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  • Assia DJEBAR, de l'Académie française

            Nulle part dans la maison de mon père (Fayard, 2007).

    En dessous du titre de ce livre, largement autobiographique, l'auteur a ajouté la mention roman, ce qui n'est que partiellement vrai, à moins de considérer que sa vie fut un roman ou que le récit livré est un peu romancé. C'est bien cela. De quoi s'agit-il? D'une évocation largement attendrie et émue de l'enfance et de l'adolescence de l'auteur, fille d'un instituteur musulman en Algérie et d'une femme au foyer, dévouée à son mari et à ses enfants. 

     L'auteur y relate la cadre de sa vie familiale, scolaire, affective et les déchirements du cadre colonial qui sépare gravement les Européens des indigènes auxquels on imposait pourtant une culture et une civilisation qui n'étaient pas les leurs. La jeune fille narre les déchirements de son père, admis sans vraiment l'être, en raison de ses origines, dans la société coloniale de l'époque.

     Elle montre aussi le malaise inhérent à la société islamique (même avant la lettre) surtout pour ce qui touche au statut de la femme: faire du vélo et montrer ses jamabes alors qu'elle a six ans! Rencontrer un garçon, pourtant bon musulman comme elle, manger un baba au rhum, ce qui la conduit à enfreindre un interdit alimentaire, rencontrer en cachette  celui qui partegera plus tard sa vie, l'acte inconsidéré qu'elle commet et qui aurait pu (ce qu'à D- ne plaise) nous priver d'une si grande romancière… toutes choses qui proviennent peut-être de la rigueur paternelle, de son refus de se lâcher, de donner la main à sa petite fille dans la rue, de la laisser lui sauter au cou. Un père sans amour, d'où le titre nulle part dans la maison de mon père

     Ce livre dont je recommande la lecture durant les vacances nous montre le retard de certaines civilisations par apport à d'autres qui, par bonheur, ont, elles,  accepté, comme disait Mao, l'autre partue di ciel. Sans la femme, que serait l'homme? 

  • Stépahe Moses (1931-2007): un penseur judéo-allemand

     

      C'est avec une réelle émotion que nous apprenons la disparition d'un homme, né en 1931 à Berlin et décédé à Paris au tout début de ce mois de décembre 2007. Qui était -il? Installé en France après avoir échappé à la Shoah, devenu germaniste, hébraîsant et philosophe, Stépahne Mosés avait fait une thèse remarquée sur le penseur judéo-allemand de Fran cfort Franz Rosenzweig (mort en 1929) et auteur du célèbre ouvrage L'étoile de la rédemption. La thèse porte le titre suivant: Système et révélation. On ne le sait plus aujourd'hui, mais ce fut un vrai travail de pionnier dans un univers de germanistes français où l'élément juif dans la pensée allemande ou germanique était largement occulté.

     Après 1967 et la guerre des six jours, Stéphane Moses abandonne tout, une carrière bien engagée, une voie toute tracée,un travail largement amorcé et s'en va avec sa famille s'installer en Israël où il inétgrera la difficile Université Hébraïque de Jérusalem dont les postes et les mœurs sont encore plus compliqués qu'à Paris. Ce qui n'est pas peu dire.

     Il évolue tout d'abord dans un département de littératures comparées car faire là-bas de l'allemand pouvait présenter quelques difficultés assez compréhensibles. Mais avec fougue et persévérance, cet homme, peu porté au combat et aux rivalités, tracera tranquillement son sillon et établira une sorte de tête de pont entre Israël et Paris.

      En écrivant ces lignes rapidement, je me défends mal d'un sentiment de malaise vis-à-vis de cet homme qui nous a ouvert la voie à tous ou presque. Je me souviens que tout jeune étudiant germaniste et hébraïsant, j'ai découvert dans une brochure l'intitulé de sa thèse de doctorat d'Etat : le renouveau de la pensée juive en Allemagne au début du XXe siècle…

     Le jeune homme de 20 ans qui découvrit cette brève noatice dans une brochure ne savait pas qu'elle déterminerait sa vie et son œuvre. Et pourtant, nous n'avons pas donné à cet homme la place et l'importance qui lui revenaient. A lui, aujourd'hui, nous demandons pardon. La péotesse israélienne avait raison de dire: ashré ha-zor'il we-eynam kotsrim: Bienheureux qui sèment mais ne récoltent pas…
     

    Lien permanent Catégories : Philo
  • De l'argent pour les Palestiniens

     

      Faut-il se réjouir du succès de la conférence des pays donateurs au proft de la Palestine, qui s'es t tenue hier à Paris? Oui, à condition que les pays donateurs tiennent leur parole et que les autorités de la Palestine affectent ces fonds (un peu plus de 7 milliards) aux bons endroits. C'est-à-dire n'en profitent pas pour nourrir la corruption, ou bien, pire encore, pour acheter des armes et investir dans de nouveaux organismes de sécuritédont les effectifs sont déjà pléthoriques.

     Si l'on prend les choses du bon côté, cette conférence représente un incontestable succès pour la légitimité de Monsieur Abbas qui peut dire à son peuple que la voie du Hamas ne paye pas (c'est le cas de le dire) alors que la sienne, celle du Fatah,  est payante.

     Des dizaines de milliers de foyers réduits à attendre l'aide d'organisations caritatives internationales vont enfin retrouver un travail et une vie quasi normale. Reste, cependant, le vrai problème qui est, lui, de nature politique et qui n'est économique qu'accessoirement: les Palestiniens vont-ils enfin construire au lieu de détruire? Vont-ils enfin miser sur la négociation et tourner le dos défininitivement au terrorisme?

     Enfin, il y a la questiond e ce fameux Etat palestinien. Verra-il le jour? Cela ne dépend plus que des Palestiniens qui sont aujourd'hui très divisés. Et cette division risque de porter un coup fatal à leurs aspirations nationales.