L’effondrement de la morale sociale : arracher son sac à une vieille dame…
Ce matin, je m’en veux un peu, je m’en veux d’avoir laissé échapper une nouvelle qui pourrait passer pour un fait divers mais qui dénote un malaise profond de notre corps social : vers la fin de ce mois de janvier écoulé, des jeunes gens de quize à dix-huit ans (arrêtés depuis) ont arraché à une dame de 73 ans son sac à main et l’ont traîné sur plusieurs mètres, provoquant son décès quelques jours après son hospitalisation. Cela s’est passé à Marseille.
Le regard du philosophe éthique doit se porter sur de tels actes assez abominables mais qu’il faut analyser.
Où sommes nous et dans quel monde vivons nous ? Comment des adolescents peuvent-ils se conduire ainsi face à une vieille dame qui pourrait bien être leur grand mère ? N’ont-ils jamais eu le moindre cours d’instruction civique ? Leurs familles ne leur ont elles jamais inculqué le moindre enseignement moral ?
Il est vrai que notre société a depuis belle lurette divorcé de toute éthique qu’elle soit politique, sociale ou simplement humaine. Et pourtant, nous disposons aujourd’hui d’instruments de communications (réseaux sociaux) qui nous permettent de nous adresser à des millions de gens par un simple clic… A-t-on pensé à faire passer le moindre message dans ce sens, celui de la bonne conduite, de la morale, du respect d’autrui?
Une chose m’inquiète particulièrement : en s’en prenant à des personnes âgées, à un moment où l’espérance de vie croît et où le vieillissement de la population est incontournable, on attise les conflits entre les générations et on désigne les futurs retraités comme des privilégiés insupportables, dotés de gros moyens, alors que des êtres jeunes manquent de l’essentiel. Ce raisonnement bien spécieux est en train de faire son chemin et dans mon arrondissement je vois maintes personnes âgées se faire accompagner par des adultes valides, de peur, justement, d’être agressées…
Nous devons avoir honte de ce qui passe. Et nous devons absolument restaurer un minimum d’ordre moral ou éthique (appelez le comme il vous plaira). Mais les politiques peuvent-ils le faire ? J’en doute.
Nous appelons de nos vœux l’émergence d’une autre force sociale qui unirait tous les courants spirituels de notre époque afin d’inculquer à la jeunesse des principes fondamentaux.
Quand je pense que déjà le Deutéronome (622 avant JC : presque trois mille ans !!) prêchait le respect des personnes âgées…