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  • Droit de vote des étrangers aux élections locales ?

    Droit de vote des étrangers aux élections locales ?

    Le débat prend de l’ampleur à l’orée de toute élection nationale importante : faut-il permettre aux étrangers de prendre part aux élections dans des pays où ils vivent depuis plus de cinq ans ? La réponse est évidemment négative puisque pour voter, en général, il faut être de la nationalité du pays de sa résidence. Faute de quoi, on peut y vivre, y travailler, sans commettre ni fraudes ni délits et voter chez soi, par correspondance ou aux consulats de sa patrie.

    En fait, dans ce débat, les dés sont pipés car chacun a à l’esprit une distinction que nul n’ose exprimer publiquement car cela pourrait susciter de la xénophobie : il y a une différence d’approche entre les ressortissants d’Europe, des USA et du monde occidental, en général, et les autres.. Pour quelle raison ? Probablement à cause du hiatus qui existe entre les deux sphères culturelles. La lecture du journal Le Monde d’hier ou d’avant-hier a suscité en moi une certaine stupéfaction lorsque je pris connaissance des réactions de certains citoyens désignant nommément les responsables de la dégradation de leur cadre de vie…

    Et ces Messieurs ou Mesdames tout le monde commencent à être de plus en plus nombreux, au point même d’exercer une influence décisive sur l’issue des élections, notamment présidentielles.

    Alors que faire ? Quelle serait l’attitude la plus juste, la plus éthique ? Probablement une intégration suffisante permettant l’acquisition de la nationalité du pays dans lequel on travaille et élève ses enfants. Mais pour cela il faut accepter de s’intégrer et ne pas réclamer sans cesse des dérogations aux lois en vigueur, notamment en ce qui concerne la laïcité.

  • Pratiques dirigées contre les femmes en Israël ?

    Pratiques dirigées contre les femmes en Israël ?

    Dans toutes les religions, dans tous les intégrismes, dans toutes les doctrines qui rêvent de revenir vers un état de pureté et d’innocence paradisiaques, qui n’a jamais existé si ce n’est pas dans leurs esprits chagrins, des hommes ont tenté de confiner les femmes, cette autre moitié du ciel comme disait Mao, dans un espace réduit. Comment s’explique cette attitude qui revient sans cesse à différents épisodes de l’histoire de l’humanité ?

    Ce qui m’amène à en parler n’est autre que la lecture d’un article de presse sur la difficile cohabitation en Israël entre des milieux ultra-orthodoxes et les idées modernes d’égalité et de bonne entente entre les sexes. J’ai lu que dans certaines lignes d’autobus, dans certains quartiers de Jérusalem, notamment, les membres de communautés religieuses refusaient d’être assis aux cotés de femmes et que ces dernières étaient reléguées à l’arrière des véhicules… J’ai moi-même vu sur des plages israéliennes, des endroits isolés, retirés, où les religieux et les religieuses (tout habillées) pouvaient se baigner sans être importunés par des tenues contraire aux bonnes mœurs et à l’idée que certains veulent bien s’en faire…

    Je crois sincèrement et sans vouloir choquer ni agresser personne que certains devraient s’offrir une bonne psychanalyse qui leur permettrait de voir plus clair dans leur propre âme. Pourquoi faire de la femme le symbole honni de la tentation ou un véritable suppôt du diable ? Ceux qui rejettent la présence des femmes dans tous les secteurs de la vie sociale, au motif qu’elles suscitent en eux des tentations et des pensées impures devraient s’interroger sur eux mêmes et voir pourquoi la seule présence, à leurs côtés, d’une représentante de la gente féminine leur pose problème… De manière plutôt paradoxale, ce sont ces mêmes milieux qui conçoivent le plus d’enfants. Et j’ajoute que c’est très bien mais qu’ils ne viennent pas dicter aux autres la conduite à tenir.

    Les hommes que nous sommes avons toujours eu du mal à maîtriser nos envies et nos tentations, en un mot, notre sexualité. Mais pourquoi incriminer les femmes pour cela ? Que serait une vie sans amour ? Que serait une vie sans séduction, sans attrait, sans désir ? Cela me fait penser aux soirées mornes et enneuyeuses dans les capitales des pays communistes de l’ancienne Europe de l’est… En termes plus clairs : comment voulez vous vivre sans désir ? Et pourquoi incriminer les femmes lorsqu’on n’est pas capable soi-même de mettre de l’ordre dans ses pulsions ?

