La France et l’intégration de ses étrangers
Il en est de l’intégration des Maghrébins et des Africains en France comme de la lutte contre le chômage : on a tout essayé et les résultats ne sont guère probants puisque la situation s’est aggravée et continue de laisser à désirer. Ce matin, on fait état d’une feuille de route, d’une sorte de document de travail qui préconise l’établissement d’un office de la jeunesse franco-maghrébine, d’un développement de l’enseignement de la langue arabe dans le cadre de l’éducation nationale, d’une meilleure valorisation du rôle des émigrés dans l’histoire de la nation française, etc…. A côté de ces mesures phares on en trouve d’autres plus classiques comme les positive actions qui consistent à donner aux émigrés des points d’avance afin de compenser le retard quasi naturel qu’ils ont dû subir dans leur évolution au sein de la société.
Toutes les mesures qui vont dans le bon sens doivent être retenues et mises en œuvre. Il est indéniable que la vie est plus dure pour certains milieux de la société, que certains émigrés de fraîche ou de longue date veulent sincèrement s’intégrer à la socio-culture française, mais il existe aussi certains éléments qui ne le souhaitent pas, rejettent cette intégration qu’ils dénoncent comme une aliénation, une assimilation à une absence totale de valeurs qui caractériserait les sociétés occidentales d’extraction judéo-chrétienne. Et là, on change entièrement de plan pour se retrouver dans un domaine sociologique d’une extrême complexité.
Et le départ de quelques adolescents apparemment bien intégrés et nés sur le sol français rappellent assez brutalement que les velléités d’intégration buttent contre leurs limites… Cei ne vaut pas uniquement pour la France mais aussi pour le Royaume Uni (les attentats de Londres, la cellule terroriste de Hambourg pour le 11 septembre, etc…
Pour s’intégrer, en gros pour réaliser une symbiose entre ceux qui sont enracinés dans le sol et la culture, qui en sont les produits, et ceux qui veulent s’y associer, s’y rallier, il faut, au préalable, une certaine harmonie car on ne peut allier l’eau et le feu. Deux valeurs fondamentales gisent au fondement des sociétés européennes : le rejet de l’exclusivisme religieux (i.e. la liberté de conscience, la séparation de l’église et l’Etat) et la stricte égalité de l’homme et de la femme. Ces deux points sont l’alpha et l’oméga de la culture occidentale d’origine judéo-chrétienne. Or, ce que l’on côtoie chaque jour dans les cités et les banlieues ne va pas vraiment dans le même sens. Il est donc louable que le gouvernement s’attaque à cette question.
Depuis la Révolution française (voir le livre Recherches de France de Pierre Nora), l’idée de nation est détachée de tout lien religieux ou ethnique. Il faut en tenir compte.
Ce matin, une importante personnalité du monde de l’éducation a émis quelques critiques qui ne sont pas dénuées de bon sens : c’est bien d’enseigner l’arabe à ces gens, c’est même légitime, mais ne devrait on pas plutôt renforcer leur connaissance du français afin, justement, de faciliter leur insertion et les aider à forger les armes de la réussite et de l’intégration ? Par ailleurs, dans la période troublée et même agitée que ce pays traverse, ne va t on pas déchaîner les passions, voire même la haine dans certains milieux de l’extrême droite ?
Il faut méditer la déclaration du Premier Ministre turc M. Erdogan qui a dit devant Madame Merkel (laquelle s’est abstenue de relever la remarque), que le nombre de ses compatriotes résidant sur les bords du Rhin était presque équivalent, voire supérieur à la population de certains états membres de l’UE.
L’absence de finesse a parfois du bon.
A méditer !