Les migrants et la France: Peut on recueillir chez soi la misère du monde?
Bien plus que l’avion Falcone du Premier Ministre français pour un déplacement footballistique à Berlin, on ne parle plus que de l’évacuation musclée des CRS de quelques campements de migrants au cœur même de la capitale française. Dans cette affaire, il faut faire preuve d’esprit calme et de sang froid, ce qui exclut de diaboliser ou d’insulter l’autre qui défend une opinion opposée à la nôtre.
A quoi, fais-je allusion ? Aux protestations de ceux qui critiquent l’action des forces de l’ordre. Je voudrais faire une distinction nette entre nos vœux et nos moyens : dans ce contexte, je l’incline respectueusement devant ces riverains du XVIIIe arrondissement de la capitale française qui se sont portés au secours des migrants leur offrant des couvertures pour la nuit et des plats chauds afin qu’ils ne soient malnutris. C’est bien et ce sont là nos valeurs judéo-chrétiennes qui nous font obligation d’aider les pauvres et les étrangers, de les nourrir et de les soigner autant que faire se peut.
Mais pouvons nous, devons nous aller bien au-delà et promettre à ces rescapés de la Méditerranée qu’ils seront les bienvenus en France, un pays où sévit un terrible chômage ou la sécurité sociale souffre d’un déficit abyssal et où des centaines de milliers d’enfants sont contraints de vivre sous le seuil de pauvreté ?
Non point. Nous devons simplement recueillir ces migrants, les secourir en haute mer, les ramener au rivage, de les remettre en état et tout faire pour qu’ils rentrent chez eux ou aillent tenter leur chance ailleurs. Cela va faire bondir certains cœurs sensibles mais il faut bien dire les choses. Ici bas, sur terre, ce n’est pas une comptabilité divine qui a cours, c’est une adaptation parfaite entre les recettes et les dépenses qui a force de loi : allez demander à ces millions de retraités qui touchent moins de 600€ mensuellement pour vivre, alors qu’ils ont passé le plus clair de leur temps à travailler !
J’ai entendu Madame la maire de Paris dire qu’il fallait ouvrir un site d’hébergement PROVISOIRE dans la capitale : ce serait la pire des initiatives car cela ferait fonction de pompe aspirante, ce serait un Sangatte (Calais) en plein Paris.
Il faut traiter le problème à la source, et prendre le taureau par les cornes. Il faut aider tous ces êtres humains, qui sont comme nous, à vivre dans leur pays d’origine, d’où la guerre, la corruption, les révolutions et la misère les ont chassés.
Il faut leur faire comprendre que l’Europe n’est pas l’eldorado qu’ils imaginaient. Partant, ouvrir un foyer d’hébergement reviendrait à offrir aux migrants une adresse dans la capitale.
Je n’ignore pas qu’il est malaisé d’allier humanité et fermeté, pourtant nous n’avons pas le choix. Il y a déjà tant de mal à réussir l’intégration de populations n on européennes. Il serait très aventureux d’aller encore plus loin dans un échec déjà patent.