    Il y a dans le Talmud de Babylone, une phrase qui a fait couler beaucoup d’encre et qui continue d’accomplir un effet particulièrement délétère : qol ba-ischa erwa : la voix d’une femme est une nudité. Ce qui signifie qu’on ne doit pas écouter une cantatrice chanter car cela susciterait en nous des pensées impures. J’en avais traité à la fin des années 90 dans mon Que sais je ? sur La liturgie juive… Et l’on m’a récemment confié qu’un Grand rabbin que je croyais intelligent,, moderniste et courageux avait refusé d’honorer de sa présence une manifestation au cours de laquelle une femme chantait un passage du Cantique des Cantiques, ce magnifique spécimen où l’ancien Israël menait une vie normale et sensuelle, non encore transformée par un courant intégriste qui lui fit haïr ce qu’il y a de plus agréable dans l’existence humaine…

    La dimension religieuse est essentielle dans la définition contemporaine de l’existence juive. Elle a donc -et comment- droit de cité dans la société israélienne mais elle ne doit pas persécuter les autre ni les exclure. Faute de quoi, elle s’exposerait à des représailles qui seraient tout sauf agréables. Qu’une personnalité si proche d’Israël comme Hillary Clinton ait jugé bon d’intervenir sur ce point devrait donner l’éveil.

  • le manuscrit hébreu n° 81 de la Fondation Martin Bodmer de Genève (Cologny)

    Chers Amis,

    Demain soir, à 18h15 je présenterai D- voulant, le superbe manuscirt hébraïque de la Fondation Bodmer, dans la bibliothèque de la Fondation, route de Guignard à Cologny. Il faut s'inscrire auprès de la Fondation.

    Le livre que j'ai introduit sera mis en vente sur place et a été édité par les Presses Universitaires de France.

     

     

    le manuscrit hébreu n° 81 de la Fondation Martin Bodmer

    de Genève (Cologny)

     

    La bibliothèque Martin Bodmer de Cologny compte dans son fonds une magnifique haggadah (275mm x 195mm) de la fin du XVe siècle, réalisée par le célèbre scribe et enlumineur Joël ben Siméon ( Feibush Ashkénazi). Cette haggadah avait appartenu au début du XXe siècle à C. Fairfax Murray avant d’être acquise, lors d’une vente aux enchères à Londres, par Martin Bodmer le 9 décembre 1958

    Qu’est ce que la fête de Pessah ? Qu’est-ce qu’une haggadah et quelles sont les différentes versions existantes de ce récit de la sortie d’Egypte ? Quelle place occupe dans le calendrier liturgique juif  cette fête de Pessah qui n’était, à l’origine, qu’une simple occasion de réjouissance agraire, une sorte de comices agricoles?

    Pour bien appréhender l’importance et la signification de ce remarquable manuscrit hébraïque de la haggadah de Pessah, le récit de l’Exode, il convient de répondre préalablement à ces questions. On comprendra alors le soin apporté à de tels textes qui faisaient partie du patrimoine religieux de tout foyer juif, tant à l’époque médiévale qu’aujourd’hui. Au plan de la sociologie religieuse, il suffit de relever ce fait déterminant : certaines familles juives, particulièrement observantes, sans être vraiment orthodoxes, refusaient de donner leur fille pour épouse à un prétendant qui ne saurait pas lire … la haggadah de Pessah et ne pourrait donc pas tenir son rang lors de cette mémorable veillée !

    Un mot, cependant, du texte que nous avons sous les yeux : cette magnifique haggadah illustrée, qui n’était évidemment pas le bien commun de tous les foyers juifs de l’époque, porte dans son colophon le nom d’un scribe-copiste et enlumineur célèbre, Joël ben Siméon Feibusch Ashkénazi, vivant au milieu du XVe siècle. Originaire de Cologne[1], il quitta cette métropole rhénane à la suite d’un décret d’expulsion des juifs et trouva refuge dans la capitale morave, Bruenn[2], qu’il dut, de nouveau, abandonner pour rejoindre l’Italie du nord où il ouvrit un important atelier réunissant copistes et enlumineurs. Voici ce que Joël écrit textuellement au folio 11a en gros caractères carrés (et non pas en utilisant l’alphabet cursif de Rashi[3]) :

    Je suis Joël ben Siméon -que sa mémoire soit une bénédiction- appelé Veibush[4] Ashkénazi, originaire de la ville de Cologne, sise sur les bords du Rhin

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