La politique et l’argent : des relations incestueuses ?
Depuis que le monde est monde, les hommes ont dû placer à la tête de leur cité des dirigeants censés administrer leurs affaires. Même dans la Bible hébraïque ou dans la Grèce antique, cela n’a jamais été chose facile. Dans la Bible, Dieu demande à Moïse de choisir des hommes intègres, incorruptibles (son’é batsa’), aptes à discerner sans difficulté l’intérêt général et à le dissocier de leur intérêt personnel. Dans la Grèce antique, il suffit de s’en référer aux Lois et à la République de Platon, sans même parler de l’Ethique à Nicomaque d’Aristote.
C’est bien quand il s’agit de placer une théorie et de faire une petitio principii. Mais qu’en est-il dans la réalité ?
Les dirigeants sont l’épine dorsale des élites, qu’il s’agisse d’une élite légitime, dotée de solides moyens intellectuels ou, au contraire, d’une élite auto-proclamée. Or, pensez vous que l’on se hisse au sommet d’un Etat ou à la tête d’une cité avec ses simples vertus ou mérites personnels ? Ce serait une douce illusion que de le croire…