, peut-être ?) mais qui courent le risque de voir cette poussière rentrer dans leurs yeux… Curieuse métaphore qui me fait penser à une autre image orientale, tirée cette fois du Talmud, que le président iranien ne connaît évidemment pas : quand on crache sur beaucoup plus élevé que soi on court le risque de voir son crachat retomber sur sa figure…

    On en est là, hélas ! A la suite des manifestations de plus en plus violentes à Téhéran et à Ispahan, le pouvoir se radicalise, voire fait preuve d’hystérie. Les députés ont, en pleine séance du Majlis, demandé ni plus ni plus moins la pendaison des deux leaders de l’opposition iranienne, Moussawi et Karoubi, comme si ces deux hommes étaient responsables, à eux seuls, de la vague de mécontentement qui traverse le pays.

    Une fois n’est pas coutume, le président US a bien réagi en mettant en garde le pouvoir dictatorial iranien qui entend gouverner le pays contre son peuple. Il a donc appelé les Iraniens à renforcer leur opposition et à se débarrasser d’un régime qui n’hésite pas à faire couler le sang de ses nationaux.

    Décidément, ce monde arabo-musulman nous réserve bien des suprirses : on le croyait prostré dans une résignation fataliste et voilà qu’il se débarrasse, sans hésiter, de deux gouvernants… On signale aussi des troubles persistants à Bahrein, il n’est pas jusqu’à la Libye qui ne soit touchée. Enfin, on nous dit que des blogueurs marocains s’agitent et entendent revendiquer des libertés politiques dans le royaume…

    Mais la triste palme appartient au régime des Mollahs qui préconisent dans l’enceinte de leur parlement (et la séparation des pouvoirs ?) de pendre deux leaders de l’opposition dont un ancien Premier Ministre de l’ayatollah Khomeini… Décidément, la révolution dévore aussi ses enfants…