C'est un vibrant plaidoyer (Editions de Passy, Paris, 2007) en faveur de la pérennité de la religion et du peuple juifs que nous offre l'auteur de ce sympathique petit ouvrage, André Nahum qui, pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore, est l'une des plus hautes figures du judaïsme parisien, animateur talentueux d'une émission très écoutée sur Radio-Judaïques FM (Bande FM 94.8)
A l'aide d'exemples vécus ou directement rapportés, se fondant sur des statistiques fiables émanant de sources diverses mais bien informées, Monsieur Nahum montre avec talent que le judaïsme est menacé dans sa survie par plusieurs facteurs: l'absence d'une transmission moderne des valeurs juives nécessairement universelles, la fermeture du rabbinat orthodoxe au judaïsme libéral, le refus d'admettre dans la communauté religieuse les enfants issus d'unions exogamiques et enfin la paucité de la population juive dans le monde.
L'auteur signale aussi un surprenant zèle convertisseur émanant de certains milieux catholiques qui pratiquent ce que le regretté Grand Rabbin JAcob Kaplan avait jadis appelé le «pillage des âmes»… L'auteur n'en revendique pas moins pour autant un authentique dialogue judéo-chrétien, respectueux des différences et des obédiences, pratiquant l'ouverture à l'autre, tout en restant fidèle à sa propre tradition religieuse. Il narre avec tant d'émotion le drame de Sarah et de son grand-père Meyer…
En fait, il montre bien que l'identité juive est compatible avec la culture européenne, dans la mesure où cette dernière, réconciliée avec elle-même, accepte l'apostolat juif du monothéisme éthique et du messianisme. En d'autres termes, l'acceptation sans réserve du Décalogue, charte irremplaçable de l'humanité civilisée.