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  • Les suites de la conférence d'Anapolis…

     

      C'était prévisible: l'esprit d'Anapolis n'a pas produit les effets escomptés. En un peu moins de 10 jours, les événements au Proche orient ont été aussi sanglants que par le passé. Hier et aujourd'hui, dans les villes de la bande de Gaza, le Hamas scecessioniste a fait défiler des milliers de manifestants dans les rues aux cris de : pas de négociations avec Israël, pas de reconnaissance de l'Etat juif…  et autres slogans de la même eau.

       Les quelques milliards de dollars que les 90 pays donateurs s'apprêtent à offrir aux Palestiniens pour la reconstruction de leurs infrastrcutures politiques et économiques y changeront-ils quelque chose? C'est hélas peu envisageable. Car le monde arabo-musulman, dans sa quasi-totalité, n'a toujours pas traduit dans la réalité de tous les jours ce qui sépare la démagogie guerrière du véritable rapport de force sur le terrain.

      Mais dans le camp palestinien lui-même, on ne voit pas comment les frères ennemis parviendront à se réconcilier, après tant d'excations commises: alors, un ou deux Etats? L'un à Gaza, l'autre en Cisjordanie?

       Et il ne faut pas exclure une imprévisible réaction militaire israélienne destinée à mettre le Hamas en déroute et à rétablir le Fath de Mahmoud Abbas dans son autorité sur l'ensemble.
     

  • La tyrannie de la forme physique

     

     

      Le cahier saumon du Figaro de cette fin de semaine consacre toute une page à un nouveau gadget le Power plate, appareil en vogue dans les salles de sport et autres clubs de fitness de la capitale et de la province. De quoi s'agit-il? d'un appareil qui vous muscle l'abdomen, le ventre, les bras et autres membres, selon que vous êtes un homme ou une femme, et ce, afin de faire croire que vous aurez toujours un physique de jeune premier, quel que soit votre âge réel…

      Une double réflexion s'impose à l'esprit du philosophe: d'abord, le paraître prend visiblement le pas sur l'être, le vouloir-être sur l'étant-vraiment; et ensuite, plus sérieusement, le refus de l'outrage du temps. Et ceci, même si l'auteur de ces lignes fait environ deux heures de sport par jour, sauf quand il est présent à Genève pour son enseignement.
     
       Qu'il est loin le temps où l'on s'acceptait tel qu'on était, où les cheveaux gris étaient une chose normale , où la baisse de l'acuité visuelle une fatalité et la raréfaction des relations sexuelles suscitait une exaltation des amours passées.
     
       Oscar Wilde avait la cruauté de critiquer son époque sur ce point en disant que la jeunesse n'était plus ce qu'elle était puisqu'elle n'avait plus aucun respect pour les cheveux… teints!
     

     

  • Les leçons d'une visite

     

     

            Quelles leçons tirer, au plan philosophique, de la visite d'un invité si encombrant? Il y en a quelques unes que nous nous efforcerons de formuler, sans tomber dans les travers idéologiques qui excluent toute concession au mal.

            Les philosophes antiques expliquaient que le mal, dont ils ne s'expliquaient pas l'origine ni la légitimité, était inséparable de la nature matérielle de l'homme et qu'il conduisait, en fin d'analyse, à son caractère de mortel.
     

           Tout d'abord , voyons les relations entre la violence et l"éthique: depuis des temps immémoriaux, les Sages de toutes les époques ont tenté de remplacer la violence par le verbe. La tradition judéo-chrétienne a bien parlé d'un verbe cr"ateur, insturment responsable de l'origine de l'univers. Tous les écoliers de France et de Navarre se souviennent de la phrase de Pascal qui dressait un triste constat: n'ayant pu faire qe le droit soit fort nous avons accepté que la force soit juste…

          En recevant le dirigeant libyen, la France a tenté, avec les moyens qui sont les siens, de mettre fin à l'hybris qui caractérise les actes de ce régime étranger. Si, pour rédimer un Etat, un régime ou une personne, on lui donnait sans cesse lecture d'un interminable acte d'accusation, qui nous assure que nous arriverons un jour à rétablir un cours normal des choses sur cette terre?

        Restent les victimes et le droit. Kant, pour ne citer que lui, a parle des racines métaphysiques du droit. Cela veut dire que même si l'univers n'existait pas, la notion de droit, elle, n'en prévaudrait pas moins pour autant. Cela fait penser à ce que disait Schopenhauer dans un tout autre contexte: la musique (pour exister) n'a pas besoin du monde, mais le monde, lui, a besoin de la musique. Et à propos de Kant, le romancier Péguy a répliqué, non sans esprit, que le skantisme avait les mains blanches, mais qu'en réalité, il n'avait pas de mains. C'est-à-dire pas de présence concrète au monde.

      Il fait donc composer et adapter les principes au réel. Les belles âmes hurleront devant ce que les théologiens allemands protestants du XIX e siècle nommaient une horrible théologie de l'accommodement (grauenhafte Akkomodationstheologie). Mais que faire d'autre sinon réaliser le possible alors que 'univers de l'éthique n'accepte pas la moindre faute.

      Cela fait penser, révérence gardée, au Sauveur galiléen qui parlait d'instaurer le royaume du Ciel ou de Dieu sur la terre. C'est extrêmement louable, mais nous voyons, encore aujourd'hui, ce qu'il en est de cette belle mais irréalisable prédiction.
     

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